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vendredi 15 septembre 2017

Ronde (24) : accent(s)

 La ronde est un échange périodique de blog à blog sous forme de boucle, mis en ligne le 15 du mois. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième et ainsi de suite.

Sur le thème d'accent(s), j'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir Dominique Hasselmann tandis que je me décale vers Hélène de Simultanées.

La ronde tourne dans ce sens : 

Dominique Hasselmann chez Elise
Elise chez Hélène
Hélène chez Noel Bernard
Noel Bernard chez Dominique Autrou
Domiique Autrou chez Marie-Noelle
Marie Noelle chez Marie Christine
Marie-Christine Grimard chez Franck
Franck chez Jacques
Jacques chez Giovanni
Giovanni chez Dominique Hasselmann



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Photo accentuée

Par quelque côté, bord, marge ou cadre, la photographie serait un accent aigu porté ou posé sur le monde. Ce qui n’offrait a priori, ou à première vue, aucun intérêt, se trouve soudain délimité, entouré, fixé, « immortalisé » (on peut sourire de ce mot), mis en exergue par le cliché – pas forcément quelconque – qui fait advenir ce moment à l’attention du regard à la fois de celui qui l’a saisi et de celui qui l’a détaillé ensuite.

Cet « événement » alors prend un accent, un sens, une destination particulière. La façade montre sa singularité au milieu des autres, grises ou sans attrait. Le photographe reste circonspect même s’il n’a pas d’appareil circonflexe… Le simple choix du « sujet » à photographier suffit, parfois, à l’élire, à le souligner, à l’accentuer  (je pense au groupe musical Accentuus) – à l’identifier, sans devoir en faire des photo-matons, en attendant les vrais, comme à l’époque des « identités » face et profil des chefs du « grand-banditisme » dans les locaux du 36 quai des Orfèvres – à lui donner un rôle soudain immuable, figeant le moment même dans sa fugitivité comme un papillon épinglé sous verre.

Autrement que le cinéma qui « filme la mort au travail » (citation trop connue de Cocteau), la photo marque une étape, une « pause » dans la circularité des jours. La mort (sauf pour les reporters de guerre ou de catastrophes) est absente ici puisque c’est la vie qui lui a été dérobée, soustraite, volée, envolée. C’est une petite victoire dans l’instant, carrée ou rectangulaire, horizontale ou verticale, même si dans ce dernier format elle pourrait ressembler à une tombe mais sans accent « grave », ce qui lui serait étranger. 




texte et photo : Dominique Hasselmann


6 commentaires:

  1. que bien cerné se voit ici le thème !

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    1. Un petit cadrage en vitesse !
      Merci de l'avoir vu, en tout cas...

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  2. petite suite bienvenue aux mémoires et grimoires d'Arles

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    1. Oui, un grimoire qui se trouve, depuis des années (!) place Bonsergent, à Paris (10e)...

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  3. Marie-Christine Grimard15 septembre 2017 à 10:13

    La photographie comme accent posé sur le monde, c'est une belle image dont vous êtes spécialiste. C'est aussi ainsi que je vois le regard que l'on pose sur la vie qui passe devant nos yeux, une accentuation du réel qui nourrit les souvenirs. Merci pour ce texte !

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    1. Merci pour cette remarque fort élogieuse... pourtant c'est juste un rapprochement - ou un raccord de ciné - auquel j'ai pensé l'autre fois...

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