Soleil après l'averse.
Lumière sur les nénuphars.
Horizon soudain élargi.
▼
mardi 30 juin 2009
lundi 29 juin 2009
Couteau
Outre-Rhin, surprise de mots en français dans une vitrine "simple, robuste, pratique", l'Opinel.
Toujours dans la poche, cris sinon dans la maison Où t'as mis le couteau, objet à tout faire, découper la viande, gratter les sabots des brebis pour enlever les vers, tailler, se nettoyer les ongles Arrête de te curer les ongles, c'est dégoûtant, imperturbable, les couper. A table de préférence.
dimanche 28 juin 2009
Echange scolaire
A Göttingen, pendant quinze jours.
Se donner rendez-vous à la Gänseliesel, «Lise la gardienne d’oie», sur la fontaine de Göttingen, place de l'ancienne mairie, aujourd'hui office de tourisme.
Embrasser la Gänseliesel, puis lui offrir un bouquet pour fêter son titre universitaire tout neuf de docteur.
Penser à Barbara...
Forcément.
lundi 8 juin 2009
Vieillir (1)
dimanche 7 juin 2009
Récupérer (3) : Couture
... quatre-vingt-un ans, certes, mais elle coud encore.
Presqu'à tâtons, La cataracte, pourquoi veux-tu que je la fasse opérer, j'y vois assez pour ce que j'ai à faire, récupérer les ciseaux spécial boutonnière, ne pas oser les photographier, beauté pourtant de ces objets, d'une boîte retirer les boutons glanés ici et là, avec attention rechercher les plus adaptés, forme, couleur, et voilà le travail Quand tu boutonneras ça ne se verra pas, le tissu est fragile, j'ai voulu le renforcer.
vendredi 5 juin 2009
Solitude
Quatre-vint-un ans cette année. Deux fois veuve. Maison isolée, pas de transport en commun. Une voisine pour les courses. Une fois par mois. Presqu'aveugle mais refus obstiné d'une opération de la cataracte. Puisque je ne lis pas, à quoi ça me servirait ? Maison pimpante, jardin soigné. Ce jardin, potager et fleurs, une passion et sa joie d'en faire les honneurs. Son visage radieux alors.
Pourtant Pas de jours, elle dit, sans verser une larme.
Pourtant Pas de jours, elle dit, sans verser une larme.
jeudi 4 juin 2009
Rebut
mercredi 3 juin 2009
Concours, échec
Ben je l'ai pas. Une blague ? Non. Voix nouée. Après le téléphone, visage défait. Silence. Efforts pour ravaler amertume. Surtout ne rien laisser paraître. Apaiser mais comment Piteux, Le monde ne s'arrête pas. A mi voix un Si, un peu quand même, fuse. Se taire alors.
Penser à cet extrait de Mort à Crédit (p137, 138) : Vous y entrerez dans la vie. Puisque vous y tenez tant que ça !
Le matin du certificat, ma mère a fermé sa boutique pour pouvoir mieux m'encourager. Ça se passait à la Communale près de Saint-Germain-l'Auxerrois dans le préau même. Elle me recommandait en route d'avoir bien confiance en moi-même. Le moment était solennel, elle pensait à Caroline, ça la faisait encore pleurnicher...
Tout autour du Palais-Royal, elle m'a fait réciter mes Fables et la liste des Départements... A huit heures juste, devant la grille, nous étions là, qu'on nous inscrive. Y avait du soin dans les habits, tous les mômes étaient décrottés, mais énervés au possible, les mères aussi.
Y a eu d'abord la dictée, ensuite des problèmes. C'était pas très difficile, je me souviens, y avait qu'à copier. On faisait, nous, partie des refusés de l'automne, de la session précédente. Pour presque tous c'était tragique... Qui voulaient devenir apprentis... A l'oral, je suis tombé très bien, sur un bonhomme tout corpulent, qu'avait des verrues plein son nez. Il portait une grande lavallière, un peu dans le genre de l'oncle Arthur, c'était pourtant pas un artiste... Pharmacien qu'il avait été, rue Gomboust. Y a des personnes qui le connaissaient. Il m'a posé deux questions à propos des plantes... Ça je ne savais pas du tout... Il s'est répondu à lui-même. J'étais bien confus. Alors il m'a demandé la distance entre le Soleil et la Lune et puis la Terre et l'autre côté... Je n'osais pas trop m'avancer. Il a fallu qu'il me repêche. Sur la question des saisons je savais un petit peu mieux. J'ai marmonné des choses vagues... Vrai il était pas exigeant... Il finissait tout à ma place.
Alors il m'a posé la question sur ce que j'allais faire dans l'avenir si j'avais un Certificat?
—Je vais entrer, que j'ai dit lâchement, dans le commerce.
—C est dur le commerce mon petit!... qu'il m'a répondu... Vous pourriez peut-être encore attendre?... Peut-être encore une autre année?...
Il devait pas me trouver costaud... Du coup j'ai cru que j'étais collé... Je pensais au retour à la maison, au drame que j'allais déclencher... Je sentais monter un vertige... Je croyais que j'allais défaillir... tellement que je me sentais battre... Je me suis raccroché... Le vieux il m'a vu pâlir...
— Mais non mon petit! qu'il me fait, rassurez-vous donc! Tout ça n'a pas d'importance! Moi je vais vous recevoir! Vous y entrerez dans la vie! Puisque vous y tenez tant que ça!
Penser à cet extrait de Mort à Crédit (p137, 138) : Vous y entrerez dans la vie. Puisque vous y tenez tant que ça !
Le matin du certificat, ma mère a fermé sa boutique pour pouvoir mieux m'encourager. Ça se passait à la Communale près de Saint-Germain-l'Auxerrois dans le préau même. Elle me recommandait en route d'avoir bien confiance en moi-même. Le moment était solennel, elle pensait à Caroline, ça la faisait encore pleurnicher...
Tout autour du Palais-Royal, elle m'a fait réciter mes Fables et la liste des Départements... A huit heures juste, devant la grille, nous étions là, qu'on nous inscrive. Y avait du soin dans les habits, tous les mômes étaient décrottés, mais énervés au possible, les mères aussi.
Y a eu d'abord la dictée, ensuite des problèmes. C'était pas très difficile, je me souviens, y avait qu'à copier. On faisait, nous, partie des refusés de l'automne, de la session précédente. Pour presque tous c'était tragique... Qui voulaient devenir apprentis... A l'oral, je suis tombé très bien, sur un bonhomme tout corpulent, qu'avait des verrues plein son nez. Il portait une grande lavallière, un peu dans le genre de l'oncle Arthur, c'était pourtant pas un artiste... Pharmacien qu'il avait été, rue Gomboust. Y a des personnes qui le connaissaient. Il m'a posé deux questions à propos des plantes... Ça je ne savais pas du tout... Il s'est répondu à lui-même. J'étais bien confus. Alors il m'a demandé la distance entre le Soleil et la Lune et puis la Terre et l'autre côté... Je n'osais pas trop m'avancer. Il a fallu qu'il me repêche. Sur la question des saisons je savais un petit peu mieux. J'ai marmonné des choses vagues... Vrai il était pas exigeant... Il finissait tout à ma place.
Alors il m'a posé la question sur ce que j'allais faire dans l'avenir si j'avais un Certificat?
—Je vais entrer, que j'ai dit lâchement, dans le commerce.
—C est dur le commerce mon petit!... qu'il m'a répondu... Vous pourriez peut-être encore attendre?... Peut-être encore une autre année?...
Il devait pas me trouver costaud... Du coup j'ai cru que j'étais collé... Je pensais au retour à la maison, au drame que j'allais déclencher... Je sentais monter un vertige... Je croyais que j'allais défaillir... tellement que je me sentais battre... Je me suis raccroché... Le vieux il m'a vu pâlir...
— Mais non mon petit! qu'il me fait, rassurez-vous donc! Tout ça n'a pas d'importance! Moi je vais vous recevoir! Vous y entrerez dans la vie! Puisque vous y tenez tant que ça!
mardi 2 juin 2009
Outils
Ils ne jetaient rien.
Ainsi de cette vieille charrue, tenue à bout de bras pour sarcler le maïs ou arracher la patate.
Ainsi de cette vieille charrue, tenue à bout de bras pour sarcler le maïs ou arracher la patate.
Remise de la maison de maîtres. Le Château, pour ceux du quartier.
Penser à Pierre Bergounioux, l'écrivain, le sculpteur.
lundi 1 juin 2009
Terre neuve
C'était une fougeraie.
Acheter la terre, la retourner, gros engins, à la main enlever les cailloux un à un, puis ensemencer, mettre l'engrais, prudence avec le tracteur, toujours pentue une terre neuve, très vite vert tendre de la pousse, des cailloux affleurent, quelques fougères résistent, du temps encore, une prairie.
Parfois déraciner aussi les chênes, les vendre et avec l'argent payer la terre.
En garder au moins un, l'ombre pour les bêtes.