vendredi 31 juillet 2009

Droguerie Viseu






... et balais de toutes les couleurs, une fête pour les yeux, un avant-goût d'intérieurs briqués avec soin.

jeudi 30 juillet 2009

Récup' : balayer




Tôt, ici, à Leketio ou ailleurs, poussés par des hommes, au Portugal souvent des femmes, chariots chevauchés de balais.

A Viseu, balais de buis ou plutôt une sorte de buis. Récup' sans doute, végétation alentour.

lundi 27 juillet 2009

Chignons




Quelques nuques saisies à Viseu ou Coimbra.

En écho, angoisses de femmes Là-bas, c'est interdit les cheveux longs, si, si, on leur coupe, ne pas nommer, là-bas, la maison de retraite, se souvenir de ma surprise en la découvrant le cheveu court, elle, toujours connue petit chignon tressé serré et bas.





dimanche 26 juillet 2009

Taxi pour Viseu


Ils sont âgés, parfois même très, quatre-vingt-onze ans pour l'un, retraités maçons, couturière, auxiliaires de vie, et rentrent au village pour l'été ou alors très jeunes, leurs parents sont séparés, ils courent de l'un à l'autre, on dépose l'un, puis l'autre, villages parfois isolés, chemins de terre, grandes maisons en France et encore plus au pays, vie de labeur et d'économie, jamais de voyage à vide, au retour tracter cette table de marbre géante, faux contact dans feux de signalisation, bricolage scotch, chiffon, avancer quand même et traverser ainsi deux frontières.

lundi 6 juillet 2009

Emploi

Oh, à Paris, avec le pedigree qu'elle a, elle devrait pas avoir de mal à trouver un boulot.

Surtout si elle tombe sur un bon chasseur de têtes.

dimanche 5 juillet 2009

Pays d'enfance, florilège

Les voisins ils hachent le français

Il y a un grand longtemps

Il est très malade, dans le combat à l'hôpital

et rire mais dire

Du dernier du vivant, lire en verticale ou une branche de rameau...

samedi 4 juillet 2009

Préparer le sac à dos


Sur la table de formica, pain, olives, jambon, saumon fumé et quelques gouttes de citron dans un petit pot de confiture récupéré.

vendredi 3 juillet 2009

Mains


Jeunes, adultes, vieillissantes, fines, petites, élégantes, potelées, travailleuses, noueuses, repliées, offertes... et puis les mains de tous les rêves, celles de Pola Marelle, Julio Cortazar (p404, 405)


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Avec Pola, ce furent d'abord les mains, comme toujours. Il y a le soir, il y a la fatigue d'avoir perdu son temps dans les cafés en lisant des journaux qui sont toujours le même journal, il y a comme une barre de bière qui serre doucement la peau à la hauteur de l'estomac. On est disponible pour n'importe quoi, on pourrait tomber dans les pires pièges de l'inertie et de l'abandon et soudain une femme ouvre son sac pour payer son café-crème, ses doigts jouent un instant avec le fermoir toujours rétif du sac. On a l'impression que le fermoir défend l'entrée d'une maison zodiacale, que lorsque les doigts de la femme trouveront la façon de faire glisser la fine barrette dorée, une irruption va éblouir les habitués du café imbibés de Pernod et de Tour de France, ou plutôt elle les avalera, un entonnoir de velours violet arrachera le monde de ses gonds, tout le Luxembourg, la rue Soufflot, rue Gay-Lussac, le café Capoulade, la fontaine Médicis, la rue Monsieur-le-Prince, elle emportera tout dans un gargouillement final qui ne laissera qu'une table vide, le sac ouvert, les doigts de la femme qui sortent une pièce de cent francs et la tendent au père Ragon, tandis que, naturellement, Horacio Oliveira, émérite survivant de la catastrophe, se prépare à dire ce qu'on dit en pareille occasion.
—Oh, vous savez, répondit Pola, la peur n'est pas mon fort.
Elle dit Oh, vous savez, un peu comme devait parler sphinx avant de poser l'énigme, en s'excusant presque, refusant un prestige qu'elle savait grand. Elle parla comme les femmes de tant de romans où le romancier ne veut pas perdre son temps et met le meilleur de la description dans les dialogues, joignant ainsi l'utile à l'agréable.
—Quand je dis peur, fit remarquer Oliveira assis à la gauche du sphinx, sur la même banquette de peluche rouge, je pense surtout aux envers. Vous bougiez cette main comme si vous touchiez une limite, après laquelle commençait un monde à rebrousse poil, où moi par exemple je pouvais être votre sac et vous le père Ragon.
Il espérait que Pola rirait et que les choses cesseraient d'être aussi sophistiquées mais Pola (il sut par la suite qu'elle s'appelait Pola) ne trouva pas trop absurde cette possibilité. Elle montrait en souriant des dents petites et très régulières contre lesquelles s'aplatissaient un peu les lèvres peintes d'orange vif, mais Oliveira en était encore aux mains, comme toujours les mains des femmes l'attiraient, il éprouvait le besoin de les toucher, de promener ses doigts sur chaque phalange, d'explorer comme un masseur japonais la route imperceptible des veines, de s'informer de l'état des ongles, de pressentir chiromantiquement les lignes néfastes et les monts propices, d'entendre le grondement des marées en appuyant son oreille contre la paume d'une petite main que l'amour ou une tasse de thé ont rendue un peu humide.
(-101)

jeudi 2 juillet 2009

De la folie

(...) vu que la folie n'est jamais le symptôme d'un échec, mais au contraire le signe d'une réussite totale, l'invention géniale du malheur de vivre, lorsque la vie, constamment aux prises avec elle-même, ne peut plus se supporter ni se défaire de soi et que, victime de cette «contradiction» insoluble, elle finit alors (suprême génie de la souffrance) par s'inventer une « solution » en faisant si j'ose dire prendre la tangente à la psyché.

L'Europe et son fantôme Paul Audi Editions Léo Scheer (p93)

mercredi 1 juillet 2009

L' ABI Bac, Göttingen

Joie des récents diplômés et grande fête dans la salle ployvalente de Otto Hahn Gymnasium.

Les profs, seuls, à deux, esquissent un pas de danse, se déguisent, chantent, improvisent un petit discours.

Hurlements de joie des élèves.