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mardi 31 janvier 2012
recycler (4)
frigo armoire à pharmacie, ciré PTT du voisin, petits barils de peinture de l'ami... et jusqu'à l'image !
lundi 30 janvier 2012
à la boulangerie (1)
elle emballe le pain avec soin, "Vous arriverez à le porter ?" devant vous un petit vieux tassé sur sa canne, patienter, il se retourne à pas comptés, incroyable, lui ! le plus grand cavaleur du pays, on disait que même l'institutrice, la femme du docteur, bref ! les notables du coin ... "à se demander ce qu'elles lui trouvent" riaient entre eux les maris, enfin ceux qui se sentaient à l'abri, lui donc, soupir, gratitude, son ah ! humble et soulagé "vous me reconnaissez", une étincelle, il est bien vivant, un baiser humide et lippu sur la joue, il claudique vers la sortie, "Et pour vous ce sera... ?"
dimanche 29 janvier 2012
samedi 28 janvier 2012
tête dure
tu peux y aller, c'est pas à coups de cours particuliers qu'on fait d'un âne un cheval de course... c'est la race qui veut ça... tous bouchés à l'émeri....
vendredi 27 janvier 2012
jeudi 26 janvier 2012
"cabanes d'arbre"
Beyriat, les années soixante.
(...)
On avait pris l'habitude de ne plus me demander où j'allais ni quand j'avais des chances de réapparaître. L'échappée à grandes jambes me menait à tout bout de champ encore un peu plus loin, jusqu'aux lisières de la vaste forêt médiévale, là où commencent vraiment, tout au fond du vert électrique des prés, le sérieux de la pente, l'or et le brun caillé des bois. J'allais dans mes arbres, vivre comme je l'entendais, comme un singe voleur d'alphabet, un idiot d'arbre, saoul de pluie ou de grande lumière.Mes cabanes d'arbre étaient plus frustes que le plus dépouillé pavillon de sage dans les montagnes chinoises.
(...)
J'étais perché si haut que j'aurais pu essorer la cotonnade trempée des nuages mis à sécher, leur blanc de slip et de maillot-de-corps, les couches du petit jésus qui pisse du soleil clairet dedans, nom de dieu de nom de dieu, l'enfant de salaud ! . . .
(...)
La-haut seulement j'étais vraiment tranquille. Là-haut seulement j'étais libre comme je l'entendais. J'y savourais tout ce que je pouvais du crépuscule, je me rassasiais jusqu'à la dernière goutte de lumière non encore colorée par la nuit, et puis il fallait redescendre, la nuit là-haut m'était refusée. (...) Je n'aurais voulu dormir que là-haut dans mes arbres. La tête dans les étoiles, un nuage en oreiller, jonglant des arpions avec la lune comme un antipodiste.
mercredi 25 janvier 2012
mardi 24 janvier 2012
lundi 23 janvier 2012
dimanche 22 janvier 2012
Jean-Louis et Lucie mariés depuis 76 ans Journal La République des Pyrénées
Par Mireille Dudun
Mariés en 1936, Jean-Louis et Lucie Lafontaine sont revenus à Pontacq en 1988. © Ascencion Torrent
(...) «
Mariage pluvieux, mariage heureux » annonce le dicton. Le 2 janvier
1936, le jour de l'union de Lucie et Jean-Louis Lafontaine, « il tombait
des cordes ». Après 76 ans de vie commune, « nous nous entendons très
bien... bien que nous devenions un peu sourds. Parfois, il y a eu des
épines ! » Très vite oubliées. « Toute notre jeunesse, jusqu'à 80 ans, nous n'avons jamais été malades. Maintenant, nous sommes un peu moins vaillants », témoignent-ils à leur domicile de Pontacq.Apprenti charcutier, Jean-Louis Lafontaine apporte régulièrement une livraison à Pau. Là, il rencontre Lucie Céré, née à Orthez, le 29 janvier 1917. Nous sommes en 1934. La jeune femme travaille dans la pension Avelana, boulevard Guillemin à Pau. « Elle m'a empoigné ! J'avais 19 ans. Mon père ne voulait pas que l'on se marie. C'est grâce à mon patron. » Le 2 janvier 1936, à tout juste 20 ans et pas encore 19 ans, ils passent devant le maire d'Orthez. « J'ai payé le voyage à mon père pour qu'il vienne. Nous étions quinze-vingt, pas plus... »
Jean, leur premier fils, « fils de l'amour », naît en décembre 1936. Le deuxième décédera à l'âge de quatre ans, puis naîtront Christian et Adrienne, installés tous deux vers Perpignan. Sept petits-enfants et onze arrière-petits-enfants complètent la famille.
A 96 Noëls (il est né le 25 décembre 1917 à Orthez « à 6 heures du matin »), Jean-Louis Lafontaine rédige seul sa correspondance et remplit les papiers (« certains sont compliqués ! »), lit chaque jour notre journal sans lunettes, joue au tiercé au café du Commerce, regarde « Des Chiffres et des Lettres » à la télévision. Il trouve « des comptes mais aussi des mots ». Bon élève, à 12 ans, il passe avec succès son certificat d'études « un samedi. Le lundi à 6 heures, j'étais au travail ».
Au volant de sa voiture, il va « pas loin ! au supermarché de Pontacq, généralement le samedi matin, faire les courses ». Quelques pommes de terre, des carottes, des poireaux, il se met au fourneau et cuisine une bonne soupe. Tous les autres repas également. Sa spécialité : l'omelette aux pommes de terre. Leur péché mignon à tous les deux, les pâtisseries et la Chantilly. « Un temps, on nous portait les repas à domicile. Mais ça n'a pas duré. Tout ça, ce n'était pas assez gras, pas assez sucré ! » avoue-t-il, le regard gourmand. Et Jean, son fils aîné, d'ajouter : « Vous verriez, ils ont en réserve une dizaine de bouteilles d'huile, des kilos de sucre, de farine, des savons en quantité... Des restes de la guerre ! »
Toute sa vie boucher charcutier, ce fils d'un boucher charcutier de Pontacq s'enflamme en mimant et en racontant comment il travaillait dur au moment des fêtes - les journées se terminant à minuit et commençant à 4 ou 6 heures -, comment il désossait cailles ou pigeons pour les farcir, parfois de foie gras, les reconstituer et, touche finale, confectionner les roses. Toujours très coquette, Lucie Lafontaine, yeux azur et cheveux d'argent, acquiesce en admirant tendrement son mari. « Pas d'alcool, pas de cigarette, ce doit être le secret. Dans la famille, nous aimons rire. Nous n'avions que ça, les carnavals, les espérouquères. Pour Noël, on avait une orange. Tout ce superflu maintenant, ça tue tout le monde ».
===> Passionnés de danse
Leur passion? Les chansons, les danses, les spectacles, le cinéma (au Petit Béarn à Pau). Jean-Louis Lafontaine chante souvent dans sa cuisine. Les yeux dans les yeux, tous deux entonnent « Frou-Frou », écrite en 1898. Les bals, c'était leur plaisir. C'est Lucie qui a appris à son mari valse, tango et paso-doble. « La valse, c'est la plus belle. Oui, dans les deux sens, nous la dansions. Le jour de notre mariage, Lucie a dansé sur un guéridon ! ».
Un jour, ils oublièrent « le petit dans son landau. Il était sous l'orchestre. Nous sommes partis en le laissant au petit matin, à la fin du bal ! ». Il n'y a pas si longtemps, ils réveillonnaient encore à Soumoulou en dansant jusqu'au bout de la nuit de la Saint Sylvestre ! D'ailleurs, ils ont entraîné dans ce tourbillon du bonheur « le petit », leur fils aîné Jean et sa femme Bernadette.
===> Ex-prisonnier de guerre en Allemagne
Des victoires, Jean-Louis Lafontaine en a connu durant sa vie. Et celle dont il n'est pas peu fier, c'est son évasion, réussie, des camps allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'il effectue son service militaire au Pont Long à Pau dans l'aviation, il est envoyé dans le Nord, vers Calais. Là, il est fait prisonnier à la frontière belge le 25 mai 1940.
Pendant ces longs mois, sans nouvelle, Lucie, sa jeune femme, travaille à Orthez dans une usine de chimie. Envoyé en Allemagne près de la frontière polonaise, Jean-Louis Lafontaine ne tardera pas, avec un Oloronais, à avoir des envies d'évasion... Un mois s'écoule, ils ont marché à pied plus de 1 000 kilomètres dans des conditions effroyables... Repris à Leipzig, Jean-Louis Lafontaine est renvoyé au Stalag où il est très surveillé. « Ah, ils m'en ont fait voir ! »
L'appel de la liberté étant le plus fort, il s'évade une deuxième fois. Les Allemands le reprennent près de la frontière française cette fois. « Dans le train qui m'emmène, je suis mis en joue par des jeunes SS... J'ai eu la peur de ma vie ». Renvoyé une nouvelle fois au Stalag, la troisième tentative sera la bonne en partant dans un train de permissionnaires STO. « Je suis passé sur la rame du train pour échapper aux contrôles, j'ai couru, couru, vous pouvez pas imaginer. Un des quatre cheminots qui étaient là m'a tendu une permission ».
Fin 1942, il revoit son fils (quitté à deux ans et demi) qu'il ne reconnaît pas. Le petit en a six. En passant la ligne de démarcation à Orthez, sa femme s'évanouit. Après moult péripéties, ils arrivent à Argagnon et à Pontacq. Jean-Louis Lafontaine intègre le maquis puis le Corps Franc Pommiès. « Matricule 24 737. J'ai mon nom marqué au Stalag IIIB à Fürstenberg-sur-Oder » termine-t-il, les larmes dans les yeux et la voix tremblotante.