lundi 30 juillet 2012

bord de mer

c'est un matin frais,
la journée pèse déjà,
des mouettes s'envolent

samedi 21 juillet 2012

installations (14)

et puisque tout finit,
de lauriers ou d'épines,
elles meurent aussi

vendredi 20 juillet 2012

visages


 appels sans écho,
flot de visages éteints,
la nuit désertée
 

jeudi 19 juillet 2012

vieillir (5) à Göttingen

humer les fleurs dans le matin clair,
quitter la Roseraie à pas menus,
longer le vieux cimetière,
l'ignorer
et marcher vers la ville,
la mort peut attendre

lundi 16 juillet 2012

"me retenir aux bords"

 Et si tout ce que j'avais vu m'avait trompé... Pierre Reverdy

Et si tout ce que j'avais vu m'avait trompé
S'il n'y avait rien derrière cette toile
qu'un trou vide
Ce qui me rassure un peu c'est que je pourrais
                                                      me retenir aux bords
Garder la rampe
Et laisser sur la terre un léger souvenir
Un geste de regret
Une amère grimace
             ce que j'aurais mieux fait.

samedi 14 juillet 2012

recycler (5)

on avait calé le vieux lavoir
à l'ombre des grands arbres,
puis oublié la truelle dans le muret

jeudi 12 juillet 2012

gueule de bois

les frontières se creusaient,
 le visage s'allongeait,
on se retrouvait seuls

mardi 10 juillet 2012

vendredi 6 juillet 2012

"Dolmens - Menhirs. C'est contre vous que finalement nous butons."


                                           La beauté aveugle
Dolmens - Menhirs.

C'est contre vous que finalement nous butons.

C'est en vous finalement que s'affirme l'accomplissement d'un cycle revenu au point mort.

A présent, livrés au pouvoir discrétionnaire des pierres, nous sommes aptes à comprendre nos nudités, à saisir le sens d'une force aveugle qui n'atteste qu'elle-même et qui, périodiquement, s'offre à nous comme une dernière ressource.

Terre à terre - Face à face. Notre corps enfin s'est rejoint au niveau de la pierre. Corps coulé, échoué, déchiré par la pointe du silex, lance du graal malgré nous...

Mais le sang qui coulera de la blessure sera sang aveugle, 

impur, surgi du creux des naissances.

Car toute naissance est aveugle.


Et la Beauté, qu'est-ce pour nous ? sinon la beauté aveugle 

de l’œil révulsé.

Au loin, brûlent nos vaisseaux.

Nous sommes loin du parapluie de Lautréamont et de ses applications multiples ; loin aussi de l'abominable pureté de la Beauté désincarnée et abstraite.

Plus de corps, plus de chair dans ces caresses vides de sang ; 

dans ces décors qui flottent...

La scène est vide d'acteurs, mais la pièce n'est pas encore 

complètement jouée.

Rideau. Rideau. Enlevez les décors, éteignez les lumières ;

nous jouerons sur une scène vide.
                                                              Raoul Ubac

                                                              (In revue Troisième Convoi n° 3, 1946)

dimanche 1 juillet 2012

un vieux cimetière

 
 où ça ? ... du côté de la Roseraie ?
non, on ne voyait pas, 
 et la vie suivait son cours,
pique-nique, vélos, poussettes,
à l'ombre des grands arbres