samedi 23 décembre 2017

Stage Théâtre animé par David Geselson (2)

AUTOPORTRAIT – DU RÉEL A LA FICTION
« Comment composer une fiction à partir de sa propre histoire ? À partir de quand l’utilisation de soi pour créer cesse d’être exclusivement narcissique ? Tout peut-il faire fiction ? À travers une série d’exercices d’écriture et d’improvisation autour de l’autoportrait, nous travaillerons à créer une série de très courtes formes théâtrales sur une journée. » David Geselson

David Geselson, en 2009, crée la compagnie Lieux-Dits, qui a pour vocation de travailler sur l’écriture contemporaine et les processus de création théâtrale.


un samedi d'octobre au THEATRE SARAGOSSE -PAU

exercice 2 : 1 mn pour se dire 
combien ça dure une minute ? attendre, attendre encore et passer l'avant dernière. Se lancer.

dire les strates de mots qui vous ont construite, la poésie plus que tout, Comment avancer sans inconnu devant soi ? ainsi de ces visages attentifs tournés vers vous, de cette expérience partagée avec eux, accepter de se risquer un peu, évoquer la langue enfouie, la langue enfuie, à une lettre près, à quoi ça tient dire parfois, la langue revenue,choc un jour de sa beauté, le vieil oncle est à la fenêtre, il contemple, dehors, une sorte de crachin, des panaches blancs accrochés aux coteaux, "to euria zaldiz, tiens, la pluie à cheval", votre regard interloqué "mais ça là, il les désigne du doigt, tu ne savais pas qu'on disait comme ça ? non vous ne saviez pas, mais c'est joli, et juste surtout, ce sont bien des crinières enroulées autour des rondeurs du relief, l'autre vieil oncle dit aussi comme ça, la poésie, c'était dnc là, au plus profond, au plus archaïque de votre langue enfouie, enfuie, revenue, lever un sourcil, J'ai fait une minute ... ? Quelqu'un Trente, une minute trente, il sourit Je ne t'ai pas arrêtée.




exercice 3 : 5 mns pour se dire, 1/2 heure pour préparer et mettre en scène

choisir l'extérieur, s'asseoir adossée à un jeune chêne,  tapis de feuilles mortes à vos pieds, il bruisse, crisse, soleil d'une lumineuse journée d'automne, le meilleur et le plus doux des éclairages, à la rescousse le cahier à fleurs des notes décousues prises à la volée ici ou là,



laisser son regard errer autour de soi, cubes gris posés sur le gazon ras, des mots, Espaces Pluriels sur le petit théâtre de plein pied, comme un corps étranger ici, des arbres maigrelets, le ciel, un petit tricycle oublié à même une allée, deviner des présences dans les tours, des regards peut-être, l'esplanade est presque déserte, une femme passe, elle tient son chien en laisse, le bruit de l'avenue, Espaces pluriels, les mots font leur chemin, Espèces d'Espaces, se souvenir de Georges Perec, observer le minuscule, l'anodin,


continuer à nommer, une voiture blanche quitte le parking, une supérette au rez-de-chaussée du second bloc, quelqu'un entre dans la supérette, des feuilles glissent dans le vent, l'automne, une femme, elle tient son petit garçon par la main, jour bleu, douceur de l'air, la beauté, la laideur, voisinages, force de cet inextricable là, vous notez, notez,


mais Georges Perec en ce jour une impasse, à la rescousse d'autres mots, dans votre poche L'imperceptible de Jacques Ancet, réconfort, si blanc, ça dure combien cinq minutes, le recours secours, toujours ces mots à une lettre près, le recours d'une page au hasard,



Henri Michaux, parler encore de la langue basque ? poser son stylo, renoncer, laisser le vent effeuiller les pages, faire silence, se recueillir, attendre, patienter, laisser affleurer, il remontera bien quelque chose



asseoir tout le monde en arc de cercle autour de soi, oui, plus près encore, est-ce encore du théâtre, la mise en scène demandée, est-ce si important, et sur le mode de la conversation intime, égrener le paysage autour de soi, citer quelques-uns des mots dont vous êtes faite, feuilleter le cahier, lire des bribes, se tromper et brouillonne relire le même, vite, vite, prendre une autre page et se rappeler, qui au juste, Nancy Hutson ? 
 

plutôt Michel Schneider, Les variations Goldberg, une aria introductive, trente variations et reprise de cette même aria, qu'ont-elle nourri nous ces variations, on entend autre chose, en peinture aussi, même rouge dans un tableau, des voisinages différents, on ne voit pas le même rouge, poursuivre, s'arrêter, sur votre cahier, vous les avez entourés, désignés, où que vous en soyez, ils feront conclusion, de quoi exactement, vous ne savez trop, "Espaces pluriels. Espèces d'espaces. Tu voudrais, tu ne sais pas, tu ne peu pas. Reste à ta place" vous êtes essoufflée, c'était une longue course

jeudi 7 décembre 2017

un dimanche matin (28) au vide-grenier de Gelos


des livres pour enfants, elle a en beaucoup, sait en parler, ils sont beaux, se réfréner et n'en prendre que quelques uns, des serviettes brodées, imaginer des gestes oubliés, le dé, le fil, l'application d'une jeune fille dans un temps enfui,


et du miel, rencontre "J'étais mécano,  maigre, profil d'oiseau, teint rouge cuivré des marches au grand air, il déplie sa haute taille, aucun mal à imaginer le bleu de travail, le cambouis, le haut du poignet tendu pour saluer, dans ses mains, une cuillère, tester, si j'avais su j'aurais pris ma retraite plus tôt, ça m'est venu comme ça, une ruche, puis deux, puis on fait connaissance avec d'autres, on prend des conseils à droite à gauche, et maintenant les conseils, c'est moi qui les donne, je vais loin des fois, si j'ai beaucoup de ruches ? coup d’œil aigu, il vous soupèse, une hésitation, des fois que vous seriez des impôts ou d'on ne sait quoi, tant payés à fouiner,  une cinquantaine, c'est sûr il minimise, j'ai commencé par en poser deux au col d'Ichères, une vraie joie, il s'anime, dans son élément, beau soudain, tenez, goûtez, tantôt ça a goût à châtaigne, tantôt à tilleul..."