mardi 30 avril 2024

Armand Sylvestre, Juana Romani et l’oubli



A Él rastro de Mercé de Betanzos, après les photos, s’attarder sur ce livre. Une anthologie de textes français. Au hasard, une page. 




SILVESTRE (Armand)


Né à Paris en 1837. Mort à Toulouse en 1901

Comme poète, on lui doit : Rimes neuves et vieilles, La Gloire des souvenirs, Les Ailes d'or, Chansons des heures, Le Paus des roses, Le Chemin des éloiles. Au théâtre, il a donné Grisélidis. De plus il a écrit des nouvelles.



Le pèlerinage


Áprès vingt ans d'exil, de cet exil impie

Où l'oubli de nos cœurs enchaîne seul nos pas,

Où la fragilité de nos regrets s'expie,

Après vingt ans d'exil que je ne comptais pas, 


J’'ai revu la maison lointaine et bien-aimée 

Où je rêvais, enfant, des soleils sans déclin,

Où je sentais mon âme a tous les maux fermée, 

Et dont, un jour de deuil, je sortis orphelin.


J'ai revu la maison et le doux coin de terre

Où mon souvenir seul fait passer, sous mes yeux,

Mon père souriant avec un front austère 

Et ma mère pensive avec un front joyeux.


Rien n'y semblait changé des choses bien connues

Dont  le charme autrefois bornait mon horizon :

Les arbres familiers, le long des avenues,

Semaient leurs feuilles d'or sur le même gazon ;


Le berceau de bois mort qu'un chèvrefeuille enlace, 

Le banc de pierre aux coins par la mousse mordus, 

Ainsi qu'aux anciens jours tout était à sa place, 

Et les hôtes anciens y semblaient attendus.


J'allais franchir le seuil: «C'est moi, c'est moi, mon père l...»

Mais ces rires, ces voix, je ne les connais pas.

Pour tout ce qu'enfermait ce pauvre enclos de pierre

J'étais un étranger... Je détournai mes pas...

     

***


D’une notoriété suffisante donc pour figurer dans cette anthologie distribuée en son temps à de jeunes élèves portugais. Sa biographie met sur la piste d’une peintre qu’il admirait Juana Romani. Une rétrospective en 2021 au Musée Roybet Fould à Courbevoie avec exposition virtuelle. Pour elle, l’oubli, qui sait, seulement un purgatoire.

lundi 29 avril 2024

Parapluies (1)

 

vendredi 26 avril, 12 h 45

à Compostelle, 

samedi 27 avril, 10h40

comme à Saint-Sébastien 

dimanche 28 avril 2024

Hórreos de Galicia

 

Ordes, 22 avril, 8h40


attenant aux fermes. les hórreos des greniers séchoirs à grain sur pilotis, éviter l’humidité et les rongeurs. 



souvent rénovés restaurés transformés, buanderie, bûcher, salles de jeux mais pas forcément


samedi 27 avril 2024

Petites choses qui (72) réjouissent le cœur


Ordes, lundi 7h 23

un chêne dans le clair matin,

7h24

variation de la lumière dans les feuilles naissantes,

7h25

difficile de le quitter, se retourner pour le regarder encore, liseré d’or à l’horizon, le soleil est en train de poindre

vendredi 26 avril 2024

À pied (10), rencontres

 


Pessée, elle jaillit de derrière son volant, sourit pourtant ouvre la porte de son utilitaire Une photo ? Bien sûr, vous pouvez, un parfum chaud vous enveloppe Oui, ça sent bon, il sort tout juste du four. Les tournées ? Avec le prix de l’essence, je sais pas jusqu’à quand Quelques mots encore et hop ! la voilà déjà repartie.



jeudi 25 avril 2024

À pied (9), rencontres

 

Une ferme imposante au bout du chemin. Un vieil homme vaque, puis, à pas lents, se dirige vers vous. Se saluer, quelques mots et il s’en retourne préparer la gamelle du chien. 

mercredi 24 avril 2024

Petites choses qui (71) réjouissent le cœur

 


un champ labouré bientôt ensemencé, un vieux pommier en fleur, attendre, y croire, le printemps

mardi 23 avril 2024

à pied (8) sur le chemin anglais


marcher les yeux sur le chemin, le feuillage frémit, des oiseaux. tiens ! un tintement, où ? chercher de l’oreille et du regard, deux bouteilles suspendues à une branche de pommier dansent dans la brise. Une musique s’improvise, demain encore on trinquera à l’agua ardiente eau-de-vie

N.B. Pour d’autres des « trampas a avispas », pièges à guêpes (ou pire à frelons asiatiques, un fléau ici aussi)

 

lundi 22 avril 2024

ombre et lumière (7)

 


emprunter un tortillard de Betanzos à Ferrol, longer tout le long rías et Océan, 

une ville à la gare et bâtiments publics surdimensionnés, où la très grande base militaire n’est plus qu’un souvenir, des commerces fermés, 

des maisons délabrées, des traces glorieuses ici ou là, parfois côte-à-côte, 


de beaux immeubles, Franco est né dans la ville, sa statue a été déboulonnée, 



dans la vaste caverne d’Ali-Baba de Betanzos, El Rastro de Merce.  Douze ans que je vide les maisons, les gens se débarrasse, j’accumule, toute une organisation, je ne me plains pas, j'ai un autre entrepôt pour les plus grosses pièces, des transporteurs aussi pour aller chercher installer, choisir quelques photos, 






lire Ferrol del Caudillo, traces temps révolu, avec le jeune employé, un passionné aussi, Toutes les histoires ont leurs zones d’ombre, oui, Ferrol del Caudillo, ça a été et maintenant avancer.

dimanche 21 avril 2024

Lu et vu (97)

Lu

Né d’aucune femme de Franck Bouysse

Vu

Arnasa betean a pulmón de Bertha Gaztelumendi, Rosa Zufía (Yannick Bellon citée à au moins deux reprises)

samedi 20 avril 2024

à pied (7) sur le chemin anglais

 

Betanzos, 20 avril, 13h30

Betanzos, 17 avril 18

La gare ? elle fait demi-tour. viens je vais t’accompagner. Un air d’abandon. 

Ils en ont construit une moderne, en dehors de la ville. Je me souviens qu’on venait du collège à côté s’asseoir là et regarder ceux qui descendaient ou montaient dans le train pour Madrid. Ça nous faisait rêver Madrid, ça nous semblait tellement loin. 

Miño 10h40

Deux copines se joignent à elle, l’une Tu ne paies pas le billet, que si tu vois un supervisor, ça m’est jamais arrivé. C’est comme ça que je vais à la plage à Miño, en dix minutes j’y suis. Pour Ferrol, tu en as un à 11h1/2, la troisième Tu peux lui faire confiance, son mari travaillait là-dedans

Miño 11h

vendredi 19 avril 2024

Petites choses qui (70) réjouissent le cœur



Le vieil acacia épuisé disparaît sous le lierre, pourtant, il peut encore, alors une fleur. Une fleur encore. 

jeudi 18 avril 2024

Petites choses qui (69) font mal au cœur


Narvón, Monasterio de San Martiño de Xuvia, 16h30

Là sous les acacias en fleur. Vous les avez d’abord entendus. À deux pas en contrebas, une voiture portière ouverte, chauffeur affalé sur son siège. Son bond quand vous avez fait mine d’approcher. Quatre pieux. Sur chacun des pieux, de minuscules cubes grillagés, et à l’intérieur, complètement coincé, chant affolé, un oiseau. Des pintassilgo chardonnerets ? C’est pas interdit et je n’en fais pas commerce,, c’est pour des concours, je les ai pris au filet, là je leur fais prendre l’air, il sourit mais vous suit longtemps de son regard glacé. 


mercredi 17 avril 2024

Petites choses qui (68) réjouissent le cœur

Jurançon dimanche 14 avril vers 11h
 
lever le nez, les minuscules petites feuilles vert tendre, voir encore le nid pris dans les branchages, ce moment de bascule.

mardi 16 avril 2024

un samedi après-midi à Mauléon-Licharre

 

un temps que l’on croirait suspendu 


le printemps piaffe. 

Journal La République des Pyrénées 

avec deux amies, à la recherche de Marianne, une sixième du début des années 2000, l’audace de créer une librairie là On est surprises, les gens lisent beaucoup et pas ce que l’on imaginait, on a dû revoir notre stock, à l’étage un salon de thé, tasses à liseré d’or, couverts en argent, elles essaient, 

photo N. K. 

admirer aussi les cartes et savourer l’instant, se dire qu’on vivrait bien là, dans ce gros village à l’écart, dans le rayonnement d’une librairie.  

dimanche 14 avril 2024

Lu et vu (96)

 Lu

À travers les champs bleus de Claire Keegan 

Air de solitude de Gustave Roux

« La nuit tombe très vite. Aimé part de bonne heure encore vers le champ de trèfle. Le soleil se couche dans un ciel si pur que l'instant est comme suspendu : on oublie le travail sournois de l'ombre. Et pourtant elle monte sans cesse, elle semble sourdre insensiblement de la terre et la noyer peu à peu, comme un marécage qui se gorge d'eau. On marche dans de la nuit, on enfonce lentement dans l'obscur. Le dernier trèfle tombe, c'est un peu de nuit qui croule dans de la nuit ; la faux est un sifflement invisible jusqu'à l'instant où Aimé la redresse et l'aiguise : une main de nuit caresse un pâle croissant d'acier contre le ciel. Les villages un à un s'étoilent, constellations humaines qui brûleront comme les autres jusqu'à l'aube.

Allons, il est temps de repartir vers nos lampes, de fouler à tâtons la rosée de glace et la prairie

- mais pendant que nous ne sommes encore qu'une voix et une voix, et deux taches à peine (qui sont nos visages), laisse que je dise une espèce d'adieu à ce qui vient de s'éteindre tout à fait, comme un bruit parmi les autres bruits du crépuscule et qui ne renaîtra plus cette année : ton dernier coup de faux. » (p 24, 35)

Vu 

Les filles de Mai Zetterling

Il reste encore demain réalisé par Paola Cortellesi

samedi 13 avril 2024

au marché (20)

 


Un panneau, s’arrêter et sourire, 

« Rosiers élevés en plein air,

Rosiers non forcés »

se rappeler sa passion pour ses poules, il est occupé avec un client, se pencher, une photo, se redresser, un cinglant Deux euro claque, il vous toise Vous pourriez dire bonjour et demander l’autorisation de photographier les produits ! - Je me suis juste contentée de votre trait d’esprit,  un coup d’œil à votre écran Alors, vous, vous êtes bizarre, dire qu’il il a toujours été tellement gentil, un mauvais jour faut croire

jeudi 11 avril 2024

Conversation (28)

 


Deux femmes marchent dans le printemps. L’une, âgée, un blanc et noir élégant pour une frêle silhouette dansante. L’autre, une belle fille, jeune et vigoureuse. À leur hauteur, la voilà qui soulève son TShirt Regarde  mes lombaires mamie, sa voix rayonne de satisfaction, puis dans un soupir mais ce que j’aimerais, et la voix se fait plaintive, c’est être musclée de partout. Surtout les fesses. La grand-mère Faut pas tomber là-dedans, tu sais. Les dépasser, elles vous sourient, le vent emporte le reste.

mardi 9 avril 2024

… et de honte, il se couvrit de fleurs rouges


arbre de Judas, Pau quartier du Hédas

celui auquel Judas se pendit, l’histoire telle qu’elle m’est restée. 

Blog Gallica

« Les Espagols le nomment arbre d’amour, tandis que le terme arbre de Judas renvoie à la légende selon laquelle Judas se serait pendu à un de ces arbres après avoir livré Jésus. Ses fleurs rappelleraient les larmes du Christ et devraient leur couleur à celle de la honte. »

dimanche 7 avril 2024

Lu et vu (95)

 Lu

Un ciel si bleu de T. C. Boyle

Comme des bêtes de Violaine Bérot

L’Antarctique de Claire Keegan (nouvelles)

« Une valse lente commence et papa se dirige vers Sarah Combs, qui se lève du banc et retire sa veste. Elle a les épaules nues ; je vois le haut de ses seins, on dirait deux œufs de cane.

Maman regarde, assise, son sac à main sur les genoux. Il y a de la tristesse chez maman ce soir ; tout en elle l'exprime comme quand une vache meurt et que le camion vient l'emporter ». (extrait de la nouvelle Les hommes et les femmes)


Vu 


Cinéma 


Comment l’esprit vient aux femmes (titre original Born yesterday) réalisé par George Cukor


Bye bye Tibériade de Lina Soualem


Spectacle 


Le Dossier Cendrillon écrit et mis en scène par Eric Cazade, Cie Ravage


Une Vie et mort de Galia Libertad de et mis en scène par Carole Thibaut 


À plates coutures, pièce écrite et lue par Carole Thibaut 

      « Vous souvenez-vous du combat exemplaire des ouvrières de Lejaby, cette entreprise de sous-vêtements qui a déposé le bilan en 2012 ? L’autrice et metteuse en scène Carole Thibaut a récolté leurs paroles pour écrire sa pièce à plates coutures qu’elle donne en lecture. 

Quatre voix féminines racontent leurs moments de joie et de complicité, leur quotidien, entre enfants, mari et usine. Pas de misérabilisme, de pathos ou de regard défaitiste. On lutte. On vit tout simplement. » Espaces Pluriels

jeudi 4 avril 2024

traces (2)

s’étonner avec une amie de l’attitude déjantée de la principale lors d’un pot de fin d’année, risquer un Elle devait être bue, la voir ciller Ah ! ça se dit pas ? Je voulais dire  qu’elle était sans doute ivre…  et dans l’instant songer à Edana zen une traduction restée jusqu’à ce jour dans votre langue.