samedi 4 septembre 2010

Mariage (2) à l'italienne

 
Fleurir l'église, la maison, l'automobile, quitter au bras de son père l'appartement où l'on a grandi, sourire à tous et à chacun, choisir le décor pour LA photo, tard, beauté des couchants... ou tôt, seuls au monde, poser, encore et encore,  sourire, rien moins qu'à la postérité.
Là-bas ou ici, sous les beaux arbres du parc Beaumont, ou avec les Pyrénées en arrière plan, ou encore  à Villerupt, même combat.
(...) Quand la mariée dit Oui, c'est toujours ridicule, plus ridicule encore lorsque le marié dit Oui. Cela, je l'ai à nouveau constaté en cette circonstance. Comment pouvons-nous prendre au sérieux ce Oui de la mariée, alors que nous savons tout de même qu'il est hypocrite, tout aussi hypocrite que le Oui du marié, ce Oui embarrassé prononcé par deux fois, où tout de même ne se décide qu'un martyre qui va durer des décennies, ai-je pensé. Le Oui du mariage décide du joug du mariage. Rien d'autre. Et les gens n'aspirent à rien de plus qu'à se dire Oui et à renoncer à eux-mêmes et à se détruire, ai-je pensé. (...) Thomas Bernard Extinction

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