mercredi 6 avril 2011

"Il voulait seulement voir : voir."


traduction de l'espagnol par Fernand Verhesen
8

Dibujaba ventanas en todas partes.
En los muros demasiado altos,
en los muros demasiado bajos,
en las paredes obtuses,
en los rincones,
en el aire y hasta en los techos.

Dibujaba ventanas coma si dibujara pajaros.
En el piso, en las noches,
en las miradas palpablemente sordas,
en los alrededores de la muerte,
en las rumbas, los arboles.

Dibujaba ventanas hasta en las puertas.
Pero nunca dibujo una puerta.
No queria entrar ni salir.
Sabia que no se puede.
Solamente queria ver : ver.

Dibujaba ventanas.
En todas partes.
8

Il dessinait partout des fenêtres
Sur les murs trop hauts, sur les murs trop bas,
sur les parois obtuses, dans les coins,
dans l'air et jusque sur les plafonds.

Il dessinait des fenêtres comme s'il dessinait des
                                                                oiseaux.
Sur le sol, sur les nuits,
sur les regards tangiblement sourds,
sur les environs de la mort,
sur les tombes, les arbres.

Il dessinait des fenêtres jusque sur les portes.
Mais jamais il ne dessina une porte.
Il ne voulait ni entrer ni sortir.
Il savait que cela ne se peut.
Il voulait seulement voir : voir.

I1 dessinait des fenêtres.
Partout.

2 commentaires:

  1. Fenêtres ouvertes sur des paysages qui deviendront des impressions mentales quasi inoubliables...parce que la chambre donne sur la mer, parce que la tête d'un pin sculpte le ciel...voir, voir, imprimer, tatouer à jamais.

    Ouvrir les deux battants de la fenêtre et replonger dans les draps pour s'abandonner à la rêverie du nouveau jour qui palpite.

    Des motifs incongrus et inexpliqués jouent en balancements rythmés ou frénétiques dans les vibrations de la lumière. Ils sont encore si proches des rêves et affabulations de l'enfance.

    Délicates oscillations musicales de l'ombre et de la lumière qui dansent l'air du temps .

    RépondreSupprimer
  2. Chère Élise,

    Ouvrir les volets et fermer les volets !
    Deux grands moments !

    Et ces fenêtres derrière lesquelles ne se tient plus personne !

    Merci !

    L. W.-O.

    RépondreSupprimer