lundi 26 septembre 2011

1er septembre 2011, reprise


 "Vous avez-vu le enfin la j'veux dire là dehors?", "Le bordel là-bas", 
"Ce tas de merde", "Y vont l'enl'ver avant lundi?", "La sculpture au 
milieu", "Le totem", "L'installation", "Tripoli", "Ça fait crade non?", 
"Pourquoi on ne fait pas la photo devant les gravats au moins?!", "Où 
est Khadafi?", ... l'amoncellement derrière les grilles ne laisse 
personne indifférent.
Pour ma part j'aimais assez. Puisque c'est "là", s'entend. J'imaginais 
flottant des petits drapeaux à prières, à l'himalayenne, mais la 
majorité des commentaires aoûtiens puis vendredi  engageaient très 
spontanément, semble, à des analogies lybiennes.
(...) Ça me rappelle mon désarroi quand je ne comprenais pas du tout en août 
1989 sur la presqu'île de Rhuys ce que disait ma cousine aînée Tegra. 
Elle entrait dans la tente "C'est Beyrouth ici". Elle disait aussi "De 
toutes façons Maman et moi, c'est le Liban" et c'est vrai, c'était pas 
marrant.
Mais j'aimerais penser le matin, pédalant vers le collège, l'hiver, que 
j'ai quand même envie d'y aller. Les ferrailles seraient des 
paratonnerres et je mettrais le feu aux jupe et barbe de quiconque 
demanderait, comme au moins trois fois vendredi, où est-ce qu'on a 
planqué Khadafi.

Dans trois semaines s'ils ne l'enlèvent pas nous ne verrons plus 
l'amoncellement derrière les grilles.
                                                Gaëlle M.

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