reprise de septembre 2011
des années au linge, à s'occuper des enfants, des bêtes, à se courber
sur le jardin, pourtant une élégance altière et à 60 ans avec l'avènement de la
retraite, les premiers sous à soi, goûter à une indépendance neuve, plaisir
du coiffeur, adieu aux coupes hasardeuses du mari, plaisir de
s'habiller un peu, sorties à Bayonne avec les filles, elle se
redressait, poussait la porte de la boutique et avançait d'un pas sûr,
regarder sa main usée parmi les portants, main amoureuse qui se glissait, caressait, palpait les étoffes, la convoitise dans son regard, puis avec l'étiquette, une sorte de glas, cher, trop cher, toujours trop cher et même invariablement le plus cher du
lieu, soupir, petit sourire en coin, elle concluait "On aurait pourtant eu du goût nous aussi..." et ressortait tête haute, les mains vides
Touché, j’aime votre histoire, j’aime cette dame.
RépondreSupprimerMagnifique. Le texte est très délicat. J'admire votre sens de l'observation et du détail révélateur.
RépondreSupprimerMerci Pierre, merci Arnaud. Touchée de votre lecture, de vos mots.
RépondreSupprimerMerci Élise pour ce texte, oui, délicat et émouvant au ton résigné mais souriant.
RépondreSupprimerBonne soirée.