moment du dessert, le serveur - Crumble pomme framboise ou fondant au chocolat ? Elle, Vous pourriez me conseiller le plus… une hésitation, elle cherche ses mots, lui, à son secours… le plus léger ? Un éclat de rire - Oui, je devrais -Mais non, c’est pas ce que je voulais dire, c’est juste que le plus léger, c’est en général ce qu’on nous demande pour le dessert, le voilà maintenant embarrassé, il patauge, elle reprend -… je voudrais le plus artisanal des deux Lui, à nouveau professionnel ici tout est maison.
jeudi 31 octobre 2024
mardi 29 octobre 2024
Petites choses qui (87) rechauffent
lundi 28 octobre 2024
Vieillir (60)
Près du fourneau enveloppée dans une superposition de gilets de laine, elle se lève avec difficulté pour ajouter une bûche. Le matin quand je me lève et que je n’ai pas mal quelque part, je me demande si je vis encore.
dimanche 27 octobre 2024
Lu et vu (121)
Lu
La tante qui ne voulait pas mourir de Shirdhzndu Mukhopadhyay
La petite dernière de Fatima Daas
Consumés par le feu de Jaume Cabré
L’imposteur de Javier Cercas
Vu
The Outrun de Nora Fingscheidt
Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emmanuel Parvu
Miséricorde d’Alain Guiraudie
vendredi 25 octobre 2024
au marché (21) des empreintes d’ombre
Murcia, mercado San Antolín, 8 oct 24, 9h1/2 |
derrière l’étal une lignée s’éteint,
quelques mots scotchés, Jamás nos enterrarán pisadas de sombras, des mots énigmatiques,
Jamais ne nous enterreront les empreintes d’ombres
mercredi 23 octobre 2024
Conversation (37) dans le bus
Elles se font face. Des connaissances.
- Et ça te fait combien, regard rapide à son interlocutrice, on a le même âge non ?
-Je vais sur mes quatre-vingt-quatre.
- Pour novembre comme tout le monde ?
-Non décembre.
-Moi, ils m’ont fêté les quatre-vingt à Biarritz dimanche. Le fils y était aussi, il veut plus s’occuper de moi, me tondre la pelouse tout ça, y vient jamais, j’ai vendu et j’ai pris un petit appartement du côté d’Auchan. Là, j’étais au kiné et je vais faire un tour à Lidl. Il faut sortir, ça fait du bien. Ton mari ? Ah ! pas terrible… et toi toujours l’insuline ? moi le docteur voulait aussi, j’ai refusé, je sais pas ce qu’on a mangé quand on était petits les Portugais mais on a tous le diabète. Non, cette année je suis restée, les enfants y sont allés oui, j’ai du mal à marcher, même à Biarritz je m’en suis vu, tu descends là ? oui, je sais que c’est ton immeuble, à quel étage déjà ? ah ! le troisième. C’est pas ton mari au balcon ?
… et alors que les portes vont se refermer
- Tes enfants s’occupent bien de toi ?
lundi 21 octobre 2024
dans le funiculaire
elle insiste, veut vous céder sa place, vous la regardez, bien quinze, vingt ans de plus que vous, accepter sans faire d’histoires, la regarder encore, élégante, toute de beige vêtue, le Vuitton mallette replié sous le bras, pas une contrefaçon, c’est sûr, des escarpins à talons vertigineusement hauts, pourtant incroyablement petite, menue, comme recroquevillée sur elle-même, des cheveux longs auburn soigneusement lissés, des bijoux, ses mains tavelées de taches brunes s’accrochent à la sangle au-dessus de sa tête, sans doute une faveur à la gueuse à cheveux blancs
dimanche 20 octobre 2024
Lu et vu (120)
Lu
Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson
Vu
Installation
EskuBideak d’Iruña Cormenzana baie de la Concha, Saint-Sébastien
Film
Histoire de Souleymane de Boris Lojkine
samedi 19 octobre 2024
mercredi 16 octobre 2024
Installation (44) d’Iruña Cormenzana
Sur le site de Jakiunde :
« L'artiste navarraise Iruña Cormenzana présente une installation sur la plage de Kontxa sur sollicitation de Jakiunde, pour un cycle d’événements et conférences sur le thème de démographie et migrations.
Cette intervention artistique « Eskubideak » «chemins de main» (…) vise à créer une réflexion sur la tragédie silencieuse vécue par les personnes qui se lancent dans la dangereuse traversée migratoire des mers et des rivières. Il ne raconte pas d’histoires individuelles et ne met pas non plus de visages sur des tragédies. Le but est d’expliquer la gravité du problème, de montrer des statistiques froides et terribles.
Ce travail a utilisé la matière première issue des déchets industriel [moules de gants d’une usine désaffectée], créant un certain parallèle avec la population qui arrive comme matière première pour répondre aux besoins démographiques des pays récepteurs.
(…)
L'installation bénéficie du soutien du Ministère de la Science, de l'Université et de l'Innovation et du Département de l'Éducation du Gouvernement Basque »
saisissant,
foule de mains tendues jaillies du sable,
mardi 15 octobre 2024
Petites choses qui (86) émeuvent
dimanche 13 octobre 2024
Vu (119)
Vu
Cinéma
Au hasard Balthazar de Robert Bresson Filmoteca de Murcia, cycle Robert Bresson, vingt-cinq ans qu’il nous manque
Exposition
musée d’art abstrait espagnol de Cuenca
espacio Torner (peintre sculpteur cent ans en 2025)
nueve obras maestras, Fundación Antonio Pérez de Cuenca du collectionneur Roberto Polo
vendredi 11 octobre 2024
Conversation (36)
Une jeune Argentine. J’ai eu mon diplôme de médecin et je suis partie aussitôt. Nous partons tous. L’Italie, parce que les papiers c’est facile. Il suffit d’avoir des arrières-grands-parents italiens. Au début, je ne parlais pas la langue, je ne connaissais pas mes droits, c’était difficile. C’est mieux dans le Nord. Je travaille dans un hôtel. Saison d’hiver, saison d’été, je suis payé sur huit mois. Je voyage et vis mieux que mes rares amies restées là-bas. Trois ans déjà, ça prend de temps pour traduire les diplômes mais j’espère qu’au plus tard je pourrai exercer l’été prochain. Ma sœur est installée à Palma. Là, nous nous retrouvons tous à Madrid sauf mon petit frère qui doit préparer des examens. Nous leur avons offert le voyage. Ma mère aussi est médecin, mon père dans l’immobilier, enfin il essaie, c’est un pays où on n’écrit plus les prix au supermarché parce qu’ils changent aussitôt, où on ne se sent pas en sécurité comme ici mais ils sont trop vieux pour changer de vie, devenir serveur ou veilleur de nuit et s'adapter.
jeudi 10 octobre 2024
mardi 8 octobre 2024
Petites choses qui (87) étonnent
Murcia, un matin au supermarché, elle égrène son chapelet accroché au guidon de son chariot, au moment d’entrer elle l’enfouit dans sa poche, l’éclat dansant des perles de verre disparaît
dimanche 6 octobre 2024
Lu et vu (118)
Lu
Mauvaises herbes de Dima Abdallah
Vu
Cinéma
Les graines du figuier sauvage de Mohamed Rasoulof
Les galeries des collections réales : patrimonio de todos documentaire de Pablo Iraburu et Miguel Garcia Iraburu/Filmoteca Cartagena
Expostión
Yoshitomo Nara Guggenheim de Bilbao
samedi 5 octobre 2024
Mots oubliés (13)
avant d’entamer le pain, elle se signait aussi, ou se contentait-elle de rapidement dessiner une croix ? rompre le pain, du sacré dans le quotidien
vendredi 4 octobre 2024
Conversation (35)
sud-est de l’Espagne, Cartagena, à quelques tables, trois femmes en terrasse de ce salon de thé, gâteaux café con leche, on sait vivre, un échange joyeux mais qu’a donc dit la plus jeune des trois pour que celle qui lui fait face se signe précipitamment ? et dans l’instant se souvenir, même geste au premier éclair ou au premier roulement de tonnerre, conjurer, implorer, plus tard juste une ébauche, c’était plus fort qu’elle, aussitôt esquissé, aussitôt rengainé, ses filles se moquaient, ne pas leur déplaire
mardi 1 octobre 2024
Guëmes et le père Ernesto
un tout petit détour sur le chemin du Nord pour passer par chez lui, sa maison natale aujourd’hui transformée avec l’aide de bénévoles en immense accueil pour les pèlerins…. un ancien prêtre ouvrier, quatre-vingt-sept ans, quelque chose de sa bonté continue de rayonner, ce soir-là, cinquante-sept personnes, dix-sept nationalités, s’asseoir entre une lituanienne et un taïwanais face à un biélorusse,
partager un micro dortoir douche WC spécial senior aménagé dans des écuries avec un couple, soixante-seize ans, ils se houspillent, se soutiennent, lui Arrête donc de parler si fort, plus tard, elle T’as pensé à aller prendre les affaires au sèche-linge ? vers moi Vous comprenez on sème pas mal ! on a commencé il y a deux ans, l’année dernière en est allé jusqu’au bout depuis chez nous, à Mérignac. mais par le Camino Francés, cette année on espère qu’on arrivera à Compostelle aussi. On savait rien de tout ça, ça s’apprend vite mais attention, on s’entraîne, hein ? treize kilomètres par jour, sauf s’il pleut des cordes.