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jeudi 31 octobre 2024

Conversation (38) au restaurant

 moment du dessert, le serveur - Crumble pomme framboise ou fondant au chocolat ? Elle, Vous pourriez me conseiller le plus… une hésitation, elle cherche ses mots, lui, à son secours… le plus léger ? Un éclat de rire - Oui, je devrais -Mais non, c’est pas ce que je voulais dire, c’est juste que le plus léger, c’est en général ce qu’on nous demande pour le dessert le voilà maintenant embarrassé, il pataugeelle reprend -… je voudrais le plus artisanal  des deux  Lui, à nouveau professionnel ici tout est maison.

mardi 29 octobre 2024

Petites choses qui (87) rechauffent

 



on n’a pas oublié son parapluie mais une éclaircie, vite ! une table au soleil, son livre et un verre de rouge

lundi 28 octobre 2024

Vieillir (60)

 Près du fourneau enveloppée dans une superposition de gilets de laine, elle se lève avec difficulté pour ajouter une bûche. Le matin quand je me lève et que je n’ai pas mal quelque part, je me demande si je vis encore.

dimanche 27 octobre 2024

Lu et vu (121)

 Lu

La tante qui ne voulait pas mourir de Shirdhzndu Mukhopadhyay

La petite dernière de Fatima Daas

Consumés par le feu de Jaume Cabré

L’imposteur de Javier Cercas

Vu

The Outrun de Nora Fingscheidt

Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emmanuel Parvu

Miséricorde d’Alain Guiraudie


vendredi 25 octobre 2024

au marché (21) des empreintes d’ombre

 

Murcia, mercado San Antolín, 8 oct 24, 9h1/2

Murcia, rideau tiré sur un commerce, des photos témoignent encore, soixante-dix ans, une famille, 


derrière l’étal une lignée s’éteint, 


 quelques mots scotchés, Jamás nos enterrarán pisadas de sombras, des mots énigmatiques, 


Jamais ne nous enterreront les empreintes d’ombres

mercredi 23 octobre 2024

Conversation (37) dans le bus

 Elles se font face. Des connaissances. 

- Et ça te fait combien, regard rapide à son interlocutrice, on a le même âge non ?

-Je vais sur mes quatre-vingt-quatre. 

- Pour novembre comme tout le monde ? 

-Non décembre. 

-Moi, ils m’ont fêté les quatre-vingt à Biarritz dimanche. Le fils y était aussi, il veut plus s’occuper de moi, me tondre la pelouse tout ça, y vient jamais, j’ai vendu et j’ai pris un petit appartement du côté d’Auchan. Là, j’étais au kiné et je vais faire un tour à Lidl. Il faut sortir, ça fait du bien. Ton mari ? Ah ! pas terrible… et toi toujours l’insuline ? moi le docteur voulait aussi, j’ai refusé, je sais pas ce qu’on a mangé quand on était petits les Portugais mais on a tous le diabète. Non, cette année je suis restée,  les enfants y sont allés oui, j’ai du mal à marcher, même à Biarritz je m’en suis vu, tu descends là ? oui, je sais que c’est ton immeuble, à quel étage déjà ? ah ! le troisième. C’est pas ton mari au balcon ? 

… et alors que les portes vont se refermer 

- Tes enfants s’occupent bien de toi ?

lundi 21 octobre 2024

dans le funiculaire

 elle insiste, veut vous céder sa place, vous la regardez, bien quinze, vingt ans de plus que vous, accepter sans faire d’histoires, la regarder encore, élégante, toute de beige vêtue, le Vuitton mallette replié sous le bras, pas une contrefaçon, c’est sûr, des escarpins à talons vertigineusement hauts, pourtant incroyablement petite, menue, comme recroquevillée sur elle-même, des cheveux longs auburn soigneusement lissés, des bijoux, ses mains tavelées de taches brunes s’accrochent à la sangle au-dessus de sa tête, sans doute une faveur à la gueuse à cheveux blancs

dimanche 20 octobre 2024

Lu et vu (120)

 Lu

Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson

Vu 

Installation 

EskuBideak d’Iruña Cormenzana baie de la Concha, Saint-Sébastien   

Film

Histoire de Souleymane de Boris Lojkine

samedi 19 octobre 2024

jour après jour




un soir, 


un matin, à La Manga, province de Murcia

mercredi 16 octobre 2024

Installation (44) d’Iruña Cormenzana

 Sur le site de Jakiunde : 

«  L'artiste navarraise Iruña Cormenzana présente une installation sur la plage de Kontxa sur sollicitation de Jakiunde, pour un cycle d’événements et conférences sur le thème de démographie et migrations

Cette intervention artistique « Eskubideak »  «chemins de  main» (…) vise à créer une réflexion sur la tragédie silencieuse vécue par les personnes qui se lancent dans la dangereuse traversée migratoire des mers et des rivières. Il ne raconte pas d’histoires individuelles et ne met pas non plus de visages sur des tragédies. Le but est d’expliquer la gravité du problème, de montrer des statistiques froides et terribles.

Ce travail a utilisé la matière première issue des déchets industriel [moules de gants d’une usine désaffectée], créant un certain parallèle avec la population qui arrive comme matière première pour répondre aux besoins démographiques des pays récepteurs.

(…)

L'installation bénéficie du soutien du Ministère de la Science, de l'Université et de l'Innovation et du Département de l'Éducation du Gouvernement Basque »

saisissant, 

foule de mains tendues jaillies du sable, 


elles apparaissent, 
cadre merveilleux de la Concha,
photos, 
voire selfies pour quelques-uns, 
marche au ras des vaguelettes, 
dans un sens dans l’autre, 
les marées,
elles disparaissent, 

un monde s’engloutit, 

 son ombre portée, 

d’une puissance qui prend au cœur

mardi 15 octobre 2024

Petites choses qui (86) émeuvent

 


il reste à quelques pas d’elle et, de salle en salle, ne se lasse pas de la regarder regarder, elle se retourne parfois et lui sourit, une autre photo, un couple

dimanche 13 octobre 2024

Vu (119)

 Vu 

Cinéma

Au hasard Balthazar de Robert Bresson Filmoteca de Murcia, cycle Robert Bresson, vingt-cinq ans qu’il nous manque

Exposition 

musée d’art abstrait espagnol de Cuenca

espacio Torner (peintre sculpteur cent ans en 2025)

museo Ramón Gayá Murcia 

Château de Cardesse (Béarn) chez Cristobal Hall, sur le chemin de l’exil, 1939, gouache sur toile. 


« En 1939, après la défaite républicaine, sa femme, qui essayait de regagner la France avec la population civile, meurt dans le bombardement de Figueras, auquel leur fille survit par miracle. Ramón Gaya franchit les Pyrénées avec l’armée républicaine et est interné au camp de concentration de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales). À sa sortie du camp, il séjourne à Cardesse [en Béarn] chez son ami anglais Cristobal Hall, puis s’embarque vers le Mexique et l’exil.»



nueve obras maestras, Fundación Antonio Pérez de Cuenca du collectionneur Roberto Polo

vendredi 11 octobre 2024

Conversation (36)

Une jeune Argentine. J’ai eu mon diplôme de médecin et je suis partie aussitôt. Nous partons tous. L’Italie, parce que les papiers c’est facile. Il suffit d’avoir des arrières-grands-parents italiens. Au début, je ne parlais pas la langue, je ne connaissais pas mes droits, c’était difficile. C’est mieux dans le Nord. Je travaille dans un hôtel. Saison d’hiver, saison d’été, je suis payé sur huit mois. Je voyage et vis mieux que mes rares amies restées là-bas. Trois ans déjà, ça prend de temps pour traduire les diplômes mais j’espère qu’au plus tard je pourrai exercer l’été prochain. Ma sœur est installée à Palma. Là, nous nous retrouvons tous à Madrid sauf mon petit frère qui doit préparer des examens. Nous leur avons offert le voyage. Ma mère aussi est médecin, mon père dans l’immobilier, enfin il essaie, c’est un pays où on n’écrit plus les prix au supermarché parce qu’ils changent aussitôt, où on ne se sent pas en sécurité comme ici mais ils sont trop vieux pour changer de vie, devenir serveur ou veilleur de nuit et s'adapter. 

jeudi 10 octobre 2024

De l’uniforme (3)




les enfants grandissent,


les jupes raccourcissent 

mardi 8 octobre 2024

Petites choses qui (87) étonnent

Murcia, un matin au supermarché, elle égrène son chapelet accroché au guidon de son chariot, au moment d’entrer elle l’enfouit dans sa poche, l’éclat dansant des perles de verre disparaît 

dimanche 6 octobre 2024

Lu et vu (118)

Lu

Mauvaises herbes de Dima Abdallah

Vu

Cinéma

Les graines du figuier sauvage de Mohamed Rasoulof

Les galeries des collections réales : patrimonio de todos documentaire de Pablo Iraburu et Miguel Garcia Iraburu/Filmoteca Cartagena 

Expostión 

Yoshitomo Nara Guggenheim de Bilbao

samedi 5 octobre 2024

Mots oubliés (13)

 avant d’entamer le pain, elle se signait aussi, ou se contentait-elle de rapidement dessiner une croix ? rompre le pain, du sacré dans le quotidien 

vendredi 4 octobre 2024

Conversation (35)

sud-est de l’Espagne, Cartagena, à quelques tables, trois femmes en terrasse de ce salon de thé, gâteaux café con leche, on sait vivre, un échange joyeux mais qu’a donc dit la plus jeune des trois pour que celle qui lui fait face se signe précipitamment ? et dans l’instant se souvenir, même geste au premier éclair ou au premier roulement de tonnerre, conjurer, implorer, plus tard juste une ébauche, c’était plus fort qu’elle, aussitôt esquissé, aussitôt rengainé, ses filles se moquaient, ne pas leur déplaire

mardi 1 octobre 2024

Guëmes et le père Ernesto


un tout petit détour sur le chemin du Nord pour passer par chez lui, sa maison natale aujourd’hui transformée avec l’aide de bénévoles en immense accueil pour les pèlerins…. un ancien prêtre ouvrier, quatre-vingt-sept ans, quelque chose de sa bonté continue de rayonner, ce soir-là, cinquante-sept personnes, dix-sept nationalités, s’asseoir entre une lituanienne et un taïwanais face à un biélorusse, 

partager un micro dortoir douche WC spécial senior aménagé dans des écuries avec un couple, soixante-seize ans, ils se houspillent, se soutiennent, lui Arrête donc de parler si fort, plus tard, elle T’as pensé à aller prendre les affaires au sèche-linge ? vers moi  Vous comprenez on sème pas mal ! on a commencé il y a deux ans, l’année dernière en est allé jusqu’au bout depuis chez nous, à Mérignac. mais par le Camino Francés, cette année on espère qu’on arrivera à Compostelle aussi. On savait rien de tout ça, ça s’apprend vite mais attention, on s’entraîne, hein ? treize kilomètres par jour, sauf s’il pleut des cordes