Rechercher dans ce blog

mercredi 10 décembre 2025

lundi 8 décembre 2025

conversation (56) dans le bus

le battement des essuie-glaces, un paysage noyé de pluie, portable, nous sommes à Mouguerre dit l’application météo, et à Mouguerre donc temps couvert et sec, pris à témoin, un léger haussement d’épaules, le voisin de siège sourit Sans doute le rêve de demain

dimanche 7 décembre 2025

Vu (167)

 Exposition 

Musée des Beaux-arts de Pau : Étrangère de Barbara Asei Dantoni 

à l’entrée de la première salle


L'étrangère


Je serai toujours l'étrangère

Cette étrange âme qui erre

Entre deux eaux

Entre deux airs

Celle que l'on voit, la différente

La peau de gris que l'on tourmente.

De gauche à droite je me balance, navigue à vue et de travers.

C'est la mémoire que je traverse en trébuchant sur mes racines en prenant le train des Croyances.

Et qu'il me porte loin, très loin

Au bout de moi

Au bout d'autrui

Dans ce voyage au fond de l'âme.

J'y croiserai une étrangère

Entre deux eaux

Entre deux airs.


Barbara Asei Dantoni


texte de présentation


« Hybridation, syncrétisme, métissage. Ces trois mots viennent à l'esprit lorsqu'on plonge dans l'univers irradiant de Barbara Asei Dantoni, trois mots qui expriment précisément combien ses « créations-totems » sont la réunion de plusieurs dimensions en interaction perpétuelle. Elles sont issues de la rencontre de formes, de spiritualités et de cultures plurielles, à la fois les siennes, franco-italo-camerounaises, mais aussi celles d'autres géographies.



C'est donc nourrie de toutes ces influences qui sont autant d'empreintes, que l'artiste a établi son propre vocabulaire né, comme elle le détaille, « de couleurs, de motifs, de figures géométriques, qui convoqueraient des parures africaines et des dorures italiennes, des couronnes amazoniennes, qui emprunteraient à la nature et au monde animal... ». D'où un sentiment de familiarité qui affleure au premier regard, mais qui se dissipe imperceptiblement car Barbara nous emmène vers un ailleurs, au seuil du sacré et du tangible.

Elle ouvre un espace que les traditions vernaculaires africaines n'ont jamais vraiment refermé, s'immisçant et bousculant les religions du Livre.

Les œuvres de Barbara sont ainsi chargées, comme l'étaient les masques traditionnels — condition pour être efficients lors des rituels — et tout objet destiné à un culte animiste. Le passage à l'acte artistique pourrait être assimilé à un rite de passage, non pas pour célébrer un événement ou un changement d'état, mais pour accéder à une autre dimension.




En cela, ses gestes répétitifs sont assimilables à une forme de méditation et de communication avec l'invisible: entre transe et abandon. Peut-être est-ce pour cela qu'une certaine noblesse se dégage de ses masques chatoyants, qu'une puissance ancestrale ressort de ses compositions hypnotiques, que ses œuvres sont tout simplement vivantes. Elles sont incarnées, prêtes à prendre part à une cérémonie fictive pour célébrer la diversité culturelle. »


en ewondo, langue de sa grand-mère du Cameroun


MILAN

2025

broderie sur organdi de coton, collection de l'artiste


Traduction


Les histoires racontées par nos mères et nos grands mères qui viennent de leurs propres mères sont des cadeaux précieux

C'est notre histoire et celle de nos enfants

C'est un fil qui se déroule pendant plusieurs générations un fil avec des branches avec des inspirations et des expirations

C'est notre respiration

Cinéma

Soulèvements de Thomas Lacoste

samedi 6 décembre 2025

vieillir (81) à deux

bois du château de Franqueville, Bizanos, 1er décembre, midi

la lumière automnale d’un beau jour, 

ils marchent loin devant, 

arrimés l’un à l’autre,

 main dans la main,

cheveux blancs échappés de son bonnet pour elle, 

lui se voute,

l’âge à l’œuvre,

une lenteur, 

les feuilles mortes craquent sous les pas,  

leur conversation animée,  

ils ne vous entendent pas venir,

les dépasser,

pas un regard de côté,

ensemble,

ils poursuivent

jeudi 4 décembre 2025

Famille (15)

elle vient d’accoucher d’un fille, tout s’est bien passé, mais, à sa sœur Je l’aurais bien appelé Augustin, mais tu m’a piqué le prénom. Son neveu a dix ans.  

mardi 2 décembre 2025

Famille (14)

la retraite, après une vie rivée à la ferme, pour le vieux couple enfin le temps d’une courte escapade dans un sud rêvé. À mi-voix, le fils, est-ce possible J’espère qu’y vont pas trop dépenser.