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dimanche 29 juin 2014
une nuit en car
13 ans. Il est assis à côté de moi "Je vais dormir, je prends un cachet", placebo ou pas, installée, l'évidence d'un geste
vendredi 27 juin 2014
mercredi 25 juin 2014
mardi 24 juin 2014
lundi 23 juin 2014
dimanche 15 juin 2014
La ronde (6) : Azur
La ronde est un échange périodique de blog à blog sous forme de boucle,
mis en ligne le 15 du mois. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit
chez le troisième et ainsi de suite.
Azzuro
Sur le thème de l'azur j'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir quotiriens, tandis que je me décale vers wanagramme.
Les participants de cette ronde évoluent aujourd'hui dans le sens suivant :
... et la boucle est bouclée !
Azzuro
Parti
de Milazzo, le ferry chemine entre les îles éoliennes. Stromboli est la plus
éloignée au nord. La plus inquiétante aussi. Elle se dessine dans la brume, au
loin. C’est un cône, un volcan qui émerge de l’eau, un triangle sombre coiffé
de nuages blancs. En se rapprochant des côtes, les pentes du volcan sont
abruptes. Pas trace de vie. Une paroi lisse inclinée dans la mer. Les premières
habitations apparaissent au nord de l’île, entassées autour d’une jetée.
Au
détours du chemin, une trace part sous le mur d’ajoncs. Il la prend, elle le suit
et débouchent sur un petit tertre qui domine le village. C’est l’ancien
cimetière dont lui a parlé Insolata. Quelques plaques de marbre fendues,
gravées et auréolées d’une fine barbe de lichen, sont éparpillées entre les
herbes sèches. Il y a du mouvement dans ces plaques, un jeu de cartes que l’on
aurait mélangé et jeté par terre ; un ensemble de vieux continents
disloqués par la tectonique du temps. Les inscriptions en relief sont encore
lisibles sur certaines tombes. Il faut incliner la tête pour lire « qui riposa le ceneri di Concetta Fumaloro,
nata il 18 aprile 1867, mori il 18 gennaio 1901 di anni 28, dono del suo sposo
Pietrera Vincenzo », sur une autre : « qui riposa Nunziata Panettiere fu antonino
mori il 15 gennaio 1902 dell eta d’anni 36, donna affabile ed affettuosa,
lasoio dulenti i figli il genero giovanni panettiere per ricordo perenne QMP
avec deux flambeaux croisés» ; une troisième, très abîmée avec, sur la
pierre levée, une tête de mort sous la phrase « Qui memoria pose » et sur la pierre tombale, un texte à
déchiffrer : « Qui
….carita…lasolando…di vivene…, nogli e figlia inconsolabili nacque il 2
novenbre 1832 mori il 16 novenbre 1901 la famiglia prega a chilegge qui
recitare un requiem per l’anima sua » avec une croix marine en dessous
du texte.
Il
la fait s’étendre sur la roche plate. Alors qu’elle s’allonge sur la rude
pierre de lave, elle a l’impression fugace d’être une offrande à un Dieu
chtonien sur un autel de sacrifice. Un léger frisson parcourt le bas de son
dos, non sans une certaine langueur à l’abandon du poids du corps, soulevé par
des centaines de pointes noires brûlantes. Elle ferme les yeux. À distance de la
scène, il la détaille d’autant plus ouvertement qu’elle ne le voit pas. Le
galbe doré des mollets, le dos humide, cambré, les cheveux comme le corps,
disloqués, d’une chute complice. Les mains croisées sur le ventre s’élèvent
imperceptiblement, comme il a cru le voir, un jour, sur un gisant de marbre
dans le froid d’une alcôve. Dans le silence bruissant, elle scintille,
attentive, perlée d’une rosée salée. L’attente pèse sur la scène immobile. Elle
sent le regard de l’homme qui l’enveloppe, un léger picotement qui part de ses
chevilles, monte en s’amplifiant. Elle n’ose pas bouger. Il ne fait aucun
bruit. Est-il parti ? Elle lui a promis de ne pas ouvrir les yeux.
Mais
l’onde revient sur le ventre, hésite, glisse. Alors tonne le volcan. C’est
l’annonce brève et inquiétante d’un orage qui vient du sol. À la fois un léger
ébranlement auquel elle fait corps et un grondement sourd qui cogne chacune de
ses terminaisons nerveuses et génère un frisson tellurique qui la transperce.
L’onde répond au râle lointain du monstre, si présent dans sa chair. Elle est
l’harmonique qui résonne au chant du volcan.
Longtemps
après l’éruption, elle s’assied sur la roche, les bras encerclant ses genoux,
le menton en l’air, le regard absent. Il est sur ses gardes. Il doit fuir le
miroir de ses yeux. Il tourne le dos, attend, puis commence à marcher lentement
sur le chemin griffé d’ajoncs, au milieu d’une débandade de fourmis géantes.
Musique
Azzurro, Paolo Conte, cliquer sur le lien pour entendre la chanson.
Texte et images, Quotiriens
dimanche 8 juin 2014
mardi 3 juin 2014
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