Même si
"Le dire ne console pas de ce qui reste à dire."
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lundi 6 mai 2024
dimanche 5 mai 2024
Lu (98)
Lu
La vie de ma mère de Magyd Cherfi
Bilbao-New York-Bilbao de Kirmen Uribe
Extrait : J’ai récupéré mes affaires et j'ai regardé derrière moi. Les gens, dans la file d'attente du contrôle de sécurité. Je n'ai vu personne de ma connaissance. Le geste de Maritxu m'est revenu à l'esprit. Le geste que son père lui avait adressé pour la dernière fois. C'était un geste à eux seuls, leur secret. Le dernier.
Et, à mon tour, j'ai voulu faire ce geste à quelqu'un de loin ; poser une main sur l'autre, la caresser et dire, en silence, « maite-maite », je t'aime, je t'aime.
samedi 4 mai 2024
À pied (13) maisons
elle pousse la porte de la maison délabrée, elle habite donc là ? se décaler et
et la voir ressortir et s’engager vers la maison neuve derrière, son mari à quelques pas Les petits-enfants répareront s’ils veulent à moins qu’on touche le gros lot
vendredi 3 mai 2024
À pied (12) Hospital de Bruma
Bruma, disent ceux du coin. Une route, trois maisons, et rien, le désert. Pourtant, là, au milieu de ce nulle part un restaurant, il ne désemplit pas. Du monde jusqu’en terrasse et course souriante des serveurs. D’où viennent-ils donc tous ?
Un mural, la vie d’antan, rêvée, naïve
Il fait bon. Des tablées aux cartes tout l’après-midi, tuer le temps mais ensemble.
jeudi 2 mai 2024
Salnt-Sébastien, une exposition erakusketa bat
au centre culturel Okendo, Zentro Kultural Etxea
mercredi 1 mai 2024
À pied (11) rencontres
entendre et reconnaître avant même de voir, un faucheur,
Oroso, lundi 22 avril, 12h40 |
un peu plus loin, dans la trouée de lumière d’une toute petite clairière, un autre,
le temps d’approcher, il a pris son râteau,
le temps presse, quelques instants appuyé sur le manche de son outil Je suis à la retraite, ça m’occupe. Le malheur c’est que les jeunes ne veulent plus de cette vie, ils s’en vont, on reste seuls un sourire et il s’en retourne travailler .
mardi 30 avril 2024
Armand Sylvestre, Juana Romani et l’oubli
Né à Paris en 1837. Mort à Toulouse en 1901
Comme poète, on lui doit : Rimes neuves et vieilles, La Gloire des souvenirs, Les Ailes d'or, Chansons des heures, Le Paus des roses, Le Chemin des éloiles. Au théâtre, il a donné Grisélidis. De plus il a écrit des nouvelles.
Le pèlerinage
Áprès vingt ans d'exil, de cet exil impie
Où l'oubli de nos cœurs enchaîne seul nos pas,
Où la fragilité de nos regrets s'expie,
Après vingt ans d'exil que je ne comptais pas,
J’'ai revu la maison lointaine et bien-aimée
Où je rêvais, enfant, des soleils sans déclin,
Où je sentais mon âme a tous les maux fermée,
Et dont, un jour de deuil, je sortis orphelin.
J'ai revu la maison et le doux coin de terre
Où mon souvenir seul fait passer, sous mes yeux,
Mon père souriant avec un front austère
Et ma mère pensive avec un front joyeux.
Rien n'y semblait changé des choses bien connues
Dont le charme autrefois bornait mon horizon :
Les arbres familiers, le long des avenues,
Semaient leurs feuilles d'or sur le même gazon ;
Le berceau de bois mort qu'un chèvrefeuille enlace,
Le banc de pierre aux coins par la mousse mordus,
Ainsi qu'aux anciens jours tout était à sa place,
Et les hôtes anciens y semblaient attendus.
J'allais franchir le seuil: «C'est moi, c'est moi, mon père l...»
Mais ces rires, ces voix, je ne les connais pas.
Pour tout ce qu'enfermait ce pauvre enclos de pierre
J'étais un étranger... Je détournai mes pas...
***
D’une notoriété suffisante donc pour figurer dans cette anthologie distribuée en son temps à de jeunes élèves portugais. Sa biographie met sur la piste d’une peintre qu’il admirait Juana Romani. Une rétrospective en 2021 au Musée Roybet Fould à Courbevoie avec exposition virtuelle. Pour elle, l’oubli, qui sait, seulement un purgatoire.