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| Pau, parc du Château. 18 novembre10h30 |
ce qu’il reste encore d’automne
"Le dire ne console pas de ce qui reste à dire."
un samedi, fin d’après-midi, du monde dans les rues, marcher d’un pas vif, puis se retourner, petit caddie grand sac fourre-tout en bandoulière, elle vous hélait et a couru pour vous rattraper, toute une vie petite et menue mais si frêle aujourd’hui, quatre-vingt-cinq ans depuis le début du mois, se pencher vers elle, vers son téléphone portable, des photos, elle vous montre des feuilles luisantes de pluie sur le trottoir, le parc depuis son balcon, sa petite-fille chaussée d’escarpins en tenue d’oral blanc… s’attarder puis soudain sursauter, venue de derrière vous en surplomb une voix, dans le brouhaha ne pas entendre. savoir à coup sûr pourtant, elle va réclamer trois sous, se tourner à demi et couper court, sa colère alors, vous redresser, très grand, très maigre presque décharné, les yeux brillants Vous pourriez dire bonjour, normalement c’est les, il cherche le mot juste, poli, vieille, on ne peut pas, Normalement c’est les anciennes qui donnent l’exemple, quelque chose fléchit dans son très beau regard bleu noir, dans le vôtre sans doute aussi, l’ombre échappée d’un sourire peut-être, prendre pied dans son regard et posément Bonjour, vous voyez bien, je ne suis pas disponible pour vous parler, satisfait, il s’éloigne à grands pas Là comme ça, ça va, et disparaît, vous avait-il pistées, elle resserre son grand sac en bandoulière, l’accompagner un brin, la nuit ne va pas tarder
Elle vous entraîne vers sa petite porcherie, ouverte sur un grand champ à l’arrière Tu sais quand on est allé avec Graxia passer la journée borturat (montagne) du côté des Aldudes, une super journée, il connaît là-bas, on a mangé avec un berger, dehors il avait deux truies noires et blanches avec leurs petits, j’ai trouvé ca tellement joli, des truies en liberté, elles prennent ce qu’on leur donne, du petit-lait, des restes, ce qu’elles trouvent, des glands, tu aurais vu comme elles étaient maigres, imagine, une avec treize à la mamelle pendus à elle, j’ai aussitôt eu envie d’en ramener, un j’aurais eu assez mais c’est pas bon un, il aurait pas supporté, être arraché d’un coup à sa mère, à cette liberté, non, c’est fragile un cochon, ça l’a fait rire Graxia, T’as peur qu’ils te fassent une dépression ou quoi ?
… la lumière de l’automne encore
et un dernier coup d’œil depuis le grand magnolia avant de s’engager dans le parc
Lu
L’inventaire des rêves de Chimamanda Ngozi Adichie
Soyez imprudents les enfants de Véronique Ovaldé
Haute-Folie d’Antoine Wauters
La passagère des neiges d’Ayfer Tunç
Vu
Spectacle
Velvet de Nathalie Béasse
Cinéma
Au revoir l’été de Kôji Fukada
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une aurore boréale, vraiment ?
un arrêt en descendant vers la place Gramont, la lumière est belle, le Hédas en contrebas,
le parc du château, prendre le pont d’Espagne, longer le golf, 1956, le plus vieux du continent s’enorgueillit-on ici, la passerelle de Jurançon, remonter le gave,