Lu
La Symphonie atlantique d’Hubert Haddad
L’enfant dans le taxi de Sylvain Prudhomme
Revenu dans la voiture j'ai trouvé une notification WhatsApp : vous avez 15 nouveaux messages. La salve venait d'arriver sur le groupe créé par Julie [soeur aînée du narrateur] au lendemain de la mort de Malusci, pour s'occuper d'Imma [grand-mère du narrateur]. Simple outil au départ, c'était rapidement devenu le principal canal d'échange entre nous, mode d'existence à part entière de la famille, miroir et moyen de sa cohésion, écrin nouveau où elle avait trouvé à se mettre en scène, à se contempler, à se confirmer dans sa propre existence et son propre bonheur de famille unie.
J'ai ouvert le premier message, une photo postée par Julie, d'Imma qui nageait sans bouée, pour la premtère fois depuis des années. Des exclamations admiratives fusaient en réponse, hourras, salves de cœurs comme en provoquait à peu près chaque image de l'arrière-grand-mère depuis que le groupe existait, chaque photo d'elle dans un endroit où elle n'était plus retournée depuis des années, chaque vidéo d'elle au piano, seule ou avec un de ses petits-enfants.
À ce week-end, écrivait Julie, faisant allusion à la fête qu'organisaient chaque printemps mes parents.
Merci d'avance Marie et Alain.
Marie je te fais une pissaladière et une tarte sucrée, disait Sylvie.
Et moi un clafoutis aux cerises du jardin, écrivait Antoine.
Moi des bakhlavas et des beureks d'Ayse, répondait Catherine, qui logeait depuis un an une jeune réfugiée turque.
Moi j'apporte mon maillot de bain, disait malgré les douze heures de décalage un cousin installé à Hong Kong, et l'annonce de sa présence faisait redoubler la pluie de messages.
J'ai pensé que dans quelques jours à peine tous seraient là, réunis autour d'Imma, fêteraient sa vaillance de vieille dame presque centenaire, l'applaudiraient au piano.
Je me suis revu assis en face d'elle quelques mois plus tôt sous le lustre du salon. (p 179, 180)
Vu
exposition
sala Kubo Kutxa Fundazioa Donostia, María Cueto, tejer lo efímero : textura, repetición, geometría, circularidad / tisser l’éphémère : texture, répétition, géométrie, circularité
Sur le site, voir lien ci-dessus, extraits
Okendo kultur etxea Juan Marsé, denbora hegan doa, baina batzuetan, pausatzen da le temps vole mais parfois se pose
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