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dimanche 29 juin 2025

Lu et vu (154)

Lu

La Symphonie atlantique d’Hubert Haddad

L’enfant dans le taxi de Sylvain Prudhomme

 Revenu dans la voiture j'ai trouvé une notification WhatsApp : vous avez 15 nouveaux messages. La salve venait d'arriver sur le groupe créé par Julie [soeur aînée du narrateur] au lendemain de la mort de Malusci, pour s'occuper d'Imma [grand-mère du narrateur]. Simple outil au départ, c'était rapidement devenu le principal canal d'échange entre nous, mode d'existence à part entière de la famille, miroir et moyen de sa cohésion, écrin nouveau où elle avait trouvé à se mettre en scène, à se contempler, à se confirmer dans sa propre existence et son propre bonheur de famille unie.

J'ai ouvert le premier message, une photo postée par Julie, d'Imma qui nageait sans bouée, pour la premtère fois depuis des années. Des exclamations admiratives fusaient en réponse, hourras, salves de cœurs comme en provoquait à peu près chaque image de l'arrière-grand-mère depuis que le groupe existait, chaque photo d'elle dans un endroit où elle n'était plus retournée depuis des années, chaque vidéo d'elle au piano, seule ou avec un de ses petits-enfants.

À ce week-end, écrivait Julie, faisant allusion à la fête qu'organisaient chaque printemps mes parents.

Merci d'avance Marie et Alain.

Marie je te fais une pissaladière et une tarte sucrée, disait Sylvie.

Et moi un clafoutis aux cerises du jardin, écrivait Antoine.

Moi des bakhlavas et des beureks d'Ayse, répondait Catherine, qui logeait depuis un an une jeune réfugiée turque.

Moi j'apporte mon maillot de bain, disait malgré les douze heures de décalage un cousin installé à Hong Kong, et l'annonce de sa présence faisait redoubler la pluie de messages.

J'ai pensé que dans quelques jours à peine tous seraient là, réunis autour d'Imma, fêteraient sa vaillance de vieille dame presque centenaire, l'applaudiraient au piano.

Je me suis revu assis en face d'elle quelques mois plus tôt sous le lustre du salon. (p 179, 180)

Vu 

exposition 

sala Kubo Kutxa Fundazioa Donostia, María Cueto, tejer lo efímero : textura, repetición, geometría, circularidad / tisser l’éphémère : texture, répétition, géométrie, circularité 


Sur le site, voir lien ci-dessus, extraits 

Matière, temps, soins 

Les œuvres de María Cueto - dont beaucoup sont réalisées à partir de fibres végétales, de feuilles ou de graines collectées et traitées manuellement - proposent une relation attentive avec la matière. Ses pièces exigent du temps, tant dans leur création que dans leur contemplation, et font appel à une expérience qui relie le tactile au phénoménologique. Il y a dans ses formes une poétique du soin qui s'étend du geste de la collecte à la construction minutieuse de réseaux, de nœuds, de réseaux et de tensions.


Depuis le début de sa carrière, Cueto a travaillé à la limite entre sculpture et 'installation. Cependant, au-delà d'une question de formats, ce qui définit sa pratique est une façon d'être dans le monde attentive aux rythmes de la nature, à la fragilité de la vie, au dialogue entre le corps humain et l'environnement. À une époque marquée par la précipitation et la saturation, son œuvre propose un mode de perception alternatif, une invitation à observer l'invisible, ce qui se transforme lentement.


Poétiques du minuscule 

Dans Tisser l'éphémère, les tissus sont des formes de pensée. Le montage accentue la circularité et le retour, offrant une lecture non linéaire de la production de Cueto. Les répétitions impliquent la variation ; les géométries n'imposent pas d'ordre mais révèlent les modèles cachés dans le quotidien.




Okendo kultur etxea Juan Marsé, denbora hegan doa, baina batzuetan, pausatzen da le temps vole mais parfois se pose



« Je suis un peintre du XIX ème qui vit au XXI ème, avec les outils du XXI ème »



Pendant l'été 2000, l'artiste plastique et poète Jesús María Cormán donne vie à un personnage littéraire dont le métier est de peindre : son nom est Jesús Mansé. Contrairement à Cormán, dont les  travaux ont toujours été sous le signe des langages de l'abstraction, Jesús Mansé a cultivé au cours de ses vingt-cinq ans d'existence un aménagement paysager réaliste au regard mélancolique qui rappelle, dans certains cas, les peintres de la période romantique.


L'exposition de Jesús Mansé que nous présentons ici, porte le titre d’un un vers du poète lui-même Cormán - Le temps s’envole mais, parfois, il se pose - recueille un large échantillon, principalement de son travail de 2022 à aujourd'hui, où il réfléchit sur la fugacité du temps, et les traces que son passage laisse sur ce que nous savons et sur ce que nous sommes.


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