vieilles pierres

 elles se montraient,

et on s'arrêtait un brin,

caresser leurs rides

boulevard des Pyrénées (2) : reflets d'un soir

  

J'ai dit à maman, Ah ! non, pas Le petit Prince,

pas envie d'un livre de jardinage ! ben, oui, quoi, à toutes les pages ça parle d'une rose et de ses quatre épines

l'allée de gingko

les feuilles sont tombées, les fouler aux pieds, crissement, les fruits éclatent, pétarade, l'espace de trois pas, tiens, plus de fruits, rien que les feuilles puis à nouveau, les fruits, les feuilles, murmure de l'automne, resserrer son manteau, respirer, odeur de terre et d'humus et se rappeler, chez les gingko, les mâles sont rares

les volets sont ouverts,

 

voleurs et maraudeurs n'ont qu'à bien se tenir,
d'à côté les neveux surveillent,

mais elle est bel et bien vide,

maison morte,

temps d'alors où le maçon signait son ouvrage,

 vase oublié près du four à pain,

au-dessus du lavoir un fer à cheval voudrait continuer à porter bonheur

boulevard des Pyrénées (1)

un jeu de miroir, 

la chaîne prend la lumière,

des éclats au loin

le ciel, les nuages, l'arbre,

 

le nid haut perché,

tout était tombé à l'eau

l'année commençait

Ils sont deux, deux mal-aimés, deux affamés,

Choupinet et Choupinette,

 

mais pas d'avenir de bélier pour un mâle nourri au biberon,

Choupinet ira donc à l'abattoir,

Choupinette ne sera,

c'est une affaire entendue,

ni la meilleure reproductrice,

ni la meilleure laitière du troupeau,

mais qu'importe ! 

elle a gagné le cœur de la bergère,

à elle bientôt les douceurs cueillies dans la main, 

à la bergère la joie de la voir accourir au simple appel de son nom !

Choupinette !