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samedi 18 mai 2024

à la ferme (3)

 


heure du biberon, 

une impatience


vendredi 17 mai 2024

à la ferme (2)




se hisser jusqu’au vieux chêne,  


le petit troupeau s’éloigne 

mercredi 15 mai 2024

à la ferme (1)


 


face à face,  un chevreau, 


et Izar /Etoile, la chèvre, 



Avec deux traites par jour, elle arrive à trois litres. Fierté dans la voix de sa maîtresse, c’est sa petite protégée. Elle, elle va vieillir avec moi. Du bras, dans un geste tendre, elle entoure son long cou et la tient contre elle Pas question de la vendre ou de la manger



mardi 14 mai 2024

Famille (16)

 

Zarautz-Mendilauta, 10 mai 8h30


Ils descendent du camping tout en haut la colline par le petit sentier. Pas vif, planche de surf sous le bras, père et fils. Se mesurer à l’Océan. 


lundi 13 mai 2024

brume de chaleur

 


elle gagne l’échancrure de port de Zumaia et s’en vient tout envahir 


mais coup de balai du vent et féerie de bleu 

dimanche 12 mai 2024

Lu et vu (99)

 Lu 

La langue des papillons et autres nouvelles de Manuel Rivas

À quoi songent ceux que le sommeil fuit ? de Gaëlle Josse

« Parfois l'écriture l'emmène au bord du vide et la retient là, sur cette frontière, puis au dernier moment elle la sauve de l'effroi, de la tiédeur, du demi-jour et des colères tristes. Elle poursuit son travail obscur de sourcière.

Elle écrit ce qui se tisse sous sa main, ce qui demande à venir. Elle écrit un morceau de nuit traversé d'un vol d'oiseau, d'un trait de lumière. Elle ne sait pas où ça l'emporte. Peut-être écrit-elle ce lieu, aussi, celui qu'elle habite en rêve, là où les champs de blé viennent caresser la mer.

Elle écrit. J'écris. »


Vu

La mémoire éternelle de Maité Alberdi


samedi 11 mai 2024

Conversation (29)

Zarautz en Gipuzkoa. Elle est assise sur un banc, toute de noir vêtu, une sorte de grande aube, le voile. Petite cinquantaine. Une conversation en arabe au téléphone. S’asseoir à l’autre bout. Quelques instants plus tard, voix joyeuse d’homme, lever la tête To aspaldikoa littéralement Tiens celle d’il y a longtemps, Tiens la revenante ! elle se lève, ils s’étreignent. Une conversation animée reprend, en basque cette fois.

vendredi 10 mai 2024

À pied (16) Chemin Anglais depuis Ferrol : rencontre

à Betanzos. dans la petite pensión de Bego, au moment de déposer son petit linge du jour sur le séchoir commun, aviser deux grandes culottes blanches à petites fleurs en coton à côtes et un vaste TShirt vert barré d’un mot, déchiffrer Ireland machinalement et dans la cuisine découvrir Mary attablée, petit casse-croûte au fromage en main, bonhomie du sourire, oui, je marche vers Compostelle, à soixante-et-onze ans ma première fois, je prends mon temps, c’est joli ici, je vais me reposer deux jours et visiter, ses souvenirs de français, mon anglais bégayant, nous poursuivons cahin-caha Oui, elle aussi lit Claire Keegan et non, elle non plus n’est pas allée voir l’adaptation cinéma de Les trois lumières, comme moi, elle a été très touchée par Ce genre de petites choses, À travers les sentiers bleus, le recueil de nouvelles elle ne voit pas, si inattendu de communier là autour de cet auteur, la reverrais avec plaisir mais non le lendemain dormir un peu plus loin, un signe de la main, lancer le rituel Buen Camino et se retirer

jeudi 9 mai 2024

mercredi 8 mai 2024

Il n’est plus

 A peine a-t-on le temps de vivre

qu’on se retrouve cendre et givre

Adieu

Et pourtant j’aurais tant à faire
avant que les mains de la terre
me ferment à jamais les yeux


Je voudrais faire un jour de gloire
d’une femme et d’une guitare
d’un arbre et d’un soleil d’été
Je voudrais faire une aube claire
pour voir jusqu’au bout de la terre
des hommes vivre en liberté
Assis entre deux équilibres
dans ce monde qui se croit libre
et qui bâtit des miradors
je voudrais bien que nul ne meure
avant d’avoir un jour une heure
aimé toutes voiles dehors


A peine a-t-on le temps de vivre
qu’on se retrouve cendre et givre
Adieu

Et pourtant j’aurais tant à faire
avant que les mains de la terre
me ferment à jamais les yeux


De mes deux mains couleur d’argile
je voudrais bâtir une ville
blanche jusqu’au-dessus des toits
Elle serait belle comme une
chanson du temps de la Commune
pétrie de bonheur hors-la-loi
Et puis que le printemps revienne
pour revoir à Paris sur peine
des enfants riant aux éclats
Lorca errant dans Barcelone
tandis que l’abeille bourdonne
dans la fraîche odeur des lilas


A peine a-t-on le temps de vivre
qu’on se retrouve cendre et givre
Adieu

Et pourtant j’aurais tant à faire
avant que les mains de la terre
me ferment à jamais les yeux.

Henri Gougaud
7 Juillet 1936 - 6 mai 2024

mardi 7 mai 2024

À pied (15) Chemin Anglais depuis Ferrol

 

L’observer, la brise soulève sa crinière, ses oreilles frémissent, juste une sieste dans le soleil levant

lundi 6 mai 2024

dimanche 5 mai 2024

Lu (98)

Lu

La vie de ma mère de Magyd Cherfi

Bilbao-New York-Bilbao de Kirmen Uribe 

Extrait : J’ai récupéré mes affaires et j'ai regardé derrière moi. Les gens, dans la file d'attente du contrôle de sécurité. Je n'ai vu personne de ma connaissance. Le geste de Maritxu m'est revenu à l'esprit. Le geste que son père lui avait adressé pour la dernière fois. C'était un geste à eux seuls, leur secret. Le dernier.

Et, à mon tour, j'ai voulu faire ce geste à quelqu'un de loin ; poser une main sur l'autre, la caresser et dire, en silence, « maite-maite », je t'aime, je t'aime. 

samedi 4 mai 2024

À pied (13) maisons




 elle pousse la porte de la maison délabrée, elle habite donc là ? se décaler et


et la voir ressortir et s’engager vers la maison neuve derrière, son mari à quelques pas Les petits-enfants répareront s’ils veulent à moins qu’on touche le gros lot



ici encore la vieille à deux doigts de s’écrouler et la neuve, 
 

de l’autre côté de la route, un appentis, des outils, 

les utilise-t-on encore, 


des ruines aussi campant en plein champ, 
isolées

vendredi 3 mai 2024

À pied (12) Hospital de Bruma

 

Bruma, disent ceux du coin. Une route, trois maisons, et rien, le désert. Pourtant, là, au milieu de ce nulle part un restaurant, il ne désemplit pas. Du monde jusqu’en terrasse et course souriante des serveurs. D’où viennent-ils donc tous ? 

Un mural, la vie d’antan, rêvée, naïve  

 Il fait bon. Des tablées aux cartes tout l’après-midi, tuer le temps mais ensemble.

jeudi 2 mai 2024

Salnt-Sébastien, une exposition erakusketa bat

 au centre culturel Okendo, Zentro Kultural Etxea


Prix internationalLuis Valtueña 2022, remporté, première fois, par une femme, María Clauss pour son projet Donde no habite el olvido.

  

«  (…) Chaque portrait de la personne victime gardé comme un trésor entre les mains de sa famille, chaque lieu qui a un pouvoir en soi à cause de ce qu'il a vécu et chaque visage de la douleur du fils/fille/sœur/frère pour l'avoir perdu se conjuguent pour retrouver [la mémoire]. 
Ce projet, réalisé en 2021 et début 2022 dans la province de Huelva, vise à rendre visibles les espaces de répression, ceux qui ont subi des représailles et les membres de leurs familles immédiates, partageant le même espace visuel.
Il n'y eut pratiquement aucune résistance après le soulèvement dans une grande partie de Huelva, dans les villes où il existait, il fut rapidement réprimé (août 1936). Avec 126 tombes localisées ou identifiées à ce jour, Huelva est la deuxième province andalouse dans ce classement  tellement sinistre de l’horreur -derrière Séville -, une deuxième place aussi - après Grenade - en nombre de victimes (10 199).
 Dans le cimetière de la ville minière de Nera se trouve la plus grande fosse  commune d'Espagne. On estime que les restes de près de huit cents personnes pourraient y être retrouvés. (…) »

Plaie toujours vive au cœur, beauté de chacun de ces très vieux visages, des frères, des sœurs, des enfants de Républicains assassinés dès les premiers jours de la guerre civile. Cartels précis et factuels pour contextualiser. La distance juste, de la tenue, dignité, bouleversant. 



Miguel Hernández, prison provinciale de
Huelva, 2021. 

Projection d'une photographie du poète Miguel Hernández dans l'une des cellules de la prison où il a été incarcéré, après son arrestation tentant de fuir l’Espagne, à Moura (Portugal), le 30 avril 1939.



Antonio Villanueva Pozuelo (86 ans), Prison
Provincial de Huelva, 2022. 

Antonio a vécu plusieurs mois dans cette prison avec sa mère, Andrea Pozuelo, après que son père a été abattu. Elle a été emprisonnée pour le crime de marché noir. Il rêve de vivre assez longtemps pour sortir son père de la fosse commune du cimetière, prêt à se contenter d’un seul os afin de l'enterrer dignement.



Projection d'une photo de Balbina Sánchez, Prison provinciale de Huelva, 2021. 

Elle était institutrice de Villanueva de los Castillejos, seule femme parmi les vingt-et-un enseignants abattus dans la province. 
Catalina Gomez, une de ses anciennes élèves, possède toujours les photographies et lettres qu'elle lui a envoyées en prison.

… et un film de 13 mns, quelques témoignages, une émotion contenue , la même puissance 


« Nous recevions parfois des cartes. Mon père écrivait et dessinait merveilleusement. Il parle d’un oiseau qui va s’en aller, lui, bien sûr. » 

mercredi 1 mai 2024

À pied (11) rencontres

 entendre et reconnaître avant même de voir, un faucheur, 

Oroso, lundi 22 avril, 12h40

un peu plus loin, dans la trouée de lumière d’une toute petite clairière, un autre,


le temps d’approcher, il a pris son râteau, 


le temps presse, quelques instants appuyé sur le manche de son outil Je suis à la retraite, ça m’occupe. Le malheur c’est que les jeunes ne veulent plus de cette vie, ils s’en vont, on reste seuls  un sourire et il s’en retourne travailler .