À l’en croire, le prof de philo s’arrache les cheveux, par exemple, les élèves ne connaissent plus le sens du mot bonté. Boomerang d’un moment cuisant en classe, des quatrièmes, Je suis bien bonne de…et stoppée net, leur énorme éclat de rire, non, sûr, bonne, je ne l’étais pas, et si ce que désignait la bonté avait disparu, tombé en désuétude, un vertige, et songer à ces mots de tous les discours, empathie, bienveillance, résilience, apparitions et glissements
jeudi 30 mai 2024
mercredi 29 mai 2024
mots oubliés (10)
Le club des cinq à haute voix voix avec son fils J’aurais pas cru, c’est un vocabulaire drôlement recherché, par exemple guimbarde, suggérer que des guimbardes on n’en voit plus vraiment, ce que désignait ce mot a disparu de nos paysages
mardi 28 mai 2024
lundi 27 mai 2024
dimanche 26 mai 2024
Lu et vu (101)
Lu
Un été à quatre mains de Gaëlle Josse
L’ombre des nuits de Gaëlle Josse
Tombeau de Romain Gary de Nancy Huston
Vu
Spectacle
vendredi 24 mai 2024
jeudi 23 mai 2024
à la boulangerie (8) salon de thé
petite cinquantaine, jusque là chaque moment café est mêlé de culpabilité, le poids perdu, le poids à perdre encore, le poids repris, ce jour-là, haut et fort une envie de café croissant, lui désigner une formule, elle tient à passer la commande et la voir arriver côté salon avec un croissant à la framboise bien dodu, Ça me faisait trop envie, le surlendemain une intervention au sein, rien n’est déjà plus pareil
mercredi 22 mai 2024
L’Aita Marí à Getaria
visite autoguidée du Aita Marí ONG SMH
Aita Marí |
drapeaux désormais au vent,
photos ci-dessus et ci-dessous Nadine K. |
mardi 21 mai 2024
à la ferme (4) : couvée
Comme ça, elle peut les grouper sous ses ailes plus facilement
lundi 20 mai 2024
Conversation (30)
Boutique seconde main d’une association caritative, au tri deux jeunes septuagénaires, l’une tient à bout de bras une guêpière noire, son regard s’allume, des souvenirs, c’est sûr, l’autre Oui, pourquoi pas mais alors aujourd’hui avec le Damart par-dessus, elles rient dans une chaude complicité, une acheteuse, grande silhouette de mannequin, à regret Non je les prends pas dans ses mains les magnifiques escarpins dorés sur lesquels elle vient de slalomer, Top tard pour ça, puis la guêpière, dentelle délicatement froissée contre son visage C’est doux… moi maintenant ce serait plutôt sous le pilou-pilou et geste sauvage comme pour le fendre d’un coup d’épée
dimanche 19 mai 2024
Lu et vu (100)
Lu
Croire aux fauves de Nastassja Martin
« Plus tard dans la journée Vassilina dessine. Elle dessine des arbres, la rivière, des renards, la maison de Tvaïan, des poissons. Elle trace le contour des absents, les colorie, inlassablement. J'aime ça, dessiner, parce que comme ça je m'échappe d'ici, elle m'explique. Papa dit qu'il faut pas trop rêver. Tu en penses quoi toi? Je réfléchis. Je crois qu'il ne faut pas fuir l'inaccompli qui git au fond de nous, qu'il faut s'y confronter. Je ne sais pas comment traduire ça avec des mots simples, alors je dis: Vassilina, si grandir c'est voir mourir ses rêves, alors grandir devient mourir. Mieux vaut snober les adultes, lorsqu'ils nous font croire que les cases sont déjà là, prêtes à être remplies. » (p 99)
Vu
Cinéma
La Fleur de Buriti de João Salaviza, Renée Nader Messora
Spectacle
À Mourenx : Cirque et poésie Petra par la Cie La Folle Allure
samedi 18 mai 2024
vendredi 17 mai 2024
jeudi 16 mai 2024
mercredi 15 mai 2024
à la ferme (1)
et Izar /Etoile, la chèvre,
Avec deux traites par jour, elle arrive à trois litres. Fierté dans la voix de sa maîtresse, c’est sa petite protégée. Elle, elle va vieillir avec moi. Du bras, dans un geste tendre, elle entoure son long cou et la tient contre elle Pas question de la vendre ou de la manger.
mardi 14 mai 2024
Famille (16)
lundi 13 mai 2024
brume de chaleur
elle gagne l’échancrure de port de Zumaia et s’en vient tout envahir
dimanche 12 mai 2024
Lu et vu (99)
Lu
La langue des papillons et autres nouvelles de Manuel Rivas
À quoi songent ceux que le sommeil fuit ? de Gaëlle Josse
« Parfois l'écriture l'emmène au bord du vide et la retient là, sur cette frontière, puis au dernier moment elle la sauve de l'effroi, de la tiédeur, du demi-jour et des colères tristes. Elle poursuit son travail obscur de sourcière.
Elle écrit ce qui se tisse sous sa main, ce qui demande à venir. Elle écrit un morceau de nuit traversé d'un vol d'oiseau, d'un trait de lumière. Elle ne sait pas où ça l'emporte. Peut-être écrit-elle ce lieu, aussi, celui qu'elle habite en rêve, là où les champs de blé viennent caresser la mer.
Elle écrit. J'écris. »
Vu
La mémoire éternelle de Maité Alberdi
samedi 11 mai 2024
Conversation (29)
Zarautz en Gipuzkoa. Elle est assise sur un banc, toute de noir vêtu, une sorte de grande aube, le voile. Petite cinquantaine. Une conversation en arabe au téléphone. S’asseoir à l’autre bout. Quelques instants plus tard, voix joyeuse d’homme, lever la tête To aspaldikoa littéralement Tiens celle d’il y a longtemps, Tiens la revenante ! elle se lève, ils s’étreignent. Une conversation animée reprend, en basque cette fois.
vendredi 10 mai 2024
À pied (16) Chemin Anglais depuis Ferrol : rencontre
à Betanzos. dans la petite pensión de Bego, au moment de déposer son petit linge du jour sur le séchoir commun, aviser deux grandes culottes blanches à petites fleurs en coton à côtes et un vaste TShirt vert barré d’un mot, déchiffrer Ireland machinalement découvrir leur propriétaire, Mary attablée dans la cuisine, petit casse-croûte au fromage en main, sourire bonhomme, Oui, je marche vers Compostelle, à soixante-et-onze ans ma première fois mais je prends mon temps, c’est joli ici, je vais me reposer deux jours et visiter, ses souvenirs de français, mon anglais bégayant, nous poursuivons cahin-caha Oui, elle aussi lit Claire Keegan et non, elle non plus n’est pas allée voir l’adaptation cinéma de Les trois lumières, comme moi, elle a été très touchée par Ce genre de petites choses, À travers les champs bleus, le recueil de nouvelles elle ne voit pas, si inattendu de communier là autour de cet auteur, la reverrais avec plaisir mais non le lendemain dormir un peu plus loin, un signe de la main, lancer le rituel Buen Camino et se retirer
jeudi 9 mai 2024
mercredi 8 mai 2024
Il n’est plus
A peine a-t-on le temps de vivre
qu’on se retrouve cendre et givre
AdieuEt pourtant j’aurais tant à faire
avant que les mains de la terre
me ferment à jamais les yeux
Je voudrais faire un jour de gloire
d’une femme et d’une guitare
d’un arbre et d’un soleil d’été
Je voudrais faire une aube claire
pour voir jusqu’au bout de la terre
des hommes vivre en liberté
Assis entre deux équilibres
dans ce monde qui se croit libre
et qui bâtit des miradors
je voudrais bien que nul ne meure
avant d’avoir un jour une heure
aimé toutes voiles dehors
A peine a-t-on le temps de vivre
qu’on se retrouve cendre et givre
Adieu
Et pourtant j’aurais tant à faire
avant que les mains de la terre
me ferment à jamais les yeux
De mes deux mains couleur d’argile
je voudrais bâtir une ville
blanche jusqu’au-dessus des toits
Elle serait belle comme une
chanson du temps de la Commune
pétrie de bonheur hors-la-loi
Et puis que le printemps revienne
pour revoir à Paris sur peine
des enfants riant aux éclats
Lorca errant dans Barcelone
tandis que l’abeille bourdonne
dans la fraîche odeur des lilas
A peine a-t-on le temps de vivre
qu’on se retrouve cendre et givre
Adieu
Et pourtant j’aurais tant à faire
avant que les mains de la terre
me ferment à jamais les yeux.
Henri Gougaud
7 Juillet 1936 - 6 mai 2024
mardi 7 mai 2024
À pied (15) Chemin Anglais depuis Ferrol
L’observer, la brise soulève sa crinière, ses oreilles frémissent, juste une sieste dans le soleil levant
lundi 6 mai 2024
dimanche 5 mai 2024
Lu (98)
Lu
La vie de ma mère de Magyd Cherfi
Bilbao-New York-Bilbao de Kirmen Uribe
Extrait : J’ai récupéré mes affaires et j'ai regardé derrière moi. Les gens, dans la file d'attente du contrôle de sécurité. Je n'ai vu personne de ma connaissance. Le geste de Maritxu m'est revenu à l'esprit. Le geste que son père lui avait adressé pour la dernière fois. C'était un geste à eux seuls, leur secret. Le dernier.
Et, à mon tour, j'ai voulu faire ce geste à quelqu'un de loin ; poser une main sur l'autre, la caresser et dire, en silence, « maite-maite », je t'aime, je t'aime.
samedi 4 mai 2024
À pied (13) maisons
elle pousse la porte de la maison délabrée, elle habite donc là ? se décaler et
et la voir ressortir et s’engager vers la maison neuve derrière, son mari à quelques pas Les petits-enfants répareront s’ils veulent à moins qu’on touche le gros lot
vendredi 3 mai 2024
À pied (12) Hospital de Bruma
Bruma, disent ceux du coin. Une route, trois maisons, et rien, le désert. Pourtant, là, au milieu de ce nulle part un restaurant, il ne désemplit pas. Du monde jusqu’en terrasse et course souriante des serveurs. D’où viennent-ils donc tous ?
Un mural, la vie d’antan, rêvée, naïve
Il fait bon. Des tablées aux cartes tout l’après-midi, tuer le temps mais ensemble.
jeudi 2 mai 2024
Saint-Sébastien, une exposition erakusketa bat
au centre culturel Okendo, Zentro Kultural Etxea