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dimanche 8 novembre 2009
Servitude humaine "A monsieur Léon Barthou"
Place Gramont, sous les arcades, une bouquiniste, non, résister, ne pas encore acheter de livres, un coup d'œil pourtant vers la caisse deux euros, Entretiens avec Cioran, comment avoir pu écrire De l'inconvénient d'être né et mourir aussi vieux, le prendre et du coup fouiner à l'intérieur, tomber sur Servitude humaine. Quatrième de couverture, oui c'est le livre dont il m'avait parlé. Tiens dédié "A monsieur Léon Barthou". L'avoir vaguement cherché à l'époque. Pas vraiment bien compris le titre. Seize ans déjà. 1993. Pousser la porte d'un café 110 avenue du Général Leclerc. Des affiches du sol au plafond. Le patron officiait, précision, élégance de ses gestes, de bien jolies jolies tasses fleuries à liseré, au comptoir des habitués, se glisser dans un coin vers le fond et revenir le lendemain, le surlendemain... un matin, le maître des lieux Vous accepteriez de poser pour lui ? je me porte garant de Trois semaines à déambuler dans Paris, pourquoi pas, un but après tout. Souvenir de la parenthèse des deux heures en son atelier. Au dehors, l'été, une lumière écrasante, la foule. Là, dans la petite rue Alphonse Daudet, immobilité et silence. Un havre. Les affiches ont jauni, le patron se voûte. Sourd à la marche du temps, Masahiro Koike continue de peindre, manger s'il y pense, un café, des cigarettes, sa voix joyeuse dans l'oreille, c'était tout à l'heure, toujours aussi empêtrée dans notre langue, Somerset Maugham, c'est très bien, lis aussi de lui Mackintosh. Errements et tourments de jeunes gens à la croisée des chemins. En mémoire, d'autres de ses conseils, par exemple son goût pour Marcel Schwoob. Souvenir de marches dans la ville à la recherche d'un endroit où planter le chevalet. Regarder. Apprendre à. Sa fierté "Je suis né l'année où Utrillo mourait." Souvenir enfin d'une visite partagée au Louvre et de l'émotion ressentie au moins par contagion, bien au-delà des mots, devant La Marquise de Solona. Émotion toujours renouvelée depuis.
il y avait une chanson pas mal de souchon sur somerset maugham, vous vous souvenez ? et ça me fait penser à une autre, sur théodore monod et du coup, je les comparerai bien, juste un petit peu, comme ça, et les mémoires de Somerset sont aussi très jolies (il a de la classe, ce type, voilà - tout comme le marcheur du désert) : donc voilà tout...(un jour je verrai le café du 110 avenue général leclerc - sauf si ce n'est pas à Paris ?)
RépondreSupprimerOui, à Paris, et les affiches, surprise !
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