Il porte, attachée autour du cou une grande clochette. Son chien se tient à côté de lui. Lorsque les corbeaux se posent, Jean court, la clochette s'agite, le chien aboie et les corbeaux effrayés s'envolent dans le ciel en croassant.
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dimanche 30 octobre 2011
mercredi 26 octobre 2011
Bon appétit ! (2)
des heures à la traquer par les taillis, sous-bois et futaies,
entre petits ou gros mensonges,
récits à n'en plus finir,
même les taiseux sont de la partie,
c'est qu'elle résiste, se cache et le plus souvent s'échappe,
respect avec lequel ils l'évoquent,
récits à n'en plus finir,
même les taiseux sont de la partie,
c'est qu'elle résiste, se cache et le plus souvent s'échappe,
respect avec lequel ils l'évoquent,
mais une certitude,
pas de chasseur de bécasses sans son chien,
et un jour c'est dimanche,
et un jour c'est fête,
on en sort quelques-unes du congélo,
à table !
mardi 25 octobre 2011
lundi 24 octobre 2011
miettes
ils vivaient de nos miettes,
pourtant ne l'avions-nous pas assez entendu ?
"on ne jette pas le pain,
c'est sacré,
on ne gaspille pas la nourriture,
c'est sacré",
scie de l'après-guerre,
la révolte viendrait,
elle grondait déjà
dimanche 23 octobre 2011
vendredi 27 octobre 1939 Notre Journal (3)
samedi 22 octobre 2011
premiers froids
la nuit s'effaçait peu à peu,
elle l'avait fauché sur place,
d'autres couraient,
d'autres regardaient,
d'autres se détournaient,
et c'était le même temps,
et c'était la même ville,
il ouvrirait les yeux,
se redresserait,
s'arracherait,
un homme
d'autres regardaient,
d'autres se détournaient,
et c'était le même temps,
et c'était la même ville,
il ouvrirait les yeux,
se redresserait,
s'arracherait,
un homme
vendredi 21 octobre 2011
ils investissaient
elle vivait là-haut,
son chez elle,
une guérite ou un phare,
pourtant le monde elle n'en avait cure,
mais la tête dans le ciel, oui,
mais la tête dans le ciel, oui,
elle craignait juste appétit et convoitise qui un jour l'expulseraient.
jeudi 20 octobre 2011
mercredi 19 octobre 2011
chambre n° ...
mardi 18 octobre 2011
lundi 17 octobre 2011
vendredi 14 octobre 2011
24 octobre 1939, Notre journal (2)
(...) Notre maîtresse nous a fait allumer le feu.
jeudi 13 octobre 2011
mercredi 12 octobre 2011
mardi 11 octobre 2011
Tard dans la vie
TARD DANS LA VIE
La liberté des mers Pierre Reverdy
Je suis dur
Je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
À rêver sans dormir
À dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
lundi 10 octobre 2011
Forteresses
carte bleue, photocopieur, sécu, impôts, vote, paiement, consultation des comptes à distance, cahier de textes en ligne, connexion internet... des codes, encore des codes, surtout ne pas utiliser le même, histoires de vols, d'escroquerie, la mémoire saturait... on se rappelait pourtant cette publicité, à la caisse, une vieille dame, trou de mémoire, code au revers de l'oreille de son teckel, sauvée, l'éclat de son sourire... Alzheimer, solitude, un concentré de nos angoisses...armés d'incertaines combinaisons, on avançait ainsi. La peur gagnait. On fermait derrière soi. Si fragiles forteresses.
vendredi 7 octobre 2011
Vases communicants octobre 2011 ana nb
Pour
ce vase comunicant, j'ai volé à Pascal Quignard ces
mots «Celui que nul ne voit et qui séjourne partout est
le temps» et j'ai proposé à Elise de partir de
là, du temps.
Je
me souviens de votre prénom Elise au tout début de mon
entrée dans Le petit journal de François Bon, je vous
lis comme une voleuse vole des choses simples et profondes, des
choses émouvantes, dans un lien fort avec ce qui vous entoure
la terre les gens, bienvenue dans le jardin sauvage.
***
Le temps invisible est partout et
chaque homme porte le temps invisible
Longtemps vous imaginez le temps
une maison noire aux murs infiltrés de poussières de lumière et,
un jour vous partez un peu plus
loin de ces murs de ces murs noirs de temps - un peu plus loin de d'habitude
- un peu plus loin de comme - un peu
plus loin de c'est -
Et vous marchez là ici là-bas
là-bas plus loin sur une route,
une route droite de jour une
route courbe de jour une route droite de
jour une route courbe de nuit une route droite de jour
une route brisée de jour une route droite de jour une route courbe de
jour une route brisée de nuit une route droite de jour une route droite de jour
une route droite de jour une route
droite de jour une route droite de jour un chemin de nuit
vous marchez,
les arbres nus se couvrent de
feuilles de fleurs de fruits et les
arbres nus redeviennent nus.
Vous vous arrêtez.
Vous levez la tête vous voyez le
ciel se couvrir de sombres sciures vous voyez une main tracer d'un geste précis la fin d'un cercle
double.
Votre corps éprouve la tristesse
du ciel.
Vous tournez maintenant sur un
cheval bleu et autour du cheval bleu des cris d'enfants et plus loin des corps
perdus dans une foule.
Plus tard vous croisez des géants
des danseuses des garde – barrières des voleurs des vendeurs des dealers des
comédiens, des souffleurs de verre, des musiciens, une sorcière s'approche du
miroir, vous refermez le livre,
et vous marchez.
Le temps invisible est partout et
chaque homme porte le temps invisible, un jour il est là devant vous il ne
porte pas de nom, vous apprenez le temps n'a pas de nom.
Vous entrez dans une pièce
blanche
Un homme avance vers une table
nue
Le corps de l'homme est droit
Vous regardez ses mains sur la
table nue
L'homme parle
L'homme dit le temps n'existe pas
La voix dit seul le temps
invisible existe
Puis
Silence
Noir
Vous marchez maintenant sur un
chemin de nuit.
Vous apprenez la première heure,
la première couleur le premier mouvement vous apprenez les choses profondes
mêlées à la vie, vous apprenez la pauvreté de la terre et la beauté du vent des
traces du vent sur les herbes les fleurs les arbres votre visage, vous apprenez
la beauté de l'empreinte d'un corps la fragilité du feu du souffle du mot brisé
vous apprenez à,
la terre bouge autour de vous et
le ciel et les étoiles et les éclairs les nuits d'été vous marchez maintenant
vous ignorez toutes les route parcourues, vous ignorez les mots pour dire
depuis quand vous marchez, vous ignorez les images perdues, vous fermez les
yeux tous les yeux de l'enfance et,
vous courrez vous courrez et
devant vous les arbres s'écartent et vous courrez dans le vent dans la pluie
dans le,
et sous vos pas tout s'efface les
bruits les décombres les combats acharnés les guerres les bruits du sang et de
la poussière, votre corps chute sur le chemin de nuit des milliers de grains de
sable griffent votre peau,
au-dessus de vous tout s'inscrit
dans les marques des nuages entre le
ciel et la terre, les extrémités de la ligne d'horizon,
Vous marchez maintenant dans la
realerrance.
***
Le Petit Journal de François Bon, notre trait-d'union initial, et Ana
une voix singulière pour dire la ville, la nuit, l'errance, les rêves
éveillés, une rencontre.
La phrase de Pascal Quignard « Celui que nul ne voit et qui séjourne partout est
le temps» proposée pour point de départ m'a accompagnée au cours de ces jours.
Merci Ana, de m'avoir invitée à ce vase communicant avec vous, bienvenue dans Même si...
Tiers Livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants
: le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à
charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations.
Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas
écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Grand merci à Brigitte Célérier pour la liste des blogs participant aux “vases communicants” d'octobre.
jeudi 6 octobre 2011
mercredi 5 octobre 2011
mardi 4 octobre 2011
je t'aime si fort
rue semi-piétonne, neuf heures du soir, la nuit, sur le trottoir un enfant et son tricycle, voiture, la mère fonce, il protège son visage de ses bras, fessée, ses cris aigus, Tu me fais mal, elle, rageuse, La prochaine fois c'est moi qui te jette sous la voiture.
lundi 3 octobre 2011
dimanche 2 octobre 2011
samedi 1 octobre 2011
attaches (1)
ce qui nous avait reliés se désagrégeait sous nos yeux, on regardait
***
Les cormorans Philippe Jaccottet
Oui, on cherche à se laver les yeux, on poursuit l'inconnu. Les yeux veulent boire de nouveau, enfin, à quelque chose de vif, de frais, de caché et d'inaltéré comme une source. Autour de soi, trop près de soi, on ne sait plus le trouver. Alors, comme un enfant, comme quiconque rêve et ne peut s'empêcher de rêver à ce qui est a "de l'autre côté de la montagne" ou "derrière le mur", à l'invisible, on franchit les frontières en s'imaginant qu'aussitôt ce pas fait, tout sera différent, comme diffèrent les drapeaux et les noms qui désignent les pays. Et si d'abord cette naïve attente est déçue, parce que les vraies limites ne sont pas nécessairement où l'histoire les a pour un temps fixées, plus lentement quelque chose se passe, qui bientôt presque la comblera.
(...) Ainsi, le voyage avait bien fini par devenir intérieur, on était revenu en soi, on n'avait finalement accueilli en soi que ce qui déjà s'y cachait plus ou moins farouchement. Le tout différent, on l'avait oublié ; seul le tout proche, sans qu'on s'en doute d'abord, avait eu accès en vous. Une fois de plus, on n'était pas sorti de soi-même ; on ne s'était ni changé ni renouvelé. Ce voyage était presque la même chose qu'un rêve, on n'était pas sorti du labyrinthe qu'ajoure de plus en plus rarement à mesure qu'on vieillit la lueur rose d'un corps ou une vraie fenêtre ouverte sur une prairie apparemment sans limites, et qui ramène toujours les pas et les yeux vers le même monstre, vieux visage d'homme ou de femme qui crie, muettement ou pas, I'étonnement et l'horreur d'être détruit.
(...) Ainsi, le voyage avait bien fini par devenir intérieur, on était revenu en soi, on n'avait finalement accueilli en soi que ce qui déjà s'y cachait plus ou moins farouchement. Le tout différent, on l'avait oublié ; seul le tout proche, sans qu'on s'en doute d'abord, avait eu accès en vous. Une fois de plus, on n'était pas sorti de soi-même ; on ne s'était ni changé ni renouvelé. Ce voyage était presque la même chose qu'un rêve, on n'était pas sorti du labyrinthe qu'ajoure de plus en plus rarement à mesure qu'on vieillit la lueur rose d'un corps ou une vraie fenêtre ouverte sur une prairie apparemment sans limites, et qui ramène toujours les pas et les yeux vers le même monstre, vieux visage d'homme ou de femme qui crie, muettement ou pas, I'étonnement et l'horreur d'être détruit.