Lu
La prière des oiseaux de Chigozie Obioma
Les Échelles du Levant d’Amin Maalouf
Vu
Les Colons de Felipe Gálvez Haberle
Lu
La prière des oiseaux de Chigozie Obioma
Les Échelles du Levant d’Amin Maalouf
Vu
Les Colons de Felipe Gálvez Haberle
SONT LES FLEUVES
Nous sommes le temps. Nous sommes
la parabole fameuse d'Héraclite l'Obscur.
Nous sommes l'eau, et non le dur diamant, l'eau qui se perd, non celle qui repose.
Nous sommes le fleuve et nous sommes ce Grec qui se voit dans le fleuve. Son reflet change dans l'eau de ce miroir changeant, dans le cristal, pareil au feu, qui bouge.
Nous sommes l'inutile flot, déjà fixé, en marche vers sa mer. L’ombre l’enserre.
Tout nous dit son adieu, tout s'éloigne.
La mémoire ne frappe plus sa monnaie.
Mais il y a cependant quelque chose qui dure,
mais il y a cependant quelque chose qui pleure.
Jorge Luis Borges, Los conjurados (Les conjurés)
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Cl. Esteban.
Emecé editores, Buenos Aires 1977.
Editions Gallimard 1988
Somos el tiempo. Somos la famosa
parábola de Heráclito el Oscuro.
Somos el agua, no el diamante duro,
la que se pierde, no la que reposa.
Somos el río y somos aquel griego
que se mira en el río. Su reflejo
cambia en el agua del cambiante espejo,
en el cristal que cambia como el fuego.
Somos el vano río prefijado,
rumbo a su mar. La sombra lo ha cercado.
Todo nos dijo adiós, todo se aleja.
La memoria no acuña su moneda.
Y sin embargo hay algo que se queda
y sin embargo hay algo que se queja.
sur le bord du chemin, envolée, une liste de courses, beurre, crème, ciboulette, chips, jambon, toast, coca, eau pétillante, citron, un apéritif se prépare sans doute, crème Veet, oui, penser à s’épiler
Lu
Des humains sur fond blanc de Jean-Baptiste Maudet
Nuis Appalaches de Chris Offut
Sauf les fleurs de Nicolas Clément
Vu
Cinéma
La Chimère d’Alice Rohrwacher
Spectacle
Hondamendia de Ximun Fuchs, collectifs Axut et Artedrama
Dimanche, bientôt dix heures. Une masse de cheveux bruns pris dans un bandeau, un collant, elle ne court pas mais fonce en ce matin d’hiver. En bas du raidillon de la passerelle, un furtif quart de tour vers l’arrière. Suivre son regard. À vélo, casqué, engoncé, moufles, anorak, il la suit comme il peut, main sur le frein. Sept, huit ans. Arrivé au plat, un soupir, il lève les yeux, elle est déjà loin.
Lu
Du givre sur les épaules de Lorenzo Mediano
Nuits appalaches de Chris Offut
Vu
Perfect Days de Wim Wenders
Il pousse la porte de la cuisine, l’air du dehors entre avec lui, il s’assied, cale ses coudes sur la toile cirée Tu vas prendre un peu de café, il est chaud, des protestations mais le temps de le dire et une petite tasse disparaît dans ses larges mains, sa voix rocaille, J’ai regardé le match à Oyonnax, il doit faire plus froid que chez nous par là-bas, les spectateurs, faut voir comme ils étaient troussés.
le petit troupeau disparaît au virage, elle traîne la patte, le chien aboie, elle s’affole et veut s’en retourner, encourager, pousser, à l’arrivée soigneusement fermer la barrière
Music émoi Priscille Lafitte reçoit Alban Richard France Musique le 5 novembre
Pour commencer l’émission, lecture par l’invité, Alban Richard donc, du texte de son choix. Un clic sur l’image qui suit pour l’entendre.
« Passé le pont, les fantômes vinrent à ma rencontre. C'est ce que nous avons fait cette année : nous avons passé le pont, et nous sommes tous encore ici, mais les fantômes, il s’en trouve toujours, ne nous sont pas hostiles. Il n y' a que les hommes de pouvoir et les hommes d'Église, les hommes habilités à jeter des ponts, pour penser que les fantômes sont des ennemis. Pour nous qui franchissons ces ponts, et ce faisant décidons de laisser venir les âmes errantes à notre rencontre, ce sont des présences apaisantes, ils sont notre devenir. Ils sont ailleurs, nous sommes ici, demain ce sera l'inverse, quelle importance? Chaque jour des arbres tombent et des ponts sont coupés. Restent lumière, vent, pierres, sable et odeurs d'ici, lumière, vent, pierres, sable et odeurs d'ailleurs, restent nos vies inquiètes et nos élans joyeux.
Le chorégraphe Alban Richardy et Priscille Lafitte dans les studios de France Musique- octobre 2023 © Radio France - ©Maud Noury |
Nous vivons dans des ruines et avec des fantômes, des matières mortes, des matériaux vivants, des événements violents dont nous ne savons plus s'ils ont eu lieu ou non, et, restons pascaliens: nous ne sommes pas au présent; mais si le présent est un lieu, où sommes-nous alors, puisqu'il nous est impossible d'être partout comme d'être nulle part ?
Nous sommes là où notre présence fait advenir le monde, nous sommes pleins d'allant et de simples projets, nous sommes vivants, nous campons sur les rives et parlons aux fantômes, et quelque chose dans l'air, les histoires qu'on raconte, nous rend tout à la fois modestes et invincibles. Car notre besoin d'installer quelque part sur la terre ce que l'on a rêvé ne connaît pas de fin. »
Mathieu Riboulet - Vivre dans les ruines / les dernières lignes du cinquième et dernier texte de Nous sommes ici, nous rêvons d’ailleurs éditions Verdier
Lu
Les anneaux de Saturne de W. G. Sebald
La septième croix d’Anna Seghers
Vu
Cinéma
Israël Galvan de Maria Reggiani
Paco de Lucia, légende du flamenco de Curro Sanchez Varela
Spectacle
Yarin d’Andrés Marín et Jon Maya
Diaspora danse flamenca par Yurentz Bermúdez
Elle vient de descendre à l’hôtel. Passer la prendre pour un tour en ville. Elle sourit à quelqu’un. Un homme. Il est noir. Ah ! c’est drôle de se retrouver ici, elle dit, on était ensemble dans l’avion, le regarder à nouveau, être traversée d’un Tiens ! C’est pas l’employé de la réception.
Lu
L’excursion des jeunes filles qui ne sont plus d’Anna Seghers
Tropicale tristesse de Jean-Baptiste Maudet
En descendant la rivière d’Edward Abbey
Vu
Spectacle
Écrire sa vie mis en scène par Pauline Bayle
Gisèle Halimi, une farouche liberté mis en scène par Lena Paugam
pour se rappeler celle qui a brûlé du côté de Pampelune, Navarre, en juin 2022. Près de 15 000 hectares.
Saint-Sébastien, 12 nov, 9h30 |
JULIA RUIZ-CABELLO SUBIELA & SANTIAGO DEL AGUILA
Este pabellón está construido por agrupaciones de troncos apilados de 4m de longitud formando un volumen de unos 1.000 estéreos, equivalente en peso a unas 500 toneladas.
La especie es pino laricio proveniente de los ocho incendios que en junio de 2022, arrasaron casi 15.000 hectáreas en
Navarra. Gracias a Santos Casajús y a su empresa Maderas Larreta, encargados de la planificación del aprovechamiento de los montes quemados en la zona de Puente la Reina, pudimos conocer de cerca la labor de los servicios forestales sobre el terreno justo después de extinguido el incendio.
Ellos han sido los que, interesados en que se conozca su labor v trabajo tan importante en nuestros bosques han colaborado con el provecto proporcionando toda la madera para la construcción. Una vez termine y se desmonte el pabellón, esta madera seguirá
su camino y el bosque su regeneración.
La construcción del pabellón ha sido posible gracias a la implicación y compromiso de personas y empresas que comparten los valores que acompañan al proyecto.
El pabellón de carácter escultórico y monumental es también un espacio de refugio y contemplación que busca permanecer en la memoria de quien lo visite y poner en cuestión nuestra desconexión y distanciamiento con esta realidad, acercando a la ciudad, en forma de monumento transitable, un fragmento de bosque perdido.
Ce pavillon est construit par des groupes de rondins empilés de 4 m de long, formant un volume d'environ 1 000 stères, équivalent en poids d’environ 500 tonnes.
C’est du pin noir issu des huit incendies qui ont dévasté en juin 2022 près de 15 000 hectares en Navarre. Merci à Santos Casajús et à son entreprise Maderas Larreta, chargée de planifier l’exploitation des montagnes incendiées dans la région de Puente la Reine. Nous avons pu voir de près le travail des services forestiers sur le terrain juste après l'extinction de l'incendie.
Ce sont eux qui, désireux de faire connaître l’étendue de leur travail dans nos forêts, ont collaboré au projet en fournissant tout le bois pour la construction. Une fois le pavillon terminé et démonté, ce bois poursuivra son chemin et la forêt sa régénération.
La construction du pavillon a été possible grâce à l'implication et à l'engagement de personnes et d'entreprises qui partagent les valeurs qui accompagnent à le projet.
Le pavillon à caractère sculptural et monumental est aussi un espace de refuge et de contemplation qui cherche à rester dans la mémoire de celui qui le visite et à remettre en question notre déconnexion et notre éloignement de cette réalité, en rapprochant, sous la forme d'un monument accessible à pied, un fragment de la forêt perdue.
Lu
La belle lurette d’Henri Calet
Une autre vie de Marie-Hélène Lafon
Où sont les hommes ? de Marie-Hélène Lafon
Vu
Spectacle
Tempête dans un verre d’eau de avec Marie Carrignon et Clément Montagnier, Cie TAC-TAC
Les fruits, sur un rôti, je dis pas, mais fraîche la coriandre, ah ! non alors, direct sur l’estomac, les panais ça passe pas non plus mais les topinambours, oui, ça j’adore, faut choisir les droits, des vite épluchés avec un économe, bouillis ou à la vapeur, revenus à la poêle, mmmhhh ! un régal, mais attention, ça se digère comme ça se digère, vaut mieux pas avoir kiné après
Elle approchait les quatre-vingts ans et soupirait désabusée « On me dit que je suis belle, pour ce que ça me sert maintenant ! »
Lu
Tombeaux Autobiographie de ma famille d’Annette Wieviorka
Vu
Ciné
L’enlèvement de Marco Bellocchio
La rivière rouge d’Howard Hawks et Arthur Rosson
Spectacle
Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin de Méthilde Weyergans et Samuel Hercule, théâtre de La Cordonnerie
Du haut de ses trois ans, bravache, il lance -Moi j’ai six ans, -Et moi alors, j’ai soixante-dix ans. Des rires. Songer à ces trois ans d’une infinie lenteur pour l’un, le double de son âge et si lointaine grande école où vient d’entrer sa sœur et pour l’autre, au contraire, sentiment qu’ils filent comme l’éclair, heure alors que tout pourtant commence à prendre tellement de temps.
Elle raconte Oui, son petit-fils aussi a quelqu’un. D’ailleurs ils construisent. Elle est coiffeuse, coiffeuse à Anglet. Ça gagne pas beaucoup et c’est dur. Elle s’est habituée maintenant mais les patrons sont à Pau et ils ont installé des caméras partout dans leurs deux salons de la Côte. Ils voient ou peuvent voir tout ce qu’elles font.
Racisme, hier plus moins qu’aujourd’hui, ça débat ferme dans ce petit groupe de femmes, fin des années 60, elle raconte Avant de me marier, je devais avoir dix-huit, vingt ans, j’ai aimé un Marocain. Mes parents, pourtant ouverts, ils faisaient du théâtre, vivaient en tribu, voyaient plutôt ça d’un sale œil, ma mère instit, lorsqu’il m’écrivait, me balançait en la jetant en travers de la table Tiens, voilà la lettre de ton arabe, une autre, fin des années 70, Eh ! bien moi, dix ans plus tard, à peu près au même âge, rien à voir avec ça. Mes parents, de petits paysans basques, m’ont au contraire poussée à partir pour les vacances de Noël au Maroc dans la famille d’un garçon que mon père avait croisé une fois. Vous vous rendez compte une famille de sept frères et deux sœurs ! La copine qui devait partir avec moi m’avait lâchée au dernier moment. D’accord tous les deux, Qu’est-ce que tu risques ? ils ont dit. Dans sa voix, une fierté soudaine. Leur silence surpris.
Lu
CÉZANNE Des toits rouges sur la mer bleue de Marie-Hélène Lafon
Vu
Ciné
Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese
Spectacle
concert : Los de Nadau, cinquante ans
https://youtu.be/kb_ulwKeJpw?si=HvsLxvM4h2N8QINi
et vendredi soir, Los de Qui Cau donné au Zénith avec Jean-François Luciani d’I Muvrini, du chacun son tour et dans le souvenir le concert donné pour les fêtes de Laruns un soir d’été, aux étoiles, en 2017 ou 2018. Indépassable.
Du haut de son mètre soixante-cinq, il les regarde passer et cri du cœur Si les grands nous prennent aussi les petites, qu’est-ce qu’il va nous rester à nous ?
Lu
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea
Vu
Le Ravissement de Iris Kaltenbäck
De tout dans cette minuscule boutique, fluette et animée, elle virevolte et parle, parle, elle aime parler. J’ai eu soixante-dix ans et ça y est, je commence à me dire que je pourrai arrêter parce que vous savez, je fais mon Carmel ici, quand j’entends que quelqu’un est condamné mettons à trente ans je souris, qu’est-ce que c’est trente ans, c’est rien, cinquante-et-un ans que je suis en semi détention dans ces vingt-cinq mètres carrés, ça passe les années
« Les bogues, couvertes d’innombrables piquants, éclatent : de grosses châtaignes vernissées montrent leurs joues luisantes.(…) Voici, près d’un fourré, de délicats colchiques bleus jouant à cache-cache derrière les feuilles d’un vert limpide.(…)
Que de choses à découvrir dans cette forêt en automne ! »
la vieillesse ne les a pas épargnés, peut-être bien qu’on n’ose pas l’écrire mais qu’on les trouve un peu moches, couples à pas menus, rougeauds, le souffle court, la taille épaissie, puis lui s’arrête, presque toujours lui, et la main a l’appareil photo en bandoulière ou au portable, il installe sa compagne au mieux dans la lumière et le décor du jour, elle sourit, redresse la tête, des années que, alors elle sait, la cadrer, qu’elle soit belle encore une fois, elle le reste dans son regard, son sourire en retour et leur départ précautionneux côte-à-côte, parfois la main dans la main, l’un soutenant de l’autre, soudain infiniment touchants et beaux
Lu
Mahmoud ou la montée des eaux d’Antoine Wauters
Misericordia de Lídia Jorge
Vu
Spectacle
La Culotte de Jean Anouilh mis en scène par Émeline Maillard
Ciné
Anselm (Le bruit du temps) de Wim Wenders
son regard, un feu, de grandes créoles dansent à chaque élan de son long cou, dans la journée son fils devrait devenir papa pour la troisième fois Ils ont voulu garder le prénom pour eux, pour le premier c’est un À en huit lettres, Augustin, pour la deuxième B toujours en huit lettres, Bérénice, logiquement là c’est C, J’ai cherché et quand je suis revenu à la Mais maman tu as trouvé. il m’a dit, alors je crois que je sais, elle se redresse, jubile, j’en suis même sûre. c’est Célestin, le soir petit message photo Célestin est né
« La salle 2 offre une vision générale des éléments les plus représentatifs des Âges du Cuivre et du Bronze, une collection de stèles, ainsi que des objets du premier Âge du Fer. »
Lu
Je ne reverrai plus le monde de Ahmed Altan
L’île haute de Valentine Goby
Vu
Cinéma
Les feuilles mortes d’Aki Kaurismäki
Spectacle
L’envahissement de l’être (danser avec Duras) de Thomas Lebrun
Cáceres, 3 octobre 23, 10h30 |
La veille, oublier une carte postale là, c’est le petit-fils de la maison qui présentait les lieux, passer la récupérer, à l’accueil maintenant son père, il enrage, Il m’a dit qu’il l’avait laissée sous le Coran, non mais il a de ces idées, bras au ciel, me prenant à témoin comme si on pouvait pas faire plus simple, sous la petite table support du Coran, un grand sac en plastique, fouille nerveuse, rien, il râle encore, échanges de texto, finalement le fils l’a postée, la postera, in’ch Allah *
* ce lundi 16 à Pau, déjà une réponse à cette carte postale.
D’autres images, accompagnée du murmure d’une fontaine, sentiment de pénétrer l’univers enchanté d’Azur et Asmar de Michel Ocelot.