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dimanche 30 septembre 2012

Fenêtres (4)


 
dedans, dehors,
qui pour dire

vendredi 28 septembre 2012

Recycler (6)

consolider la clôture,
abriter la volaille ou séparer brebis et agneaux,
allez savoir, il faudrait revenir

lundi 24 septembre 2012

"quand je remonte comme ça très loin ça remue des couches et des couches de sentiments..."


(...)
Les trois candidates, accompagnées d'un "objet-témoin" viennent à l'avant-scène.
Jacqueline est accompagnée d'une cuvette, qu'elle tient à la main. 
Barbara d'un lampadaire...
Angèle est vêtue d'une robe de 1954... Jacqueline Mettetal!


JACQUELINE.- (elle s'adresse au public) Bonsoir! J'ai très peur de vous parler de ma cuvette parce que ça remonte très loin et quand je remonte comme ça très loin ça remue des couches et des couches de sentiments si on les touche ces couches faudrait mieux pas les toucher. Et si je souris comme ça bêtement la bouche grande ouverte c'est que je suis mal à l'aise ça se porte sur l'estomac une boule dans l'estomac c'est pas l'Alca Seilzer qui la fera passer et vous parler de ma cuvette ça risque de la titiller ma boule vu que la cuvette elle est liée à des histoires pas rigolotes je rigole souvent quand j'ai pas du tout envie de rigoler j'ai toujours donné le change faut dire que j'en ai bavé ma cuvette c'est toute ma vie c'est qu'une cuvette mais les cuvettes des fois c'est elles qui vous racontent le mieux votre vie je peux vous dire déjà que j'aime pas   l'autorude du Sud mes jules et moi le Sud on s'en est pas privés et quand je vois la bretelle de l'autoroute du Sud je pense à mes jules et j'ai plus de jules alors le Sud! Ah non vous parler de ma cuvette tiens je souris plus j'aurais plutôt envie de chialer! J'avais déjà trois gosses et une nuit... Ah la voilà la "boule" merdum et je souris ma grande bouche grande ouverte ça doit être une contenance et d'ailleurs tout le monde me dit : mais pourquoi tu souris comme ça Jacqueline avec la vie que tu as eue!

(...) ÈVE.- Merci! Barbara merci merci beaucoup. Allez sous vos photos mesdames!  

Elles se placent sous leurs photos.

Alors quand les lumières s'allument vous allez vite vite vite vous asseoir et à ce moment-là c'est à vous de parler. Attention ! ... Attention Attention...

Un tabouret est placé au fond du plateau. Trois flexibles supportant une ampoule bleutée sont installés à l'avant-scène + klaxon. Les ampoules font face aux trois photos représentant les candidates. Le jeu commence.

Lumière Angèle + klaxon. Angèle court au tabouret et elle raconte... Les deux autres feront de même...

ANGÈLE.- C'est la robe de 1954 la robe du destin disons de l'amour cette robe c'est Marcel j'étais mariée avec Abel et il y a eu Marcel j'ai menti à Abel parce que j'aimais Marcel un matin j'arrive à l'EDF le 5 juin 1954 il me dit: vous faites quoi à midi? Je demeurais rue du chemin vert l'EDF c'était rue de Bagnolet je lui dis : il y a ma tambouille oui m'attend et il me dit : on va au restaurant.

Un son l'interrompt. Lumière Barbara + klaxon.

BARBARA.- On a acheté cette cochonnerie mon époux et moi aux Galeries Lafayette et cette cochonnerie c'est le témoin numéro un de ma déconfiture j'étais plus intelligente que lui il ouvrait le dictionnaire et il me disait ce mot là ça veut dire quoi? C'étaient des mots compliqués je ne les connaissais pas il disait : tu vois bien que tu es bête.

Un son l'interrompt. Lumière. Jacqueline + klaxon

JACQUELINE.- Bonsoir je ne me suis jamais séparée de cette cuvette c'est là que j'ai craché mes poumons et ma vie a changé pourquoi j'ai craché là plutôt qu'ailleurs aux cabinets ou dans l'évier parce que c'est ma cuvette préférée j'y lavais mes légumes une pleine cuvette de sang en pleine nuit en janvier 1957 du jour au lendemain ça n'a plus été comme avant j'ai dit au toubib je suis tubarde il m'a dit : non mais non ça peut venir de l'estomac il y avait les antibiotiques j'ai pas eu peur du jour au lendemain j'étais dangereuse j'ai été obligée de partir il ne faut pas isoler les tuberculeux il ne faut pas les isoler c'est idiot de les isoler j'ai lu un opuscule sur le traitement de la tuberculose en Union Soviétique c'est quand même plus futé tant que tu as des bacilles tu ne sors pas trois mois sans voir mes enfants et puis cette concentration de malades les grandes grilles le docteur m'a di t: on en voit rarement des belles comme ça un beau trou bien comme il faut un machin carabiné ça s'attrape pas la tuberculose pourquoi tu te réfugies dans cette maladie et pas dans une autre.

Un son l'interrompt. Lumière Angèle + klaxon.

vendredi 21 septembre 2012

Installations (17) de l'eau a passé sous les ponts

un frisson, quelques rides et tout s'efface

mardi 18 septembre 2012

maison de retraite

jolie jupe, joli gilet, ici on vit endimanché, elle s'égare, les couloirs des abîmes, son ombre bleue segi nezazu ene etxerat accompagnez-moi à ma maison puis devant la porte de sa chambre ez da hori ene etxea ceci n'est pas maison et, à pas menus, elle reprend sa marche

dimanche 16 septembre 2012

cadenassée


elle se taisait,
et la rouille avait gagné,
souvenirs de cendres
 

jeudi 13 septembre 2012

château et dépendances (8) : miroirs

on s'arrêtait là,
on s'arrangeait un instant,
 regards évanouis

mardi 11 septembre 2012

château et dépendances (7)

dans la grange,
 vieux tracteur,
barres de coupe,
 
petit établi maison,
se frayer un chemin,
la végétation gagne,
château au bord de l'effacement

lundi 10 septembre 2012

mère poule

elle n'est pas prête,
pas question de les lâcher,
tout passe si vite

vendredi 7 septembre 2012

hors-champ

pas de volte-face,
l'autre côté peut attendre,
que guette l'au-delà

mardi 4 septembre 2012

rentrée

 et à la cantine,
améliorer l'ordinaire,
l'hiver à passer

lundi 3 septembre 2012