Rechercher dans ce blog

vendredi 27 décembre 2019

"une victime des intempéries en Pays Basque"



on a dit dans le poste, juste le temps de penser Il a dû faire encore plus vilain qu'ici, et on est passé à autre chose, puis son message, et quelque chose casse dans l'ordonnancement du jour, on espère avoir mal entendu, soudain la victime des intempéries a un visage, celui de P'tit Louis comme on l'appelait affectueusement entre nous, un familier de la ferme natale, on le voyait le dimanche, il allait prendre le pain au village à côté et au retour s'arrêtait parfois prendre le café, un basque magnifique, fluide, imagé pour des échanges à bâtons rompus, tout y passait, les difficultés de l'agriculture, le devenir des petites fermes, les parties de pelote à Saint-Jean-Pied-de-Port, un peu de la vie des uns et des autres... dans l'utilitaire, à la place du conducteur, fidèle et patient, l'attendait son petit caniche, pourquoi un caniche, il l'avait raconté un jour, histoire oubliée et perdue maintenant, ils ne se quittaient pas, puisse l'arbre qui s'est écrasé sur leur voiture les aient emportés ensemble, quelqu'un à l'enterrement "sur cette ligne droite, les arbres tu les cherches", cette Faucheuse qui attend son heure, une vie ça peut donc s'arrêter comme ça, sidération

jeudi 26 décembre 2019

vieillir (26) : ça promet

place Clémenceau, l'effervescence contagieuse des veilles de Noël, bras débordant de cadeaux, comment fermer son porte-monnaie, un coup de vent, un billet s'envole, son pied dessus, soulagement, lever les yeux, de grands cheveux blonds épars, la petite quarantaine élégante, un caniche au bout d'une laisse, qui des deux tire l'autre, me gourmandant presque "eh ! mais il faut se poser..." et devant mon regard interloqué "oui, je n'arrête pas de le répéter à ma mère" sa voix claque dans le brouhaha,  "SE PO-SER" un léger sourire et elle disparaît dans un sillage parfumé

vendredi 20 décembre 2019

conversation (9) : pot de fin d'année

je travaille encore, jusqu'à soixante-sept ans si je peux, à mi-temps ça ne me fait pas beaucoup mais mon mari a une bonne retraite et comme ça je peux faire des cadeaux à mes trois enfants, on leur a ouvert un compte à chacun, en cas de coup dur ce sera là mais ils ne doivent pas y toucher, ils le savent, ils nous critiquent, on est trop économes, c'est maintenant qu'ils faut vivre, nous poussent à voyager, à dépenser nos sous,  je te donne un exemple, mon aîné et sa femme, trente ans, mariés il y a peu, viennent de construire une maison, des traites pour trente ans, déjà ça nous effraie mais on s'est dit, Maintenant ils vont se calmer pour un moment, mais non, ils reprennent un crédit, des traites, je te le donne en mille, des traites pour une piscine, il leur faut tout, tout de suite, à quoi ils pensent, on ne les comprend pas