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vendredi 16 mai 2025

à Lourdes, au bar des PTT

 


Vous avez vu PTT comme Postes Télécommunication et Télégraphe, parce que j’y tiens moi à son nom de toujours, la Poste c’est en face, de l’autre côté de la rue


« et ici oui, on peut apporter à manger », à manger, c’est important les mots, 

le chat se promène en maître sur le comptoir, 

je passe ma vie ici, j’habite au-dessus, quand je n’ai pas à servir, je fais du crochet, besoin de m’occuper, 

oui, c’est moi tout ça. 


jeudi 15 mai 2025

à la boulangerie (13)

 la queue de fin de matinée, la vendeuse, à celui qui vous précède Et pour vous ? son geste reste en suspens, il poursuit sa conversation au téléphone, elle attend, tout le monde attend, petit sourire désolé entre je n’y peux rien et vous vous rendez compte, lui, sent-il derrière le frémissement d’impatience qui monte, d’une voix forte, Attends, je vais devoir raccrocher là, j’entre en réunion

mardi 13 mai 2025

Famille (22)

une activité professionnelle prenante pour sa fille, elle habite à côté, dès le matin relais auprès de ses trois petits-enfants, une garantie de calme, enfin, elle essaie, préparatifs pour le collège ou l’école, les vêtements, les sacs, que personne n’oublie quoi que ce soit, petit déjeuner, puis la voiture Comme ça, tu comprends. ils gagnent 1/2 heure de sommeil, le bus est à 7h10 quand même, bien sûr aussitôt installés pour les aînés c’est le portable et j’y vais de mon couplet C’est bon de continuer à se réveiller doucement, de rêver, de regarder par la vitre, pas grave de s’ennuyer un peu, ils rangent le portable… mais depuis peu, mon petit-fils, l’aîné, celui qui est en cinquième, préfère prendre le bus

lundi 12 mai 2025

Famille (21)

aux dernières vacances, l’AVC du beau-père,  un choc, elle raconte la panique, l’hôpital, les décisions à prendre, Et pour François [son compagnon], voir son père comme ça ? Ah ! mais, c’est pas son père, c’est le mari de sa mère. Un quiproquo donc.

dimanche 11 mai 2025

Lu et vu (147)

 Lu

Borgo Vecchio de Giosuè Calaciura

Tout ira mieux d’Almudena Grandes

Que nous a enseigné le coronavirus? Le Grand Capitaine n'avait jamais oublié la question à laquelle avait répondu son fils Juanito lors d'un cours en visioconférence pendant la Grande Pandémie  [L’importance de la santé publique, de l’Etat-providence, la nécessité de la soutenir à tout prix]. Il avait élaboré une réponse très différente, qu'il n'avait pas encore osé partager avec quelqu'un et qui ne franchirait peut-être jamais ses lèvres. Le coronavirus nous a appris qu'il est très facile de confiner les citoyens d'un pays entier. De leur faire renoncer, volontairement, aux droits et libertés que leurs ancêtres ont conquis dans le sang, au cours d'un combat qui a duré des siècles. De les inonder de propagande et d'intox au niveau optimal afin de restreindre leur accès à une vraie information. De les désarmer, les neutraliser, les immobiliser, sans qu'ils doutent un seul instant de la nécessité de leur sacrifice pour le bien de tous. Tel était ce que le coronavirus avait enseigné de plus important, selon le Grand Capitaine. (p 37)


Toutes les époques sont dégueulasses de Laure Murat


   Le racisme, le colonialisme, l'antisémitisme sont des idéologies. Extirper d'un texte ici un mot insultant, là un adjectif désobligeant revient à sortir des poissons crevés d'une eau qui, de toute façon, est empoisonnée. Si on peut toujours corriger la lettre, il est impossible de réformer l'es-prit, qui dicte en sous-main l'intrigue et imprègne les raisonnements, où le sens de la hiérarchie, l'évidence de la domination blanche, la séparation des classes sociales, la supériorité des hommes sur les femmes sont un présupposé, une conviction indiscutable et indiscutée. Dans Ils étaient dix, par exemple, un personnage explique qu'il a laissé mourir vingt et un Noirs dans la savane africaine, en leur volant leur ration de nourriture, au motif que le premier devoir de l'être humain est d'assurer sa propre survie - sans manquer d'ajouter : « Les indigènes ne se soucient pas de mourir, vous savez. Ils n'ont pas les mêmes sentiments que les Européens. » Quelle logique y a-t-il à enlever le mot « nègre » et à laisser de telles horreurs, ou de telles inepties, comme on voudra? Ces exemples montrent que la récriture est par définition vouée à l'échec. C'est une demi-mesure, qui ne peut pas remplir le programme qu'elle s'est fixé. Car on ne s'attaque pas à l'inconscient collectif ou à « l'esprit du temps » par des interventions ponctuelles et cosmétiques.

   Dès lors, où est la solution ? Elle est très simple. Vous jugez James Bond sexiste, Agatha Christie raciste et démodée ? Eh bien, arrêtez de les lire, ainsi que ceux et celles qui perpétuent des stéréotypes. Passez à autre chose. Tournez-vous vers des livres contemporains, qui ne baigneront pas dans l'atmosphère des années 1930 et les relents de la xénophobie. Choisissez de lire ce qui correspond à votre temps. Mais gardez bien en tête, pour reprendre la formule d'Antonin Artaud, que « toutes les époques sont dégueulasses » et que, fatalement, le siècle prochain éprouvera un malin plaisir à débusquer nos aveuglements actuels. (p21,22)


       écho de Caro à ce livre dans son blog

vendredi 9 mai 2025

vieillir (72)

de toujours l’image même de la vieillesse, de la maladie parfois et celle de la fin de vie, une aura de solitude, relayée d’un écran à l’autre, seule image comme exhibée où d’ordinaire on cache, puis un jour il a votre âge, miroir à venir, le pape