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jeudi 31 mai 2012

jardin (3)

on courait des leurres,
le printemps soliloquait,
et tout s'effaçait

mardi 29 mai 2012

vendredi 25 mai 2012

"Je vis avec ces riens somptueux..."

Papiers collés II Georges Perros
 On n'écrit toujours qu'à deux doigts de se taire.
  J'ai une excellente mémoire. Je ne retiens presque rien.
 
 Tout ce que j'écris est à sauver. Et si l'on tient parfois à me connaître, ce n'est que pour voir si j'ai la gueule, et la vie, de mes chansons. Sinon, encore un menteur. Ça peut rendre la vie difficile, car je ne suis pas un saint. (Je n'en connais pas; mais il y en eut, paraît-il.) Je peux très bien faire le contraire de ce que j'écris. Le contraire, non. Pas le contraire, autre chose, qui remettra en question. Qui effacera tout. Car il faut changer pour rester le même (celui qui a dit cela ne s'en est pas privé, heureusement). Ainsi puis-je écrire dans l'après-midi que j'ai horreur du coït, et rentrer chez moi le soir en état coïtal. Vais-je déchirer ces pages? Vais-je tuer ma femme? Non.

 Nous sommes plusieurs à vivre ensemble, dans un corps dont nous ignorons toujours le pourquoi. Alors, qui n'est pas contradictoire n'est rien. Ou trop soucieux d'une socialité dont je n'ai que faire. On pourra encore me faire des misères. Mais la misère, je me la garde. J'ai compris quelque chose d'idiot. Je suis content d'être là. Encore là. Parce que souvent je trouve que c'est un sursis, qu'il y a longtemps que j'aurais dû fausser compagnie, pour de bon, à mon corps et à celui des autres. S'il m'arrive encore de souffrir, c'est "bêtement", comme en souvenir, cicatrices mal fermées. Mais en bonne voie, merci.
 Alors je me sens très à l'aise avec tout. (Pas avec tous, mais je vois peu de monde). Je vis avec ces riens somptueux, la mer, le ciel, les oiseaux, les arbres. Sous leur totale dépendance. Tous les jours je m'en félicite.
 
 Il m'arrive de n'avoir rien à dire, mais jamais de ne pas avoir à écrire. C'est qu'écrire est gestuel, participe d'une possibilité assez rarement euphorique, mais, comme la marche, indispensable à qui s'y est une fois rendu sensible. C'est un sport, un exercice, au sens valérien. Quand je n'écris pas je grossis, comme l'athlète s'empâte dès qu'il relâche son effort quotidien.(...)
 

mercredi 23 mai 2012

Ur arte (1)

et entre deux eaux,
on restait sur le qui-vive,
ombres s'enfuyant
 

mardi 22 mai 2012

fossoyeur

se savoir vivant,
et danser parmi les ruines,
nos pas sur la terre

vendredi 18 mai 2012

"Toute rencontre se crée comme l'eau devant la soif."

 
traduction de l'espagnol par Fernand Verhesen
Orphée/La Différence

3

Périodiquement,
il faut faire l'appel des choses,
vérifier une fois de plus leur présence.
Il faut savoir si les arbres sont encore là,
si les oiseaux et les fleurs
poursuivent leur invraisemblable tournoi,
si les clartés cachées
continuent de pourvoir la racine de la lumière,
si les voisins de l'homme
se souviennent encore de l'homme,
si dieu a cédé
son espace à un remplaçant,
si ton nom est ton nom ou déjà le mien,
si l'homme a terminé son apprentissage
de se voir de l'extérieur.

Et en faisant l'appel
il s'agit de ne pas se tromper : aucune chose ne peut en nommer une autre.
Rien ne doit remplacer ce qui est absent.




24

ils parlent tous
de ce qu'ils ont trouvé en chemin.
Certains parlent aussi
de ce qu'ils n'ont pas trouvé.
Et quelques-uns se réfèrent
à ce qu'il est impossible de trouver.

Mais il y en a qui parlent d'une rencontre
qui surgit comme d'une embuscade entre les mains,
comme une hirondelle qui ne fit jamais partie
d'aucune volée,
comme un geste secret qui recueille
la compassion qui manque lors des rencontres.

Toute rencontre se crée
comme l'eau devant la soif.
Le reste est un mirage
qui n'arrive même pas
à déconcerter le désert.

jeudi 17 mai 2012

Notre Journal (10) : 1939/1940

     Nous avons reçu, comme chaque année des carnets de timbres anti tuberculeux que nous devons vendre.
     Ces timbres sont destinés à fournir de l'argent pour soigner les tuberculeux et essayer de les sauver.
     Grâce à la vente de ce timbre le nombre des sanatoriums a beaucoup augmenté : en 1919, il y en avait 39,  en 1939 il y en a 159. En 1919 il y avait 3000 lits et en 1939, 25 166, plus 12 000 lits pour tuberculose extra-pulmonaire.
      Ce timbre représente les galeries d'un sanatorium. Au-dessus, une tête de jeune fille qui sourit ; elle a de belles joues, un air de santé. C'est dans ce sanatorium qu'elle a été soignée, qu'elle a repris petit à petit un peu de santé et gagné l'espoir de guérir.
     C'est pourquoi ce timbre s'appelle Espoir. Espoir, mot magique qui donne le courage de souffrir, de se laisser soigner en attendant la guérison.(...)

2012 : "Je vous prescris ce nouveau vaccin, le Repevax, une sorte de bouquet, il y a même la coqueluche... oui, on croyait l'avoir éradiquée mais j'en ai plus vu depuis le début de l'année qu'en toute ma carrière, la paupérisation sans doute..."

mardi 15 mai 2012

jardin (2)

un peu de lumière,
la nuit se termine enfin,
petits boutons d'or

lundi 14 mai 2012

à cloche-pied

 marcher vers,
le ciel s'amenuisait,
 l'enfance était si loin

vendredi 11 mai 2012

atelier de poterie, Barcelone

on musarde, s'arrête, regarde,
travaux d'élèves soigneusement étiquetés,
et une branche,
si peu ou tant pour rasséréner,
 ... ça va ? vite fait,
enfin mieux,
deux vitrines face à face,
des reflets,
pour ce moment de quiétude merci à la potière,
près du marché Sainte Catherine

Taller de cerámica japonesa Yuu
Carrer de l’Argenter
Barcelona

mercredi 9 mai 2012

horizons

marcher dans le soleil
et rêver de départs

lundi 7 mai 2012

à l'écart

sa part de soleil

samedi 5 mai 2012

un souffle

 
le vieux pont s'écroule,
des ancolies frissonnent,
le printemps

mercredi 2 mai 2012

jardin (1)

un pneu abandonné,
il a plu,

mardi 1 mai 2012

Poemas del rio Wang

de Wang Wei
Traduccion y edicion de Pilar Gonzalez Espanà
OTERO DEL NORTE
al norte del lago
      el Otero del Norte

una balaustrada rojiza
      brilla entre infinitos arboles

sinuosas las aguas
      fluyen al Sur

destellan y se apagan
       al final del bosque verde
 
   OLAS DE SAUCES

en hileras distintas 
      se suceden los arboles 
magnificos 

sus sombras invertidas 
       traspasan 
las ondas cristalinas 

no como en los canales de Palacio 

donde el viento de primavera 
     entristece todas las despedidas

NOTAS

1. Raras son las excepciones en las que se ha interpretado el segundo carácter de este verso xing como «ruta, camino», otra de sus posibilidades. En este último caso, la imagen resulta ostensiblemente diferente, ya que se entiende que no son hileras de árboles, sino un camino distinto y separado, es decir, contextualizándolo, un brazo de rio o cauce derivado.

2. qi significa «tela de seda satinada. y, por extensión, "elegante, bello"
3. Se trata de los canales que rodean a la ciudad imperial.


                                                                   Vague de saules
en rangées distinctes
    se succèdent les arbres
            magnifiques

leurs ombres inversées
         traversent 
les ondes cristallines

pas comme dans les canaux de Palacio

où le vent du printemps
      attriste toutes les séparations
 
  PLAYA DE LAS PIEDRAS BLANCAS
 
aguas claras 
      sin hondura 
en el río de las piedras blancas

     cañas verdes 
que se inclinan 
     y se ofrecen

los que viven a una y otra orilla del río

     lavan la seda 
bajo la luz brillante 
      de la luna

NOTAS

1. tan, "banco de arena, hondón, playa de arena; rápido en una corriente de agua". Corresponde al curso medio de un río con poco caudal.

2. qian (no jian): se trata de agua poco profunda.

3. pu (Typha latijolia). Plantas herbáceas pandanales, de hojas disticas. Otros nombres vulgares o comunes son: aceñas, aneas, espadañas (especie de lino amarillo. cañas), bayón, suca.