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dimanche 26 juin 2016

"... l'obstination des grands arbres à défier le carnage du temps"




Les Radis bleus Pierre Autin-Grenier
Édition augmentée
Collection Folio (n° 4163), Gallimard
Parution : 10-03-2005

mercredi 22 juin 2016

troupeau

Une brebis grimpe sur une autre. La désigner. Tiens, on dirait qu'elle est susara celle-là. Son éclat de rire "alors toi, on croirait pas que t'es d'ici !" Rectifier aussitôt "je voulais dire arkara". Vache ou brebis en chaleur, deux désignations. Ne pas confondre !

mercredi 15 juin 2016

ronde (18) : jardin(s)

La ronde est un échange périodique de blog à blog sous forme de boucle, mis en ligne le 15 du mois. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième et ainsi de suite. 


Sur le thème de Jardin(s),  j'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir Hélène 

tandis que je me décale vers Noël Bernard




Closerie. Il y a, dans la physionomie des lieux, un jardin du haut qui jouxte le village, enclos de murets  chaperonnés de grès qui bordèrent des tombes. Ici poussent les ifs et, rituellement, fleurissent les lilas. Le talus garde trace d'une grotte de Lourdes entourée de pervenche comme conque marine

Cloître. Plus loin, devant le bâtiment se cache une citerne au couvercle de fer près d'un grand carré d'herbe bordé d'acanthes où nous déambulons, contemplant en silence le mystère des murs contrefortés de pierre.

Parc. Derrière le grand mur de brique et de silex, commence le drapé des jours à l'abri des bruissements et clameurs du village. Sous mes yeux se dessinent en courbes de niveau le passage des ombres. Celle des chats qui, entre deux rêves, partent chasser la nuit. Celle des soleils passés et des lunes d'hiver. Et celle des absents. 
Les grands frênes se meurent et j'en suis attristée. Il faudra replanter.

Point-de-vue. Dans le jardin du bas, tête levée je contemple cheminées et clocher qui concourent dans une course-en-ciel avec le tilleul immense et séculaire tout enchâssé de buis plantés en 1746 – cette année-là, je veux le croire. Bientôt il répandra les bouffées de ses sucs sous le chant des abeilles.

Étang. L'étang noir est un monde de secret que nul ne jardine. Ou peut-être seulement les poules d'eau qui chaque printemps construisent un nid flottant, un abri de jardin comme une île sur un monde qu'elles protègent de cris violents pour chasser les intrus. Les tétards frétillent dans leur course à survivre. Ainsi sonnera le chant des grenouilles dans les soirs de l'été.

Potager. Le jardin est fait d'espoirs et de renoncements.

Bartas*.  Enclos dans la topographie, il y a, dans un coin, de ces coins de broussailles, de ces lieux qu'on abandonne au lieu qui y reprend ses droits. Fait d'herbes folles et de buissons, de taillures, de gratterons et d'orties, de liserons à la férocité glaçante. Parfois viennent y pousser les ancolies, comme poussent sur les grands murs euphorbes et pavots transportés par le vent ou le vol des oiseaux. Bartas, car il faut bien transplanter ici les mots venus du Sud, aux antipodes de l'enfance sur les sentes du jardin.


5 juin 2016


La ronde tourne dans ce sens :













chez Elise L




chez un promeneur, etc.