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lundi 30 décembre 2024

en marchant vers le parc du château


longer l’église Saint-Martin, une échappée vers le boulevard des Pyrénées et le pic du Midi d’Ossau, rêver d’immensités blanches, 


se retourner vers le château doré dans la lumière de cette fin d’après-midi, 


le pont d’Espagne, de l’autre côté Jurançon, 


depuis une modeste crête, la voie ferrée et le gave, 


 et retour au château, quelqu’un commence à fermer les grilles Ne vous pressez pas, le parc reste encore ouvert 3/4 d’heure, je mettais juste le premier battant. 

dimanche 29 décembre 2024

Lu et vu (129)


Lu

Zéro de Laura Vazquez 

p 105


tu as déjà dit merci à un homme qui t'expliquait comment faire je suis sûre que tu as remercié un homme 
qui t'expliquait comment faire 
je suis sûre que tu as choisi des couleurs douces calmes douces et calmes
pour tes vêtements pour tes affaires 
et je suis sûre que tu souriais
je suis certaine que tu as ri à propos d'autres femmes avec 
des hommes
je suis sûre que des hommes se moquaient d'une femme et toi avec le reste du monde tu as ri 
je te vois rire 
je te vois
je suis sûre 
que tu n'as rien stoppé j'en suis sûre tu n'as pas dérangé ça ne t'a pas dérangée 
tu as oublié
je suis sûre qu'un groupe d'hommes riait 
et toi aussi tu riais 
et tu u as oublié

non

si

J'ai peut-être ri

Vivante de Clara Ysé

Une vie française de Jean-Paul Dubois

Vu

Film

Vingt dieux de Louise Courvoisier 

Exposition 

Geure Bazterrak une exposition photo d’Anne Rearick au centre culturel Okendo de Saint-Sébastien


Gure Bazterrak chanson de Mikel Laboa, paroles Joxean Artze (traduction) citée au verso du carton de présentation
Maite ditutMaiteGeure bazterrakLanbroakIzkutatzen dizkidanean
Maite ditutMaiteGeure bazterrakLanbroakIzkutatzen dizkidanean
Zer izkutatzen duenEz didanean ikusten uztenOrduan hasten bainaizIzkutukoaNere baitan pizten direnBazter miresgarriakIkusten
Maite ditutMaiteGeure bazterrakLanbroakIzkutatzen dizkidanean
Maite ditutMaiteGeure bazterrakLanbroakIzkutatzen dizkidanean
Zer izkutatzen duenEz didanean ikusten uztenOrduan hasten bainaizIzkutukoaNere baitan pizten direnBazter miresgarriakIkusten



samedi 28 décembre 2024

au marché (29)

avec la vendeuse, le Portugal n’est pas loin dans sa voix, En Espagne c’est pas comme ici, tout le monde garde son accent, même les hommes politiques quand ils passent à la télé 

vendredi 27 décembre 2024

au champ


paysage fantomatique, surgi du  brouillard un tracteur orange, Les Renault c’est comme ça, trois poules grattent frénétiquement le sol, une chanson s’échappe de la cabine, la radio est allumée, pas trace d’humain, où est le voisin ? 

jeudi 26 décembre 2024

des friandises

 


une poignée de mais pour Izar (Étoile), c’est la favorite 


mais  on peut bien renverser la casserole, quand y en a plus, y en a plus

mercredi 25 décembre 2024

et au bout du chemin (11)

 



un phare, celui de Pasaia, Pasajes, Passage

mardi 24 décembre 2024

Petites choses qui (91) rendent mélancolique

Donostia Marina, dimanche 15 décembre 24, 13 heures 

marcher tête nue, un crachin pénétrant, s’arrêter devant une fenêtre ouverte sur le port, trois pigeons transis sont en faction, une entêtante mélodie hésite et se reprend

lundi 23 décembre 2024

Zéro de Laura Vazquez

Zéro Laura Vazquez Éditions du Sous-so

Midi de France Culture, Marie Laborie reçoit Laure Vazquez, le 19 novembre 24

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/laura-vazquez-poetesse-et-romanciere-1623219

lecture à la dixième minute de l’extrait p 133 à 147 (2mns20) cliquer sur le lien
https://drive.google.com/file/d/1nyknW8b9PetGqph2VmmZZF7ZojXNrCr9/view?usp=drivesdk (cliquer sur le lien)  p 133 à 147, lu par Laura Vazquez 

une fois 
j'étais enfant 
derrière ma maison 
une rivière passait un jour 
près de la rivière
dans la rivière 
l’eau noire
 les usines déversaient 
leurs déchets 
les liquides sombres 
et ce jour-là
l'eau noire 
j'ai plongé 
je veux dire 
je suis entrée 
sombre 
si noire
ce n'était pas seulement de l'eau 
gluante épaisse 
je suis devenue collante 
sombre
je n'avais plus une peau mais 
une couche d'épaisseur 
une couche d'épaisseur 
et le liquide
sombre comme une nouvelle enveloppe 
comme une personne neuve

j'étais seule enfant 
j'allais près de la rivière
ou dans les arbres dans les églises et les garages 
je trouvais des objets secrets jetés je traînais

j'avais des visions dans mon esprit
 je regardais longtemps le ciel ou les murs 
je voyais des points d'or et d'argent 
ils scintillaient parmi les choses 
j'aurais voulu

les mettre dans les yeux d'une autre personne 
j'inventais une personne 
et je lui mettais dans les yeux 
les points d'or 
d'argent

cette personne et moi regardions 

les mêmes points

et mon estomac ne fonctionnait pas très bien 

je vomissais beaucoup


le matin tous les matins dans mon enfance 

mon estomac avait des problèmes mais j'avais des visions 

j'étais en moi


et me lever me préparer et faire une journée me semblait 

et tout me semblait 

les eaux noires 

je me demande 

si c'est ici 

et c'est


c'est ici que tu existes 

on dirait qu'une maladie se propage 

on dirait qu'elle nous modifie 

tu es sèche 

toi

tu es ici mais tu es sèche 

tu es fatiguée 

tu es là 

tu es pleine d'usure


tu recommences


oui

c’est ça

ma tête se met à bouillonner


oui
je le vois aux yeux
elle se met à bouillonner 
touche

l'autre touche sa tête

il n'y a plus beaucoup de lumière ici

non

je vais allumer

n'allume pas

pourquoi

n'allume pas maintenant

pourquoi

est-ce que tu te rends compte

silence


tu n'as pas remarqué 

j'ai trop de lumière 

tu n'as pas remarqué


silence


p 105


tu as déjà dit merci à un homme qui t'expliquait comment faire je suis sûre que tu as remercié un homme 
qui t'expliquait comment faire 
je suis sûre que tu as choisi des couleurs douces calmes douces et calmes
pour tes vêtements pour tes affaires 
et je suis sûre que tu souriais
je suis certaine que tu as ri à propos d'autres femmes avec 
des hommes
je suis sûre que des hommes se moquaient d'une femme et toi avec le reste du monde tu as ri 
je te vois rire 
je te vois
je suis sûre 
que tu n'as rien stoppé j'en suis sûre tu n'as pas dérangé ça ne t'a pas dérangée 
tu as oublié
je suis sûre qu'un groupe d'hommes riait 
et toi aussi tu riais 
et tu as oublié

non

si

J'ai peut-être ri

dimanche 22 décembre 2024

Lu et vu

Lu 

Terminus radieux d’Antoine Volodine

Vu

Spectacle

Dom Juan mis en scène par Macha Makeïeff au Parvis de Tarbes

au moins deux cars garés au pied de l’escalier qui conduit à la salle, spectacle ce jeudi à 19 heures et non 20h30 comme la veille, beaucoup de lycéens, applaudissements à tout rompre, le jeune voisin de fauteuil, sourire ébloui, J’en ai mal aux mains puis timidement Vous croyez que je peux le prendre ? Je l’ai récupéré entre deux sièges, tel un trésor, le dépliant de présentation distribué à l’entrée C’est pour ma mère,  pour qu’elle voie elle aussi, on vient de Nay vous savez, comme l’aveu d’un bout du monde, trente kilomètres dans la nuit et le sentiment d’une expédition. sans doute un seconde, sans doute le premier spectacle de sa vie, bravo aux profs, y croire encore


samedi 21 décembre 2024

Parole de (9) gynécologue

la dernière visite, notre premier, j’étais sur le point d’accoucher, il allait me raccompagner, et là avec une sorte de petite moue, il me dit, il faut que je vous prévienne elle l’imite, on imagine sans peine une sorte de dédain, vous aurez un bébé minuscule, à peine arrivée à la maison, je fonce sur Vincent, tu sais, ça sera un minus, alors, cours acheter des baby gros un mois et vous allez pas me croire, elle ménage un suspense, se redresse avec fierté, 3kilos8, il pesait ! les babygros, sûr qu’il les a jamais mis, revoyant encore la scène, non mais l’assurance avec laquelle il m’avait dit ça

vendredi 20 décembre 2024

Parole de (8) mère

Noël, cette année, c’est à la maison et franchement, j’aime autant. Quand c’est chez le fils, j’apporte le plat principal, chez moi au moins, je sais où sont les ustensiles

mercredi 18 décembre 2024

7 décembre la marche de nuit Ibilargi à Anglet

organisée par Ibaialde, une dizaine de kilomètres dans la forêt de Chiberta et au bord de l’Océan au profit cette année d’Enfance et Partage, l’année dernière de La Banque Alimentaire, l’année prochaine ? suspense, ça se décide ensemble. Météo décourageante, de fortes rafales de vent, partira, partira pas, finalement ceux qui veulent, prudence, on se contente de longer l’Océan, quelques-uns restent au local, vin chaud et chocolat chaud Cazenave

un peu plus d’une centaine s’élancent à la nuit tombée, 


échanger avec l’un ou l’autre, tranquille, pas une course, 


le vent toujours, il soulève les capes de pluie, l’Océan gronde, embruns sur le visage, 

on rit, on se sent vivants, 

s’ébrouer à l’arrivée, vin et sagardoa cidre, puis chistorra grillée brûlante pain, fromage brebis Onetik de Macaye et des noix, de nombreuses petites mains ont œuvré, 

chants basques repris en chœur, tombola, trente-et-un lots ! bientôt les comptes au cordeau du trésorier et le montant du chèque pour Enfance et Partage. 

Simple et bon enfant, de ces soirées qui ne s’oublient pas, célébration joyeuse, sens de l’organisation et force du collectif. 

lundi 16 décembre 2024

Petites choses qui (90) réchauffent le cœur

la croiser impromptu à l’extérieur du Super U de Nay, dehors il pleut  des cordes, la suivre à l’intérieur, trois courses puis caisses rapides, et un peu plus loin, lui, un signe, bonté et chaleur d’un sourire, bien vingt-cinq ans sans le revoir, une tête à la Léo Ferré qui aurait bien vieilli, d’après elle quatre-vingts dix ans bientôt, la pluie toujours, c’est décidé, elle le raccompagnera, l’attendre Il dit que tant qu’il y aura des caissières il ne scannera pas ses articles, et ça dure et ça dure, il finit par arriver traînant un peu des pieds, Tu comprends j’avais oublié mes lunettes dans la voiture chez le garagiste et au moment de taper le code impossible de voir les chiffres, alors j’ai demandé au gamin derrière moi de me le faire mais à ce moment c’est la machine qui s’est fichue en panne, rentrer avec vous, c’est gentil mais non, pas question, c’est à deux pas, ça va me faire ma gymnastique, le reconnaître bien là, une obstination douce et le rayonnement de la confiance, le prof de maths qu’unanimement les élèves aimaient, et comment non, une  confiance qui lui faisait par exemple prendre sur mes épaules, même pas peur, l’organisation de sorties au ski, deux bus entiers vers  Cauterets chaque samedi, ils sont combien à avoir appris grâce à lui, jamais un problème, d’ailleurs le ski, il l’évoque en passant, il aimerait bien en faire un peu cet hiver encore 

dimanche 15 décembre 2024

Lu et vu (128)

 Lu

209 Rue Saint-Maur Paris Xe de Ruth Zylberman

Vu 

Spectacle 

Le Pas de la Tortue de Pierre Carrive à Hendaye, galerie de photographies L’Angle

Expo

Metanoïa de Fabrice Domenet à L’Angle Photographie à Hendaye

vendredi 13 décembre 2024

parole de (7) mère

ils ont plus de cinquante ans, elle les a souvent portés aux nues, ce soir au téléphone Tu sais elle hésite, cherche ses mots les sentiments, c’est mouvant et parfois sa voix se fissure ses enfants on ne les aime plus, non, je ne sais pas

mercredi 11 décembre 2024

mots oubliés (14) clapier

 

Aia, 26 novembre 24, midi 

qui pour dire encore en regardant les grands ensembles, on dirait des clapiers ?

mardi 10 décembre 2024

encore un peu d’automne

 

Amikuze, 5 décembre 2024

Coarraze, 2 décembre 2024

Saint-Sébastien, 25 novembre 24

dimanche 8 décembre 2024

Lu et vu (127)

 Lu

Le vieil incendie d’Elisa Shua Dusapin


« Je monte me coucher avec un album de Claude

Ponti, L'arbre sans fin. Je n'ai pas oublié la scène où la petite créature endeuillée se retrouve prisonnière d'une planète sur laquelle règnent des milliers de miroirs. Chacun renvoie une image légèrement différente, on ne peut s'échapper qu'en trouvant celui qui nous reflète vraiment. Je me demande encore comment la petite créature y parvient si aisément. » p 52 


… comme Neige Sinno, génération Claude Ponti 


Limite d’Antoine Emaz

     28.08.2013



parce que tout sera perdu 

presque déjà 

perdu


hors de portée


alors quoi


de tout l'épais 

restent des bribes 

des riens


au bout de la langue 

si peu 

de vif 

encore à lire


débris d'avoir été d'être

et quoi

quel élan neuf

voilà ce qui creuse le soir

(p 17, 18)


VI



les mots hésitent


quand ça secoue trop

ils filent à l'abri

dans la cave


des années on a pu croire 

qu'ils menaient un peu la danse


ils fuient


et ne reviennent qu'après 

quand ça se tasse un peu

 durant le lent retour au calme

(p 70) 


V


on voudrait tenir encore la barre


la barque est déjà partie 

sa voile est noire ou blanche 

qu'est-ce que ça bouge en tête 


le jeu est fait


on peut discuter les erreurs 

bien sûr

on a encore du temps 

même court

pour la politesse en fin de partie

(p 47)


III



dehors est resté à la pression normale

mais on a du mal 

à faire avec


on aimerait 

seulement être tranquille 

face au jardin 

ou bien trouver refuge 

au fond de la page 

attendre

parmi les ombres muettes


laisser passer

le vent les mots vides 

et tous ceux qui savent

(p 75)


Mémoire de fille d’Annie Ernaux 


« Aucun autre projet d'écriture ne me paraît, non pas lumineux, ni nouveau, encore moins heureux, mais vital, capable de me faire vivre au-dessus du temps.

Juste «profiter de la vie» est une perspective intenable, puisque chaque instant sans projet d'écriture ressemble au dernier. » p 18


« Cette fille-là de 1958, qui est capable à cinquante ans de distance de surgir et de provoquer une débâcle inté-rieure, a donc une présence cachée, irréductible en moi.

Si le réel, est ce qui agit, produit des effets, selon la définition du dictionnaire, cette fille n'est pas moi mais elle est réelle en moi. Une sorte de présence réelle.

Dans ces conditions, dois-je fondre la fille de 58 et la femme de 2014 en un «je»? Ou, ce qui me paraît, non pas le plus juste - évaluation subjective - mais le plus aventureux, dissocier la première de la seconde par l'emploi de «elle» et de «je», pour aller le plus loin possible dans l'exposition des faits et des actes. Et le plus cruellement possible, à la manière de ceux qu'on entend derrière une porte parler de soi en disant «elle» ou «il» et à ce moment-là on a l'impression de mourir. »


« Comment sommes-nous présents dans l'existence des autres, leur mémoire, leurs façons d'être, leurs actes même? Disproportion inouïe entre l'influence sur ma vie de deux nuits avec cet homme et le néant de ma présence dans la sienne.

Je ne l'envie pas, c'est moi qui écris. » p 94

Vu

Spectacle 

Quartett de Heine Müller (1980) mis en scène par Jacques Vincey