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jeudi 29 avril 2010

Ne rien savoir faire de ses dix doigts, pour les trois ourlets se rappeler Lucy, une toute jeune femme lumineuse et gaie, un quart d'heure à pied mais sur le chemin Tonnet, station parmi les livres puis,  pousser la porte de L'atelier de couture, tiens, elle a déménagé de quelques mètres, hésiter sur le seuil, est-ce elle ? pâle, les traits tirés, elle lève à peine les yeux, sourire las, s'approcher, elle reste assise, la machine à coudre, taca, taca, taca, poursuit sa course, soudain apercevoir la tête du bébé prise dans un solide entrelacs de foulards "Si vous m'avez vue à côté, c'était juin, le tout début de ma grossesse, je me suis arrêtée juste dix jours, j'ai pas le choix", envie de lancer comme on le fait par chez nous "Elle te dort la nuit ?" mais elle incline son visage vers le petit crâne encore chauve, sa voix se fait tendre, "Elle est très sage", délicat baiser papillon, ne surtout pas la réveiller.

mercredi 28 avril 2010

De saison, communion solennelle, profession de foi, les petites mariées ont chassé les garçons de la vitrine.

mardi 27 avril 2010

Zarautz

Silhouettes familières.

lundi 26 avril 2010

Descendre à Zumaia puis de colline en colline, la mer en contrebas, marcher vers Deba à sa recherche
 le retrouver
 s'approcher.
Reconnaissance.

samedi 17 avril 2010

Passer une fois encore et surprise ! Ici aussi un rêve d'Italie ? Un jardinier C'est un hommage aux Médicis...
on aurait aimé faire venir les poteries de Sienne, mais c'était vraiment trop cher, suit un chiffre astronomique, il doit exagérer, alors finalement on les a prises à Ossès, chez Goicoechea. Plus près, c'est vrai.
 Un peu de temps encore avant qu'elles se fondent dans le paysage...
 au fond là-bas, juste après le petit jardin.

vendredi 16 avril 2010

récupérer (5) : Son âge... ?

Sur ses quatre-vingt-onze et le dernier de cette classe-là... tous les autres sont partis. Il virevolte en fauteuil roulant dans la cuisine, éteint la télé. Diabète. Amputé des deux pieds. Une vie à bricoler. Juste une porte à petits carreaux vitrés à pousser et le grand atelier. Fermé. Au bout de la table un petit établi, celui des vieux jours, du périmètre rétréci. Hâte gourmande, mains qui s'empressent  "Je vais te réparer ça mais ne tarde pas à venir le récupérer".

jeudi 15 avril 2010

Hésiter à reconnaître, dans la main bout de bois calciné, étron brun ? Non l'appareil-photo.

mercredi 14 avril 2010

Avenir

Quand je ne pourrai plus voyager loin, je serai en beige à Biarritz.

mardi 13 avril 2010

Il avait pris votre toute petite main dans la sienne.

Tu vois, ces arbres c'est moi qui les ai plantés. Un amour là s'était scellé.

dimanche 11 avril 2010

 Amaren Alabak, (les filles de la mère, de la terre mère), avec simplicité, elles s'exécutent et chantent a cappella, esquissent un pas de danse, vous les croisez au hasard d'une fête de village, d'un festival, toujours un moment de pur bonheur, une aisance, une fluidité acquises par des années de travail dès l'enfance avec le père de Maika, le musicien Mixel Etchecopar.

Amaren Alabak : Maider Bedaxagar, Graxi Bedaxagar, Lüxi Agergarai, Arantxa Camus, Ihitz Iriart, Maika Etxekopar

Influences : Ce sont d’abord des chants de femmes de par chez nous, des chants basques, portugais, aragonais, italiens appris dans leurs maisons, dans la vallée de la Soule (Pays basque); et puis ce sont de vieilles histoires des villages alentour, des histoires de mort et d’amour que l’on veut encore raconter; il y a aussi les choses que l’on chante pour ne jamais les oublier : ce sont les vers qu’un curé écrivit en hommage aux femmes quelques siècles avant nous; ou bien l’amertume du poète qui sent la mort proche de notre langue et de la terre mère; enfin quelques chants pour danser et des danses chantées. Nous sommes un groupe de filles et de voix seulement. Nous allons avec nos petits bancs, nos bâtons ou Xixili, tout dépend…(source MySpace)

samedi 10 avril 2010

casser la croûte au marché

Il y avait encore des marchés, les paysans étaient des travailleurs de force, ils concluaient leurs marchandages (en basque tratuak) au bistrot de la place, cassaient la croûte les coudes sur la table, buvaient du rouge dans des verres à fond plat, les ballons c'était pour les grands jours et encore, les femmes attendaient, râlaient, c'est qu'ils tardaient et forçaient parfois sur le rouge, ces quelques heures leur échappée, pensez, là tout le canton  et les maquignons de la contrée, tant de nouvelles brassées là, Alors quoi de neuf ? Zer berri ? elles leur disaient au retour, l'alcootest n'avait pas encore été inventé, on n'avait pas encore peur de son taux de cholestérol et à dix heures du matin oui, c'était bon de manger à la fourchette...

"Chez Mantette" vendue aux enchères (7 avril 2010)


Bien qu'elle réside depuis quelques années à Départ, Dominique Lamarque n'a jamais oublié Castétarbe. Route de Bayonne, durant trois décennies, elle a veillé au destin de la fameuse auberge du quartier, que sous nos cieux tout le monde appelle encore « Chez Mantette. » Alors quand elle a appris, ce début de semaine, que l'établissement, suite à une liquidation judiciaire, serait prochainement mis aux enchères, on comprend que quelque émotion l'ait secouée.
                                 365 jours par an
Il est vrai que de ces murs Dominique recèle autant de souvenirs que si elle avait 1 000 ans. « J'y suis rentrée en 1973 et suis partie en 2003. Après avoir passé 30 ans. Et ce fut 30 années de bonheur. » De bonheur mais aussi de travail. Car celle qui est entrée dans l'établissement par son mariage, y était « 365 jours par an. Sans jamais être malade. En faisant toujours le maximum pour rendre mes clients heureux. » Avec un lever quotidien à 4 heures du matin et des heures de fermetures souvent imprévisibles.
Il est vrai que l'Orthez des années 70 et 80 avait un autre visage. C'était celui des usines de meubles (Bois Béarnais ou Circoncision), du textile florissant, des ouvriers et employés qui avaient pour habitude de boire un verre de rosé avant de rentrer chez eux. Beaucoup se retrouvaient à Castétarbe. « J'avais aussi tous ceux de Baigts ou Puyoô qui en rentrant de Lacq s'arrêtaient à l'auberge. Les jeunes aussi, qu'ils soient de Castétarbe ou de l'équipe de foot de Baigts. » Dominique se souvient de ces épouses qui téléphonaient pour savoir si leur moitié refaisait toujours le monde au comptoir. « Elles me demandaient si leurs maris n'allaient pas rentrer un peu pompettes. Il n'y avait pas la peur du gendarme à l'époque. » Et puis, même si elle les a vues évoluer, les relations sociales étaient autres. « Les gens prenaient le temps de se parler, de s'arrêter... Aujourd'hui, on a vraiment l'impression que tout le monde est pressé. »
                            Les fameux petits-déjeuners à la fourchette
 « Chez Mantette », c'était aussi l'antre des petits-déjeuners à la fourchette, tradition que plusieurs générations ont souhaité entretenir. « Cela a commencé comme cela. Un jour, quatre agriculteurs sont venus au marché. Et, ils m'ont demandé une omelette, presqu'en s'excusant. Et en Béarnais. Je leur ai préparé et en partant, ils m'ont questionné pour savoir si je leur cuisinerais une entrecote pour la semaine suivante. J'ai dit oui, et cela a commencé comme cela. Parfois, je faisais plus de 100 couverts. En proposant toujours deux plats. » Petit à petit, les convives se sont agrégés chaque semaine.
Mais réduire l'auberge à se ce souvenir des mardis gourmands serait injuste. « L'auberge, c'était aussi un lieu où j'ai vu grandir des jeunes. J'ai eu leurs enfants après comme clients. Et qu'est ce qu'on a pu travailler ! »

... et la suite

vendredi 9 avril 2010

Cimetière, puis passer par le porche de l'église, lire avis de décès et horaires des messes du secteur Tu te rends compte, le travail qu'il a... l'équivalent de huit paroisses à lui tout seul et après lui, fini, on n'aura plus personne... des volettements, un gazouillis joyeux, se retourner et lever les yeux vers les hirondelles
un peu plus tard, cerisiers en fleurs, oui, le printemps" a raison". Sourire à tant de promesses et repousser cette impression, parfois, de cœur qui plombe...

...  puis au-delà de tout état d'âme, offert, et quel cadeau ! prendre le temps nécessaire pour lui permettre de déployer ses richesses, ce texte, bref extrait :
   Se souvenir d’un mot, d’un vers, des traits saillants d’une pensée, c’est sortir un moment du camp et se rappeler contre toute évidence l’existence et l’expérience du « beau » et du « bien », même si c’est pour mettre à bonne distance la « culture » ; c’est en même temps y revenir en utilisant l’œuvre comme métaphore et ressource d’intelligibilité au milieu de ce qui n’a pas de sens et ainsi « baliser l’espace », comme le dit Luba Jurgenson (1); c’est enfin témoigner « d’ores et déjà » (Jurgenson), et garder l’espoir que rien ne sera oublié après et que ce qui peut passer pour un détail ou une occupation bien inutile deviendra la pierre de touche du témoignage, contre toutes les tentatives ou les tentations de l’oubli.

jeudi 8 avril 2010

Le train est en gare. Je cours le long de la voie, piétine. Il part.

mercredi 7 avril 2010

Chue dans une âpre terre oubliée. Les enfants avaient fui. Ici et là, leurs traces. Autant d'os à ronger, les chiens se régalaient.

... et bien sûr je "copieu" !

mardi 6 avril 2010

Sur la table de la cuisine, un mot,
à l'étable, approcher,
Pascaline s'éveille.

lundi 5 avril 2010

Le matin, un peu de ménage, un tour au jardin, la soupe à préparer, ça va, mais l'après-midi, souvent je me sens faible, la tête qui tourne, les jambes molles,Qu'est-ce qu'y a ? Je l'oublie toujours mais ça me revient et je me raisonne, Tu as quatre-vingt-quatre ans, alors je m'installe au fauteuil et me repose avant de reprendre.

samedi 3 avril 2010

Il est tôt encore, un corps s'est lové là. Il  a repoussé la chaleur douce de cette matrice, puis est parti sans se retourner. Sur le banc, le lendemain trace de son passage encore là.

vendredi 2 avril 2010

Nettoyage de printemps (2)

Pâques. Dessus de cheminée. "Ils brillent tes cuivres !" Série Craonne 1917.

jeudi 1 avril 2010

Ils obéissaient. Futurs serveurs, chefs de rang ou sommeliers.