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lundi 9 septembre 2013

"Et s'il m'arrivait une lettre, venez vite me l'apporter, je l'ai attendue toute ma vie"


Je dois mourir- Marc Alyn, in Liberté de voir, ed. Terre de Feu

Je dois mourir je le sais
pour que la terre continue
sa petite marche tranquille
dans le jour et la nuit

Pour que ma voix s'incruste
comme un lichen en vos mémoires
avec les griffes de mes rires
et les mains liée de mes larmes

Je dois mourir pour renaître
chaque matin à la rosée
quand le ciel dans les yeux des bêtes
semble venir se reposer

Je dois partir
avant la tentation d'être un autre
avant d'être châtré par les mains de la gloire
je dois mourir pour être moi

O les étoiles de ma nuit
flamboyantes parmi les torches
c'est mon cortège qu'on emmène
sous les oliviers bleus du ciel
c'est ma jeunesse qu'on emporte
avec des cordes et des poulies
vers cet horizon dur sans porte
où je puisse accrocher mes doigts!

Dites quand tout sera terminé
pensez quelquefois à cet amour qui m'étouffait
Et s'il m'arrivait une lettre
venez vite me l'apporter
Je l'ai attendue toute ma vie.

2 commentaires:

  1. J’avais découvert ce poète grâce à une revue intitulée poésie1 quand j’étais jeune et ne lisais que de la poésie

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  2. Je ne sais plus comment je suis tombée sur ce poème, une anthologie Seghers peut-être, ces mots m’ont profondément marquée en leur temps, je continue à les porter mais votre commentaire me rappelle que je l’avais glissé ici, que voulez-vous, mon blog se fait vieux, je vieillis avec lui.

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