(...) Depuis longtemps il luttait pour s'arracher à cette apathie qui était comme une blessure ouverte par où s'écoulait le sang même de sa jeunesse. Il aurait voulu ressentir les émotions dévastatrices, affronter d'horribles dangers, se débattre avec la hardiesse d'un être vivant. Mais, en même temps, il était vaguement effrayé par cet univers inconnu, fulgurant de maléfices et aux souffrances impérissables. De sombres présages le dissuadaient d'entreprendre une aventure aussi hasardeuse. Le sentiment de son impuissance l'écrasait, le rejetait toujours vers le monde de paresse séculaire où il végétait dans la maison familiale, entouré d'une sécurité plus annihilante que la mort. Jamais il n'atteindrait à cette liberté d'action, à cette ardeur impitoyable de vivre déployée par l'enfant. Il avait l'impression qu'entre lui et le monde où vivait l'enfant, il y avait une infinité désertique peuplée de noirs sommeils.
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