Rechercher dans ce blog

samedi 25 janvier 2020

vieillir (27)

avec une amie, au Berry, la brasserie institution paloise, se faufiler pour se glisser sur la banquette, son manteau effleure la corbeille à pain du voisin, une tranche dégringole, lui, à son téléphone, il le quittera juste le temps d'engouffrer sa nourriture, rapide coup d’œil déjà peu amène vers sa veste, son visage se détend légèrement, elle n'a rien puis regard vers sa voisine de banquette, et dans l'instant le voir ajuster le masque du glacial excédé, et à nouveau le téléphone, fort, imposant, un ogre, face à lui, un frêle jeune homme, au téléphone lui aussi, l'air transi, un rien gêné, peut-être sur la sellette, brefs échanges, le brouhaha de la salle, surnagent des bribes d'anglais, de français, puis l'addition et ils s'en vont, soupir d'aise, Elle, acide Fut un temps où ça l'aurait pas gêné tant que ça que j'effleure sa manche mais le voilà qui revient, il fouille la banquette du regard, se penche, ah ! son couvre-chef et  s'éloigne Fut un temps où il n'oubliait pas ses petites affaires, se regarder et rire ensemble, une légèreté

4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce moment saisi par petites touches impressionnistes : on y est, on est là aussi, dans cette brasserie avec vous deux, sur un coin de banquette.

    RépondreSupprimer
  2. merci, ça me touche et me fait du bien !

    RépondreSupprimer
  3. J’adore moi aussi ces instantanés que tu distilles sur ton blog. Celui-ci est particulièrement savoureux, et la chute en deux temps tout à fait réjouissante.

    RépondreSupprimer
  4. ce que j'aime de ce qui m'entoure, de toutes petites choses, juste là à ma portée, peut-être à défaut de "grandes" en amitié avec le pauvre mais fier Renard de La Fontaine "Fit-il pas mieux que de se plaindre ?"

    RépondreSupprimer