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vendredi 30 août 2024

Petites choses qui (78) réjouissent le cœur

 retour de marché, rue Samonzet, pas dansant, tempes argentées et silhouette dégingandée, un air insistant d’adolescence, à son épaule un sac de toile Biocop, il s’arrête parfois, le dépasser, dans sa main un bouquet fouillis de dahlias et zinnias, il le contemple, sourit, quelqu’un sera heureux

mercredi 28 août 2024

Petites choses qui (77) réchauffent le cœur




parc Beaumont, bientôt midi, à l’ombre généreuse d’un arbre, un jeune home allongé sur le dos, rien ne vient le distraire, il lit

lundi 26 août 2024

Petites choses qui (76) réchauffent le cœur

La croiser au Hédas, une toute petite fille, jupe qui tourne, t-shirt rose et sandalettes dorées, cinq six ans pas plus, quelques pas derrière elle un jeune couple , tongs et bermuda, ils se donnent la main, volte face de la petite, elle bombe le torse, sa voix se fait sifflante, En rangs, allez on se dépêche, entendre soudain la voix de la maîtresse, les parents se regardent, sourient

dimanche 25 août 2024

Lu et vu (112)

 Lu

Si le soleil ne revenait pas de C.F. Ramuz

Dix petites anarchistes de Daniel de Roulet

Whiskey de Bruce Holbert

La femme aux cheveux roux d’Orhan Pamuk

Vu

Comme le feu de Philippe Lesage

samedi 24 août 2024

barrage de Bious-Artigues

 

concert joyeux de sonnailles dans l’azur, un piétinement, les troupeaux descendent, colliers ouvragés, 

Juliette

mercredi 21 août 2024

Eaux-Chaudes, vallée d’Ossau




une rue village, sur la gauche de sa façade décrépite la Maison Loustaunau annonce également un restaurant, sur la droite une Épicerie Mercerie, une grande maison la maison Loustaunau

dimanche 18 août 2024

Lu et vu (112)

 Lu

En cas de forte chaleur de Maggie O’Farrell

Chanter d’Amos Oz

Scènes de vie villageoise d’Amos Oz

Au nord du monde de Marcel Theroux

Les pleurs du vent de Medoruma Shun

Requiem pour une ville perdue d’Asli Erdogan

J’aurais dû rester chez nous d’Horace Mac Coy

Vu

Ballet Maurice Béjart Hommage Opéra de Paris L’Oiseau de feu, Le chant du compagnon errant et le Boléro

jeudi 15 août 2024

Conversation (33) en boutique

Elle accompagne son mari, l’habiller toute une histoire, lui  Ce pantalon ? mais pourquoi tu veux que je le prenne, j’ai le même à la maison, le ton monte jusqu’à un Ixilik Tais-toi ! excédé À la vendeuse On voudrait quelque chose de bien, c’est pour un mariage mais à notre âge vous comprenez, on fait beaucoup d’enterrements, il faut quelque chose pour tout aller, qu’il puisse remettre facilement, la vendeuse comprend, maintenant docile  il se laisse entraîner, veste pantalon ceinture, cinq minutes, carte bleue et c’est fait, il a l’air content, pensent-ils chacun de leur côté que ça pourrait aussi être sa dernière tenue, celle d’apparat autour de laquelle on s’inclinera un jour ? 

mardi 13 août 2024

à la ferme (10)

 


pas question de se laisser distraire, retourner à sa tâche, couver



dimanche 11 août 2024

Lu et vu (111)

 Lu

Le café sans nom de Robert Seethaler

TU L'AS VU ? Blanc comme un linge. Carrément livide, et ces cernes qu'il a sous les yeux. Et puis maigre comme un coucou avec ça. Mais en fin de compte pas mal. Mieux qu'avant. Certains hommes, la maladie leur va bien. D'autres c'est la mort. Au premier abord on ne le reconnaissait pas. Il débarque comme un revenant et commence par vider les cendriers. Avant de dire bonjour. Un patron de café n'a pas besoin d'être poli. Il faudrait complètement cesser d'être poli, il faudrait dire la vérité.La vérité et la politesse s'excluent pour ainsi dire l'une l'autre. On n'en est pas là tout de même. Le principal, c'est d'avoir l'air aimable. Et tout le monde était content qu'il soit revenu. Mais qu'est-ce qu'il avait, finalement ?Une grippe? En plein été ? Les gens n'ont plus aucune résistance. Je n'ai jamais été malade de ma vie. Même les accouchements ne m'en ont pas vraiment fait voir. Moi si. Ça m'a complètement déchirée là en bas. Les enfants je les ai payés cher, par des années de vie! Ça, tu ne peux pas le savoir, sans les enfants tu serais peut-être partie depuis longtemps. Je vais te confier un secret: c'est juste pour rester jeune que j'ai eu les enfants. Ce n'est pas un secret, on le fait toutes. Mais ça ne sert à rien. Pour arrêter le temps, Pour arrêter le temps, tu fais des enfants, l’un après l'autre, et un beau jour ton giron est asséché. On ne peut pas arrêter le temps, voilà. J'ai mal au coeur. Eh bien cesse de boire autant de café. Depuis que j'y mets un doigt de cognac, je le supporte mieux. Tu vois, il y a une solution à tout. Maintenant, c'est Rudolf Kirchschläger qui est président. Il paraît qu'il prend tous les jours un bain de pieds dans de l'eau vinaigrée. Incroyable. J'aurais bien accordé encore un moment à Franz Jonas. Ça, c'était un homme bien. Maintenant il n'est plus rien. N'empêche que Kirchschläger est séduisant. Bien plus séduisant que Jonas. Il n'a pas de mal. Et pas de mérite. Le physique on n'y peut rien. Quand j'étais jeune, on m'a dit une fois : Chère demoiselle, vous êtes trop belle pour moi, je le sais, mais je tente tout de même ma chance, voulez-vous venir au cinéma? Quelle ineptie! Tu l'as envoyé promener? Non, je l'ai épousé. Je n'ai jamais vraiment compris les hommes, mais j'aimais bien les avoir à mon côté. L'amour ne m'a jamais fait mal. Mon père disait toujours : les souffrances ne sont que les petits coups de griffe de la vie. Là où ça devient grave, c'est quand on cesse de les ressentir. Un homme intelligent, sauf qu'ensuite il s'est mis à boire. Les hommes intelligents se mettent à boire et les imbéciles te racontent un beau jour qu'ils voudraient revenir dans le sein maternel. Ou peut-être que c’est le contraire. J'ai perdu un peu le fil. Dans les deux cas c’est minable. Quand je ne comprenais pas un homme, je me contentais de sourire. Je crois que j’ai passé la moitié de ma vie à sourire. On boit encore quelque chose ? Bien entendu. Dieu soit loué, je commençais à m’inquiéter. (p 119-121)


Voix endormies de Dulce Chacón


Souvenirs d’un futur radieux de José Vieira


La vie rêvée des plantes de Lee Seung-U

vendredi 9 août 2024

à la ferme (9)

 


elle l’a couvé, elle l’élève, jeune paon

dimanche 4 août 2024

Lu et vu (110)

 Lu

La Couverture du soldat de Lídía Jorge

« Oui, les amandiers s'étaient couverts de pétales en cette fin d'hiver, pendant un mois de février tiède et humide. Ces arbres réticulés avaient l'air de ne pas exister au milieu des autres arbres et soudain on voyait des pétales sortir de leurs branches fragiles. Un voile de pétales émergeait de ce réseau de néant, recouvrait les champs, les réunissait, comme si un souffle blanc s'élevait au-dessus de la terre pour montrer qu'elle était vivante. Une floraison aussi suave, aussi fine, n'avait jamais eu lieu, ni avant, ni après. Les chemins peu fréquentés étaient couverts de tapis de pétales qui survivaient des jours et des jours sans se faner, et quand ils se fanaient, la fille de Walter se disait que la nature revigorée était prête à défier une temporalité qui jamais ne se répétait.

Elle se souvenait d'images de la nature qui enseignaient que la vie s'écoule irréversiblement. Elle se souvenait de coquelicots rouges ondulant à la surface des champs de blé après les batailles, comme si le sang des hommes se métamorphosait en fleurs de la patrie. Elle se remémorait aussi d'autres passages semblables qui forment les pages tragiques des pays, déclamées en musique après les armistices. Sans le vouloir, en cette fin d'hiver, en parcourant les chemins elle pensait à la bataille sous la neige dans les collines des Ardennes, contemporaine de Walter. Elle reculait dans le temps et pensait aux soldats français renant d'une Moscou glaciale, elle évoquait des images épasses d'autres batailles, puis elle pensait à Hector, qu'elle arait fréquenté pendant les années de L'Iliade, Hector mort, transporté en grande pompe sur un char, sous les murailles de Troie. Comment aurait-elle pu évoquer d’autres images dispersées, limitée qu'elle était par l'insignifiance des vagues informations qui lui étaient parvenues sur les faits, confondus dans le souvenir de son âme intime, face au grand absolu qui s'inscrit toujours dans le temps et jamais ne se répète ni ne s'arrête. Cette grande mer en mouvement. Mais, par-delà l'infiniment insignifiant que sa mémoire retenait par bribes et par-delà le glissement véloce de cet immense océan extérieur, se dressait, vigoureux et tangible, ce qu'elle aimait. Elle savait depuis longtemps que pour elle, en certaines nuits de pluie, l'histoire de l'humanité était beaucoup moins importante que celle de son père, même s'il était indigne de le penser et encore plus de le dire, fût-ce à voix basse. Voilà pourquoi elle aurait aimé que Walter, qui avait reçu le sobriquet de soldat, soit mort près d'un champ de bataille »

Le musée des contradictions d’Antoine Wauters

« Rongés par la stupeur d'en être réduits à ça (si peu d'intensité, de joie), on cherche la direction de la vie. Sa localisation. Quelle voie ? Quel ciel ? Où est-elle, hein ? Derrière quelles oreilles pleines de poils se trouve la putain de direction de la vie, Mamy ?

Tu sais, hier, on a pris des photos de notre nouveau tatouage. Sur la fesse... Le dragon, oui. Et on les a balancées sur la toile, car on en était fiers, en même temps que, déjà, on en était lassés.

Un rien nous réjouit.

Un rien nous flingue.

Où sont les haricots à couper ? Quelles sont nos tâches du jour ? Des ordres. On veut des ordres et les aboiements de la douceur, Mamy.

Tu te souviens quand on venait dormir chez vous, au village de Fraiture, au sommet du col du même nom, au numéro 54 de la rue du même nom ? Arracher les mauvaises herbes, cueillir les groseilles, laver les poireaux et les couper en prévision des soupes à venir, c'était ça, la direction. À présent, on a le cul entre le fauteuil à oreilles de la nostalgie et celui du rien. Des merles mélancoliques. De tristes merles qui, quoi qu'ils fassent, n'en finissent pas de faire signe à l'enfant de jadis. Toute notre vie ressemble à ça, à une chambre d'enfant. Même nos tatouages sont des dessins d'enfant. Quel adulte sérieux se dessinerait un dauphin sur le bras, Mamy? Ou un dragon, hein ? Qui se laisserait

 dévaster le triceps par les traits approximatifs de la pieuvre dessinée par son fils de 3 ans ?

Les magasins qu'on ouvre ? Des cavernes d'Ali Baba du regret. Ce qu'on y vend ? Les cendres de nos années de bonheur. Radiocassettes, survêtements Adidas. Du kitsch. Les tasses en porcelaine dans lesquelles vous buviez, les mêmes que les vôtres, oui. La marque Boch.

Hier, ces pensées nous ont sapé le moral.

Le monde ne nous suffisait plus. Comme s'il se détachait de nous, tels ces voiliers qui quittaient le port quand vous nous emmeniez à Ostende et Middelkerke, l'été venu. Comme si rien ne restait en nous plus de quelques instants. Comme si notre mémoire était un fantôme passé à la centrifugeuse.

On était un petit peu à cran, hier. »

Vu

Cinéma 

Six pieds sur terre de Karim Bensalah

Gondola de Veit Helmer

Spectacle 

dans le cadre de Un été à Pau, au Théâtre de Verdure Solann

la cavalcade de Mendionde

samedi 3 août 2024

la cavalcade de Mendionde Lekorneko Kabalkada



l’église de Mendionde, 

l’aventure collective d’un village, un spectacle entièrement en basque, 

pendant un an des  couturières à leurs ciseaux, choisir des tissus, se réunir, s’entendre, les jupons s’envolent, un an de répétitions, danse, chant, intermèdes entre burlesque et farce potache, parodie du procès d’une activiste, on égratigne le paysan du coin au robot, les courses à la venta Peio pour l’achat de médicaments vétérinaires, les chasseurs de sanglier, des touristes en quête de selfie avec autochtones « Do you want gasna (fromage) ? » des allusions échappent, leur histoire, les rires cascadent dans les gradins, 


la lumière se fait douce, le spectacle se termine, trois heures ensemble


quelqu’un L’année prochaine à ce qu’il paraît c’est Irissarry, on se donne déjà rendez-vous et salue tante et cousins cousines

vendredi 2 août 2024

dans le vieil appentis




la lumière pleut, d’énigmatiques outils, peu à peu le temps 

jeudi 1 août 2024

Vieillir (60)

 Un groupe d’amis, la conversation roule sur la Covid. Une infirmière Oui, y en a pas mal en ce moment, du pas bien méchant. Une de mes patientes de cent deux ans l’a attrapé, j’étais un peu inquiète mais non, elle s’est bien rétablie. Ce qui la tient, se baigner en Méditerranée et aller au restaurant. Elle l’a fait cette année encore. Ils partent à deux voitures, mère et fille dans l’une, le gendre dans l’autre. Pas quelques jours, un mois entier. Ils la portent jusqu’à l’eau. Elle pense déjà à juin prochain.