un samedi après-midi, du monde dans les rues, mécher tête baissée d’un pas vif, puis se retourner, petit chariot grand sac fourre-tout en bandoulière, elle vous hélait et a couru pour vous rattraper, toute une vie petite et menue mais si frêle aujourd’hui, quatre-vingt-cinq ans depuis le début du mois, se pencher vers elle, vers son téléphone portable, des photos, elle vous montre, des feuilles luisantes de pluie sur le trottoir, le parc depuis son balcon, sa petite-fille chaussée d’escarpins en tenue d’oral blanc… rester longtemps ainsi puis soudain en surplomb derrière vous une voix, instantanément deviner qu’elle va réclamer trois sous et couper court, sa colère alors, vous retourner, très grand, très maigre presque décharné, les yeux brillants Vous pourriez dire bonjour, normalement c’est les, il cherche le mot juste, le moins blessant, c’est les anciennes qui donnent l’exemple, quelque chose fléchit dans son étonnant regard bleu noir, dans vôtre sans doute aussi, l’ombre d’un sourire échappée peut-être, planter votre regard dans le sien Bonjour, vous voyez bien, je ne suis pas disponible pour vous parler, satisfait, il s’éloigne à grands pas Là comme ça, ça va, et disparaît, vous avait-il pistées, elle resserre son grand sac en bandoulière et vous l’accompagnez un bout.
Même si
"Le dire ne console pas de ce qui reste à dire."
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jeudi 20 novembre 2025
mardi 18 novembre 2025
à la ferme (16)
Elle vous entraîne vers sa petite porcherie, ouverte sur un grand champ à l’arrière Tu sais quand on est allé avec Graxia passer la journée borturat (montagne) du côté des Aldudes, une super journée, il connaît là-bas, on a mangé avec un berger, dehors il avait deux truies noires et blanches avec leurs petits, j’ai trouvé ca tellement joli, des truies en liberté, elles prennent ce qu’on leur donne, du petit-lait, des restes, ce qu’elles trouvent, des glands, tu aurais vu comme elles étaient maigres, imagine, une avec treize à la mamelle pendus à elle, j’ai aussitôt eu envie d’en ramener, un j’aurais eu assez mais c’est pas bon un, il aurait pas supporté, être arraché d’un coup à sa mère, à cette liberté, non, c’est fragile un cochon, ça l’a fait rire Graxia, T’as peur qu’ils te fassent une dépression ou quoi ?
lundi 17 novembre 2025
Pau, autour du château d’Heni IV
… la lumière de l’automne encore
et un dernier coup d’œil depuis le grand magnolia avant de s’engager dans le parc
dimanche 16 novembre 2025
Lu et vu (164)
Lu
L’inventaire des rêves de Chimamanda Ngozi Adichie
Soyez imprudents les enfants de Véronique Ovaldé
Haute-Folie d’Antoine Wauters
La passagère des neiges d’Ayfer Tunç
Vu
Spectacle
Velvet de Nathalie Béasse
Cinéma
Au revoir l’été de Kôji Fukada
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vendredi 14 novembre 2025
à pied (38) à Pau
une aurore boréale, vraiment ?
un arrêt en descendant vers la place Gramont, la lumière est belle, le Hédas en contrebas,
le parc du château, prendre le pont d’Espagne, longer le golf, 1956, le plus vieux du continent s’enorgueillit-on ici, la passerelle de Jurançon, remonter le gave,
jeudi 13 novembre 2025
mercredi 12 novembre 2025
Petites choses qui (130) piquent
Les petits, leurs cris, leur agitation, non, décidément elle ne les supporte pas. Son air aussitôt agacé, un sujet de plaisanterie dans le groupe. Ce jour-là, un bambin trottine entre les tables de la pizzeria, on s’apprête à la charrier, elle coupe court, discrète rotation vers la-sans-enfants J’ai élevé les miens.
Nullipares et alors ? collectif coordonné par Chloé Delaume
Le livre le demande clairement : plutôt que de demander aux femmes qui n’ont pas d’enfants les raisons de ce choix, ne faudrait-il pas interroger celles qui, par passivité normative, le font et le transforment ainsi en automatisme, en comportement attendu.









