… et retomber sur cette carte postale de Bonac, vallée d’Orle, 18 février, mais de quelle année diable ? début des 50 sans doute, admirer l’aisance et la simplicité avec laquelle les petites nouvelles sont égrenées. Un focus aussi.
Ma chère Simone,
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas! En disant cela, je pense au Carnaval de Montauban! comment se passe-t-il ? as-tu pu te libérer : l’an dernier le Consul m’avait donné congé et je suivais le « fameux » Roland de la Subdivision avec des paquets de confettis… en ce moment, j’ai atterri dans une petite vallée, et je travaille soir et matin : cinq gosses à élever, la mère malade, etc. voilà l’inconvénient du métier de l’Aide aux Mères ; je n’ai pas fait long feu au Foyer de Toulouse puisque l’on m’a déjà expédiée. J’ai passé mon examen chez l’huissier, j’ai manqué de traduire deux mots à la version et j’attends le résultat avec faible espoir.
Tu vois, je fais une cure de silence au milieu de ces montagnes et aujourd’hui, il neige : c’est un peu lugubre et je n’avais pas trop besoin de cette atmosphère pour me remonter. Enfin, je t’écrirai plus longuement dès que je serai de retour à Toulouse, c’est-à-dire vendredi… quelle chance ! cependant, je voudrais te dire deux mots encore au sujet du petit tricot blanc au crochet ; il faudrait que tu me fasses faire le même ; tu serais vraiment gentille et je serais comblée de joie. Pour cela dis-moi, combien de pelotes de coton je dois t’envoyer ; réponds-moi assez vite à cela…
Comment as-tu passé ta soirée à Caussade ? Quel est le dernier cœur pris au piège ? Bien affectueusement
Léonie