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vendredi 21 mars 2025

retour d’Ariège

 


… et retomber sur cette carte postale de Bonac, vallée d’Orle, 18 février, mais de quelle année diable ? début des 50 sans doute, admirer l’aisance et la simplicité avec laquelle les petites nouvelles sont égrenées. Un focus aussi. 

Ma chère Simone, 

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas! En disant cela, je pense au Carnaval de Montauban! comment se passe-t-il ? as-tu pu te libérer : l’an dernier le Consul m’avait donné congé et je suivais le « fameux » Roland de la Subdivision avec des paquets de confettis… en ce moment, j’ai atterri dans une petite vallée, et je travaille soir et matin : cinq gosses à élever, la mère malade, etc. voilà l’inconvénient du métier de l’Aide aux Mères ; je n’ai pas fait long feu au Foyer de Toulouse puisque l’on m’a déjà expédiée. J’ai passé mon examen chez l’huissier, j’ai manqué de traduire deux mots à la version et j’attends le résultat avec faible espoir. 

Tu vois, je fais une cure de silence au milieu de ces montagnes et aujourd’hui, il neige : c’est un peu lugubre et je n’avais pas trop besoin de cette atmosphère pour me remonter. Enfin, je t’écrirai plus longuement dès que je serai de retour à Toulouse, c’est-à-dire vendredi… quelle chance ! cependant, je voudrais te dire deux mots encore au sujet du petit tricot blanc au crochet ; il faudrait que tu me fasses faire le même ; tu serais vraiment gentille et je serais comblée de joie. Pour cela dis-moi, combien de pelotes de coton je dois t’envoyer ; réponds-moi assez vite à cela…

Comment as-tu passé ta soirée à Caussade ? Quel est le dernier cœur pris au piège ? Bien affectueusement

Léonie 


jeudi 20 mars 2025

dans la vieille maison



on aimait les oiseaux 


mais plus personne au nid

mercredi 19 mars 2025

dans le village en ruines,





plus que vingt-cinq habitants à demeure, 



 le surgissement du printemps 

mardi 18 mars 2025

Cimetière (6) mourir là

 

Ariège, Val de Sos Suc-et-Sentenac, midi 

lundi 17 mars 2025

Famille (20)

Marché du samedi de bonne heure, un jeune père, dans son bras gauche un enfant, deux, trois ans hurle à vous perforer les tympans, sa compagne se penche sur une poussette, un autre bébé, un copain passe, le salue, lui, désignant l’ensemble T’as vu dans quelle merde on est un bon et large sourire dément ses paroles, il n’en pense pas un mot, elle se redresse, leurs regards se croisent, une complicité, elle non plus

dimanche 16 mars 2025

Lu et vu (139)

 Lu

Les secrets de Ciempozuelos d’Almudena Grandes

Délivrances de Tim Morrison

Laisse-moi te dire… de Margaret Atwood

Le vent passe et la nuit aussi de Milena Agus

Le Déversoir d’Arthur Teboul


En attente


     Il y a des jours où l'envie manque. Il faut quand même se mettre à l'ouvrage pour voir. Discipline, forme de confiance.

     On essaie, on gratte, un hiéroglyphe apparaît à la surface d'une surface inconnue.

     Je vais m'endormir. Avant ça, j'y tiens, à cette discipline, à mettre mes deux mains côte à côte, paumes vers le ciel, en creux, pour voir si quelque chose tombe à un moment. Si quelque chose tombe il faudra bien des mains pour le recueillir.

     On peut attendre longtemps, c'est vrai. On peut changer un peu la forme du réceptacle, le creux de la main. On peut chuchoter en regardant vers le bas ou vers le haut. On ne sait pas. Certains pensent que c'est le geste même des mains jointes par les côtés qui fait tomber la chose d'En Haut. On ne peut pas objectivement les contredire. Nous n'avons pas de preuve du contraire. On ne sait pas. C'est dur à admettre. Si on l'admet on sent quand même se faire un espace à l'intérieur ou peut germer le début d'une fleur.

     C'est vite dit, c'est vrai.

     En tout cas, je vous invite à penser sans cynisme au germe de cette fleur en attente.


Vu

Cinéma

Dancing Pina de  Florian Heinzen-Ziob

Mon gâteau préféré de Maryam Maghadam, Behtash Saneeha

Spectacle 

Le sacre du printemps par la Compagnie Circa sous la direction de Yaron Lifischitz

Derviche par le groupe franco-syrien Bab Assalam & Sylvain Julien 

vendredi 14 mars 2025

Petites choses qui (101) attristent

 elle laisse une pièce à la mendiante, fulminant, il la rattrape quelques pas plus loin, Du travail, y en a, moi je travaille depuis l’âge de dix-huit ans, garçon boucher j’ai commencé, et vous savez combien de cochons j’arrivais à tuer à l’heure, avec fierté, bombant le torse, deux cents, oui, deux cents cochons, si je souffrais de faire ça, oui, ils ont une sorte de bosse à l’échine, eh ! bien moi, vous voyez il désigne du doigt un point en haut de sa colonne vertébrale j’avais mal là moi aussi, comme eux