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lundi 15 décembre 2025

Famille (16)

 elle ne va pas fort, des vacances, sa sœur Ben non, on peut pas t’emmener avec nous dans les Alpes, on prend le chien, y a plus de place dans la voiture 

dimanche 14 décembre 2025

Lu et vu (168)

Lu

À la fin d’Eric Laurrent 

Vu

Cinéma

Flores para Antonio de Isaki Lacuesta & Elena Molina

Los domingos de Alauda Ruiz de Azúa

Palombella Rossa de Nanni Moretti

Spectacle 

Le conte d’hiver de Shakespeare, traduction adaptation dramaturgie Clément Camar-Mercier, mis en scène par Sandrine Anglade

Exposition 

à Saint-Sébastien, Kubo Kutxa Fundazioa / Tabakalera Ukitu de Maider Lopez

Ukitu c’est-à-dire Toucher


Zumaia

Photographies (3), 150 x 150 cm chacun

Un dimanche d'août, une serviette rouge a été offerte à tous ceux qui arrivaient à la plage pour l'utiliser ce jour-là. L'apparente normalité estivale de la plage est interrompue, transformant le paysage, générant de nouvelles collectivités temporairest et modifiant une situation quotidienne. L'action a été réalisée le 18 août 2005 sur la plage d'Itzurun à Zumaia (Gipuzkoa), avec la collaboration de la galerie Distrito 4 et du département de la culture de la mairie de Zumaia.


Cappadoce, Turquie

Série photographique (1) 100 × 150 cm. (9) 30 × 45 cm

Contours se concentre sur les contours de la géographie et propose une méthode performative pour distinguer certains éléments du paysage naturel et urbain. Un groupe de personnes parcourt par le toucher les limites et les contours de l'environnement environnant. La position des mains, l'une à côté de l'autre, détermine les configurations des corps, qui doivent s'auto-organiser pour effectuer les actions. Les gens dessinent et reproduisent avec leur corps les formes de la nature et de l'architecture à travers le toucher et la relation directe avec leur environnement. 

Participants : étudiants de l'Université des Beaux-Arts de Nevsehir.


Tarragone, Catalogne

Photographies (2), 45 x 30 cm chacun

Action réalisée avec un groupe de castellers - tradition populaire catalane qui consiste à créer des tours humaines -, décontextualisant leur pratique habituelle. Toucher le musée. Habiter la salle d'exposition à partir d'autres hauteurs, positions et relations. Traverser l'espace avec les mains.

Construire l'architecture avec nos corps à partir de l'organisation en groupe. L'action donne de l'échelle humaine à l'architecture du musée et met l'accent sur le sens du toucher, sur la possibilité de vivre l'espace depuis le corps. 

Participants de la Colla Jove Xiquets de Tarragone.

***

Munies de jumelles des personnes essaient de saisir des « éléments existants et actions qui se produisent simultanément dans différents endroits de la ville, visibles à partir d'un point spécifique ». 

Pasaia

2 vinyles

Vidéo 4K, 5'24"

Une photographie murale nous ramène à l'action Ici, là, là-bas (2023), où un groupe de personnes a observé la ville de loin à travers des jumelles. (ci-après passage manquant en italiques). Le mécanisme de l'action est maintenant reproduit dans la salle d'exposition, où un texte mural marque les éléments et les actions que l'on peut voir sur la photographie murale, établissant un lien entre la vue panoramique et les détails de l'image, entre le général et le concret.

Action réalisée à Pasaia, avec la collaboration d'Ahiku et de l'Ordre des Architectes Vasco-Navarro à Gipuzkoa.

Chaque participant a reçu une carte postale avec une liste d'éléments et de situations visibles d'un point de vue déterminé : des voisins infiltrés dans la vie quotidienne, ont réalisé des actions à différentes profondeurs du paysage, qui s'ajoutaient aux éléments déjà existants dans la ville 

Cinq personnes balayent

Vêtements tendus de couleur rouge

Le mot Chance

Marcher en cercle

Sous les cloches

Un yaourt et une chaise

Ligne de personnes

Jeter de l'eau dans la mer

Une voiture passe toutes les 5 minutes

Lire le journal

Un drapeau

Deux cercles

***

en sortant, songer Perec est bien vivant, et comme une mise en abyme offerte, munie de ciseaux sécateurs, une jeune femme taille les plantes vertes en mauvaise santé du grand hall de la Tabakalera et modifie ainsi son aspect familier. 

samedi 13 décembre 2025

au marché (33) trois petits kakis

 


branchette de plaqueminier Je préfère les vendre comme ça, ça tient mieux 

vendredi 12 décembre 2025

d’une langue à l’autre (2)

s’approcher du comptoir, une jeune femme s’interpose, quelques mots en basque avec le serveur, attendre  donc, puis Et pour vous ce sera ?  Dute bat nahi nuke, Je voudrais un thé, leur stupéfaction embarrassée, avec ma tête de pas du coin, non, ils ne s’y attendaient pas, regard vif, air de défi aussi, vers lui Débrouille-toi maintenant, elle se lance pourtant, aux lèvres un timide sourire d’excuse On n’en est pas là, on vient juste de commencer, S’essayer à les encourager Ça viendra, vous en avez envie, c’est le principal et s’entendre ajouter C’était ma langue, un C’était ma langue qui tel un glas résonne encore

mercredi 10 décembre 2025

lundi 8 décembre 2025

conversation (56) dans le bus

le battement des essuie-glaces, un paysage noyé de pluie, portable, nous sommes à Mouguerre dit l’application météo, et à Mouguerre donc temps couvert et sec, pris à témoin, un léger haussement d’épaules, le voisin de siège sourit Sans doute le rêve de demain

dimanche 7 décembre 2025

Vu (167)

 Exposition 

Musée des Beaux-arts de Pau : Étrangère de Barbara Asei Dantoni 

à l’entrée de la première salle

L'étrangère


Je serai toujours l'étrangère

Cette étrange âme qui erre

Entre deux eaux

Entre deux airs

Celle que l'on voit, la différente

La peau de gris que l'on tourmente.

De gauche à droite je me balance, navigue à vue et de travers.

C'est la mémoire que je traverse en trébuchant sur mes racines en prenant le train des Croyances.

Et qu'il me porte loin, très loin

Au bout de moi

Au bout d'autrui

Dans ce voyage au fond de l'âme.

J'y croiserai une étrangère

Entre deux eaux

Entre deux airs.


Barbara Asei Dantoni


texte de présentation


« Hybridation, syncrétisme, métissage. Ces trois mots viennent à l'esprit lorsqu'on plonge dans l'univers irradiant de Barbara Asei Dantoni, trois mots qui expriment précisément combien ses « créations-totems » sont la réunion de plusieurs dimensions en interaction perpétuelle. Elles sont issues de la rencontre de formes, de spiritualités et de cultures plurielles, à la fois les siennes, franco-italo-camerounaises, mais aussi celles d'autres géographies.



C'est donc nourrie de toutes ces influences qui sont autant d'empreintes, que l'artiste a établi son propre vocabulaire né, comme elle le détaille, « de couleurs, de motifs, de figures géométriques, qui convoqueraient des parures africaines et des dorures italiennes, des couronnes amazoniennes, qui emprunteraient à la nature et au monde animal... ». D'où un sentiment de familiarité qui affleure au premier regard, mais qui se dissipe imperceptiblement car Barbara nous emmène vers un ailleurs, au seuil du sacré et du tangible.

Elle ouvre un espace que les traditions vernaculaires africaines n'ont jamais vraiment refermé, s'immisçant et bousculant les religions du Livre.

Les œuvres de Barbara sont ainsi chargées, comme l'étaient les masques traditionnels — condition pour être efficients lors des rituels — et tout objet destiné à un culte animiste. Le passage à l'acte artistique pourrait être assimilé à un rite de passage, non pas pour célébrer un événement ou un changement d'état, mais pour accéder à une autre dimension.




En cela, ses gestes répétitifs sont assimilables à une forme de méditation et de communication avec l'invisible: entre transe et abandon. Peut-être est-ce pour cela qu'une certaine noblesse se dégage de ses masques chatoyants, qu'une puissance ancestrale ressort de ses compositions hypnotiques, que ses œuvres sont tout simplement vivantes. Elles sont incarnées, prêtes à prendre part à une cérémonie fictive pour célébrer la diversité culturelle. »


en ewondo, langue de sa grand-mère du Cameroun


MILAN

2025

broderie sur organdi de coton, collection de l'artiste


Traduction


Les histoires racontées par nos mères et nos grands mères qui viennent de leurs propres mères sont des cadeaux précieux

C'est notre histoire et celle de nos enfants

C'est un fil qui se déroule pendant plusieurs générations un fil avec des branches avec des inspirations et des expirations

C'est notre respiration



NGÖGELAN

2024

acrylique, émulsion vinylique et pigments sur toile noire collection de l'artiste


Ngögelan signifie "prière" dans la langue Ewondo ou Beti.

Il s'agit de la langue parlée par ma grand-mère, langue maternelle de ma mère.

L'œuvre Ngögelan est une prière, plus précisément une prière pour l'humanité.

Elle incarne un temps de recueillement en ces temps troublés par les polarisations et la montée des nationalismes.

Ngögelan se déploie comme une cartographie imaginaire, composée d'une multitude de petits traits dorés et terreux sur fond noir. Les traits représentent les vivants, portés par les mouvements migratoires qui se croisent et s'entremêlent en créant des flux incessants. Leur entrelacs montre la porosité des frontières, induite par la circulation des populations, vouées à se rencontrer et se mélanger.

Dans le processus de création, chaque trait est une intention, et leur répétition par le geste s'apparente aux perles d'un chapelet que l'on égraine.

Les teintes utilisées allant de l'or au brun renvoient au ciel (les étoiles) et à la terre. La terre comme berceau des êtres vivants, et le ciel comme berceau de leurs prières, un espace infini guidant les peuples dans la quête d'un avenir plus grand. Migration et rêves sont souvent intimement liés et ces vœux, comme le ciel, n'ont pas de frontières, peu importe notre origine ou notre destination.

Il est question ici de notre condition de simples mortels. Par endroits, les espaces vides évoquent des étendues maritimes, mais représentent également les absents, les défunts, ceux qui n'ont pas survécu aux voyages les plus périlleux. Ces vides racontent les silences au sein de ces mouvements de vie.

Ngögelan parle de nos humanités fragiles. L'œuvre appelle à transcender les frontières terrestres, à regarder au-delà des lignes visibles et des divisions créées par l'homme. Car face au ciel, réceptacle commun de nos vœux et de nos spiritualités, nous sommes tous égaux.


Barbara Asei Dantoni



Cinéma

Soulèvements de Thomas Lacoste