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mardi 23 mars 2010
de blog en blog
A cloche-pied de blog en blog, et tomber sur " Une grisaille tempérée inocule au matin sa lumière particulière. Autrement dit il pleut sur les jonquilles". Tellement ça. Relire. Se taire.
Le jour où Jean Rochefort n'est pas mort.
C'est un lundi de Mars. Le second jour du printemps. Une grisaille tempérée inocule au matin sa lumière particulière. Autrement dit, il pleut sur les jonquilles. Je me suis levé tôt dans notre chaos velouté, avec déjà la volonté de ne rien faire de plus. Disons d'en faire le moins possible. Rester à l'écart de la marche du monde. Laisser la télé éteinte. Faire tourner le même disque, smoking, drinking/never thinking/of tomorrow. Ne pas aller voir plus loin que le bout de son nez. En rester là. Au bout de son nez. Aujourd'hui la parenthèse est possible. Dehors les gouttes font comme une deuxième salve de bourgeons aux branches nues des arbres. La terre brille. Quelque chose dit : D'accord, réessayons. Quelque chose dit : Tu n'as pas besoin de te souvenir. Pas aujourd'hui. Tu n'es pas obligé de repenser à ton enfance. Aux poils longs du tapis rouge du salon. Tu n'as pas à mesurer ce que tu as perdu. À te demander ce qui a cloché ni quand ça a cloché. À repenser aux absents. Le monde d'où tu viens n'a pas disparu. Regarde, tu te souviens encore des mains de ta grand mère. De la terre labourée. Des chansons dans la voiture. De Winnie l'ourson. Regarde, tu as encore des rêves. Même tordu, tu as grandi dans leur ombre. Ils sont encore entiers. Debout. Tu récites des poèmes. Tu n'as pas fait de mal. Du moins pas tant que ça. Jean Rochefort n'est pas encore mort. Ne regarde pas devant. Ne regarde pas derrière. Reste là.
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Coïncidence : ce week-end on me recommandait chaleureusement ce blog. Je le note et vous nomme aide-mémoire. (Continuez votre cloche-pied, le prescripteur manque à votre liste.)
RépondreSupprimerOui, vous avez raison, je répare ! Mais où donc est passé votre commentaire... celui auquel je réponds ?
RépondreSupprimerBon on dira qu'il en fallait un second pour que le premier s'affiche, "je me comprends", enfin j'essaie !
RépondreSupprimerça beugue aussi chez vous ? Je croyais que c'était réservé à Overblog.
RépondreSupprimerDonc vous me comprenez ! Me sens un peu moins seule ! Après-midi à contempler les lézardes du plafond, faudrait le repeindre, les rideaux, faudrait les laver et la course des nuages gris.
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