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samedi 18 juin 2011

A 99 ans, Roger Lassègues est le doyen du SA Monein, par Olivier Clavé (Journal La République des Pyrénées)

Roger Lassègues parcourt attentivement les pages de l'histoire du club où il a joué, dans les années 30. © O. Clavé
A l'heure où le SA Monein fêtera samedi un siècle d'existence, Roger Lassègues, 99 ans le 29 juin, est le plus ancien joueur du club encore vivant. Anecdotes et souvenirs de l'ancien ailier de l'US Monein devenu SAM rugby.
«J'en ai marqué des essais oui ! » : Roger Lassègues, ailier bondissant et membre du XV du SA Monein au début des années 30, a encore de la mémoire. Il est le dernier témoin des premières années d'un club qui a d'ores et déjà marqué l'histoire de Monein et de ses habitants.
Monein, c'est sa ville. Il y est né, il y a grandi et forcément il y a joué au rugby. « J'ai joué une quinzaine d'années au club », explique Roger, aujourd'hui résident de la maison de retraite de Monein. Ce fils de boulanger était destiné à jouer au SAM. « À l'époque, il n'y avait que ceux qui habitaient en centre ville qui jouaient au club. Les gens qui vivaient sur les coteaux étaient trop loin pour venir jouer ».
En compagnie de ses deux frères, Louis, troisième ligne, et Émile, trois-quarts centre, il accompagne les Courrèges, Cassou, et autres Robert Vergez-Pascal, « un arrière de 110 kilos qui avait un coup de pied de mammouth », se souvient le doyen du SAM.
Les douches dans la Baïse
Il joua également avec Romain Guirardel, autre figure emblématique du club. « Il est parti à la disparition de l'US Monein (le club a été obligé de mettre la clef sous la porte pour raisons financières) pour jouer au plus haut niveau à l'époque au FC Oloron », se rappelle Roger. Il permit à Oloron de monter en Nationale, le plus haut niveau de l'époque. « Mais le SAM étant né des cendres de l'USM, Guirardel fit son retour à mes côtés. »
Autre temps, autre rugby. Celui de l'époque était ultra-localisé, au coeur de la vie de la cité moneinchonne. « On descendait au stade pour jouer. On remontait joueurs, adversaires, et même le public, au centre, dans les cafés pour faire la java », raconte Roger Lassègues.
Autre signe des temps qui changent : « Après le match, on allait se doucher directement à la Baïse (la rivière qui passe derrière le terrain) », explique
Au boulot dans la foulée de la 3e mi-temps
Les matchs du dimanche étaient une véritable fête locale. Certains joueurs qui venaient de loin restaient pour le marché prévu le lendemain. « Certains venaient jouer et ne repartaient que le lundi soir ».
À l'époque où il travaillait encore chez son père, les soirées du dimanche soir se prolongeaient. « On jouait l'après-midi, on partait boire un coup, faire la fête toute la soirée, et à minuit je partais travailler à la boulangerie. Et le lendemain matin, on partait faire la tournée du côté de Lasseube ». Roger Lassègues s'installera ensuite à son compte en tant que boulanger du côté de Lacommande. Mais il continuera à jouer au rugby à Monein.
Dans un an, ce Moneinchon trois fois grand père aura le même âge que le club dont il a porté fièrement les couleurs : un siècle. Tout un symbole !

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