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lundi 14 septembre 2009

Incendie

"Peur du feu : elle est pour nous autres bien antérieure à notre condition contemporaine. C'est pour ces strates fossiles dans notre rapport au feu qu'aussi elle inquiète. Qui, pour ne pas avoir sur ses pages de peau trace ancienne de brûlure ?" (p 174)

S'arrêter, lever le nez et songer. Lignes tremplin. Petit inventaire.
Caramel brûlant renversé, cicatrice, fuite réchaud à gaz, flamme suspecte, le prendre et le précipiter sous le robinet, oui, c'est pas malin, panique, le médecin s'appelait Séchaud, soir d'orage, retour d'un voyage scolaire, la maison comme une torche en haut de la colline, la foudre, trois jours clouée par la fièvre, collecte dans le village, l'entraide d'alors, ou encore ce vieux couple des mois dans un mobil home, assurances mais elles se font tirer l'oreille, leur ferme calcinée, un court-circuit, d'autres encore, oui, la peur.
Y penser chaque fois devant l'arbre mort à la foudre.
(...) "Peur du feu : "Ça va tellement vite" et cette expression qui revient "ne pas laisser partir le feu".
Écobuage, le vent qui tourne et c'est parfois la montagne qui s'embrase emportant jusqu'à ses promeneurs, ou encore un feu de rien du tout à l'automne alors que le vent fraîchit, nettoyer et creuser rapidement un fossé tout autour, prudence, installer la petite à la chaleur, s'éloigner de quelques pas pour charger, se retourner, elle a pris feu, sauter de la
charrette de fougère, se jeter sur elle et l'envelopper de sa veste... c'est enfin le guérisseur du village d'à côté, "Je vais t'arranger ça, c'est comme un feu, il ne faut pas que le mal s'étende", une grosse aiguille, il creuse profond, du sang, lui serre les dents.

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