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jeudi 8 décembre 2016

une rentrée

combien maintenant, oui, bientôt, quarante, des sixièmes devant soi, petite main levée Vous nous racontez comment vous êtes devenue Maitresse ? C'est mon frère, il est en troisième, il m'a dit que, toujours quelqu'un pour réclamer l'histoire, un rituel désormais, la dérouler, ses passages obligés, les matins froids, l'hiver, une classe unique, la salle à hauts plafonds, le bûcher du préau, le tour pour allumer le feu, le poêle qui crachote et l'arrivée de Mademoiselle descendue, telle une fée ou une princesse, depuis ses appartements et ces jours fastes où elle nous réunissait "Il fait trop froid pour se mettre tout de suite à travailler" nos mains tendues vers le poêle, dans les siennes, un recueil de contes, Andersen, Marcel Aymé, et elle lisait, sa voix, une chaleur douce, un engourdissement bienheureux,  la regarder, ses ongles faits, sa coupe courte, ses jolis vêtements, ah ! ses petites bottes blanches, l'admirer, et penser très fort Un jour, moi aussi, je serai maîtresse, les voilà calmes,  presqu'alanguis, la tension du premier jour est redescendue, s'en souvenir plus tard, par temps d'attente déçue quand plus rien ne se passe, étancher une soif, combler une faim, le lait des histoires

3 commentaires:

  1. ah, nostalgie quand tu nous tiens. Une autre époque, tellement différente d'aujourd'hui que, parfois, dans le regard de mon petit-fils de 11 ans j'ai l'impression d'être un dinosaure quand je lui raconte l'école de mon enfance avec l'encrier et le porte-plume.

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  2. Le lait des histoires… Il y a tellement d'émotions fortes quand ne te quitte jamais ton histoire, son histoire, votre histoire. Tu déroules ta pelote… Infinie. L'histoire se prolonge. On voudrait que tu recommences, plus doucement. Que tu dises le tableau, la craie, la cour, les jeux et ta sagesse. Et déjà ton attention aux autres. Ta façon aigüe d'écouter, de voir. De te souvenir. Tu es légère et grave. Tu voles…

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