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jeudi 26 mars 2020

à la dérobée,




comme par effraction, 
un printemps tellement désirable,



une ombre dans l'entrée,
comme un air de petite galette bretonne pour le thé, 
la prendre en photo ? la voix intérieure, ça fait peut-être "zozo"(prononcer sosso -bête)  ?
 le faire quand même, plaisirs minuscules, dont on se dit que peut-être des "quelqu'un" inconnus les partageront,



 

les frêles... tilleuls ? on vérifiera en juin à l'heure où ils embaument, à l'heure aussi où on reprendra en chœur Le temps des cerises,  juin, "la folie en tête" et des ventrées à s'en faire éclater la panse,  c'est le lycée Barthou, ses grilles, le chemin familier vers le travail au bout



du boulevard Barbanègre, le vieux marronnier campé sur le pavé, on n'a pas eu sa peau, défroisse lui aussi ses petites feuilles,





et là un soir, le parc Beaumont, pas de courses, les magasins ferment à 18 heures, chou blanc donc, joie de simplement marcher dans la ville déserte, Toutes directions dit le panneau, rentrer chez soi, un toit,  une bise vivifiante, songer, des images affluent, il y a quatre semaines, trois jours à Paris, traverser l'expo Boltanski, vous aviez hésité, cette épidémie tout ça, au fond vous saviez déjà, au rez-de-chaussée, le festival Effractions au centre Georges Pompidou, Antoinette Rychner "Nous ne croyons pas ce que nous savons", des mots qui résonnent étrangement, elle cite Davide Longo, pour L'homme Vertical, Virginie Despentes, vous passerez chez Tonnet, on dit comme ça à Pau, le nom de la vieille librairie de la ville, écouter aussi Marie Cosnay, Laurent Binet, leurs mots, leur présence... une semaine plus tard, vous récidivez, Bilbao,  au Beaux-Arts pas  [De] satire jouant de la flûte, tant pis, au Gugghenheim se perdre dans l'immense Bakarrik haizearekin, denborarekin eta soinuarekin/Seulement avec le temps, le vent et le son  d'Anselm Kiefer, une nuit en auberge de jeunesse, seule dans un dortoir de six, du jamais vu, sentiment qu'un étau se resserre, mais il faut croire que décidément, non "Nous ne croyons pas ce que nous savons" à la table du petit déjeuner, une femme, la petite soixantaine, tout son visage chantait victoire, car oui, elle l'avait fait ! "Un A/R La Coruna pour 28 euro, incroyable, pas vrai ? j'ai posé un jour, il faut passer trois jours pour bénéficier du tarif, et hop ! je l'ai dit à personne, enfin si à mes enfants mais j' ai dit que j'étais avec une amie, je ne veux pas qu'ils s'inquiètent", retenir ce visage ébloui, il pleuvait des cordes dehors, l'avoir suivie en pensée, au fond, ici ou là, ce qui marque et reste, y a que ça mais tout ça, rarement ce qu'on croyait chercher mais des mots, des visages, des voix, du fugace, du volatile, la fragrance qui imprègnerait notre mémoire

5 commentaires:

  1. Oh oui, on en veut bien un bout de la galette bretonne!

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  2. oui un très beau texte. Ah le parc beaumont.. J'espère que tout va bien pour vous. Sur mon balcon mon figiuer aussi déplie ses feuilles.

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  3. évidemment ça me touche, merci Pierre, merci Arnaud, merci "les amis du Net", par Arnaud, un lien et hop ! j'ai ricoché un jour vers vous, Pierre, plus tard sur Colo et plus tard encore Bill... et vous Arnaud, je ne sais plus mais pour le coup des liens, de vrais liens, ainsi de ces signes

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  4. Ce qui marque et reste...oui,oui! Les feuilles, encore timides, du figuier y resteront longtemps aussi.
    Merci pour ce beau texte , Élise.

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  5. "on reprendra en chœur Le temps des cerises, juin, "la folie en tête" et des ventrées à s'en faire éclater la panse"… oui en appeler à Jean-Baptiste Clément, le chanter cent fois plutôt qu'une, mille folies et convoquer Gargantua sur le champ, lui mangerait et quelques cerises suffiraient à notre bonheur de palais…

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