Les cahiers jaunis, l'encre Waterman amère, lèvres bleues, versée par le maître dans l'encrier de porcelaine blanche inséré dans le bureau (ça, c'était ingénieux! pas de risque de le renverser...)Les portes-plumes en bois, la Sergent Major qui cassait brutalement ou qui grattait, la goutte menaçante au bout de la plume, les pâtés, la page arrachée, le silence et le trac pendant les compositions du mois... Le directeur qui rentrait dans la classe... Les élèves qui se levaient ("les élèves sont ceux qu'on élève! je ne vous laisserai pas croupir dans votre médiocrité!") comme un seul homme ("Assis, assis...") La distribution des carnets, des derniers aux premiers... La joie secrète d'avoir battu Machin ou Truc... L'apprentissage de l'humilité. Des garçons en blouse promis à l'époque à un avenir meilleur que celui de leurs parents... Mais l'arrivée des stylos bic, des lettres qui remplacent les notes et l'abandon des classements... Pas de nostalgie, bien sûr... Mais il ne s'agissait plus d'élever les élèves... Il s'agissait d'en faire de petits citoyens et de leur faire croire qu'on s'adressait à eux d'égal à égal... Foutaise, mensonge, naïveté... 68 venait de passer par là... Le monde changeait et moi avec... Et (comme disait Brel) nous voilà ce soir... Merci pour ces pages et ces souvenirs...
Cahier du jour, cahier du soir, protège-cahier, jaunes verts, rouge, puis quand ils étaient usés,ne rien laisser perdre, "Je ne dépense pas tout l'argent que l'on me donne", collerettes découpées pour l'encrier, dans la salle de classe, que les fenêtres y étaient grandes, lumière à flots et petites taches de couleur.
Et ces protèges cahier gisol , nous faisaient croire que nous étions bons en classe , l année commençait bien ...nostalgie ...ou les trouver ? En avoir un serait formidable
où ? peut-être un grenier d'école encore à l'abandon, les souvenirs d'une instit' à la retraite, on aimait si fort son métier et on ne jetait rien ? mais nostalgie, oui...
(L'épicier conserve 120 oeufs... j'ai juste ?)
RépondreSupprimervous avez dû être un bon élève de CE1 ! très bien !
RépondreSupprimerLes cahiers jaunis, l'encre Waterman amère, lèvres bleues, versée par le maître dans l'encrier de porcelaine blanche inséré dans le bureau (ça, c'était ingénieux! pas de risque de le renverser...)Les portes-plumes en bois, la Sergent Major qui cassait brutalement ou qui grattait, la goutte menaçante au bout de la plume, les pâtés, la page arrachée, le silence et le trac pendant les compositions du mois... Le directeur qui rentrait dans la classe... Les élèves qui se levaient ("les élèves sont ceux qu'on élève! je ne vous laisserai pas croupir dans votre médiocrité!") comme un seul homme ("Assis, assis...") La distribution des carnets, des derniers aux premiers... La joie secrète d'avoir battu Machin ou Truc... L'apprentissage de l'humilité. Des garçons en blouse promis à l'époque à un avenir meilleur que celui de leurs parents... Mais l'arrivée des stylos bic, des lettres qui remplacent les notes et l'abandon des classements... Pas de nostalgie, bien sûr... Mais il ne s'agissait plus d'élever les élèves... Il s'agissait d'en faire de petits citoyens et de leur faire croire qu'on s'adressait à eux d'égal à égal... Foutaise, mensonge, naïveté... 68 venait de passer par là... Le monde changeait et moi avec... Et (comme disait Brel) nous voilà ce soir...
RépondreSupprimerMerci pour ces pages et ces souvenirs...
Cahier du jour
RépondreSupprimer- j'avais oublié
combien c'était joliment dit.
Cahier du jour, cahier du soir, protège-cahier, jaunes verts, rouge, puis quand ils étaient usés,ne rien laisser perdre, "Je ne dépense pas tout l'argent que l'on me donne", collerettes découpées pour l'encrier, dans la salle de classe, que les fenêtres y étaient grandes, lumière à flots et petites taches de couleur.
RépondreSupprimer...et avec une pensée émue, bien entendu, pour les protège cahiers Gisol, dont le parfum, toujours, m'isole.
RépondreSupprimerEt ces protèges cahier gisol , nous faisaient croire que nous étions bons en classe , l année commençait bien ...nostalgie ...ou les trouver ? En avoir un serait formidable
RépondreSupprimeroù ? peut-être un grenier d'école encore à l'abandon, les souvenirs d'une instit' à la retraite, on aimait si fort son métier et on ne jetait rien ? mais nostalgie, oui...
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