Rechercher dans ce blog

lundi 2 mars 2020

shopping

 reprise de septembre 2011

des années au linge, à s'occuper des enfants, des bêtes, à se courber sur le jardin, pourtant une élégance altière et à 60 ans avec l'avènement de la retraite, les premiers sous à soi, goûter à une indépendance neuve, plaisir du coiffeur, adieu aux coupes hasardeuses du mari, plaisir de s'habiller un peu, sorties à Bayonne avec les filles, elle se redressait, poussait la porte de la boutique et avançait d'un pas sûr, regarder sa main usée parmi les portants, main amoureuse qui se glissait, caressait, palpait les étoffes, la convoitise dans son regard, puis avec l'étiquette, une sorte de glas, cher, trop cher, toujours trop cher et même invariablement le plus cher du lieu, soupir, petit sourire en coin, elle concluait  "On aurait pourtant eu du goût nous aussi..." et ressortait tête haute, les mains vides

4 commentaires:

  1. Touché, j’aime votre histoire, j’aime cette dame.

    RépondreSupprimer
  2. Magnifique. Le texte est très délicat. J'admire votre sens de l'observation et du détail révélateur.

    RépondreSupprimer
  3. Merci Pierre, merci Arnaud. Touchée de votre lecture, de vos mots.

    RépondreSupprimer
  4. Merci Élise pour ce texte, oui, délicat et émouvant au ton résigné mais souriant.
    Bonne soirée.

    RépondreSupprimer