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mardi 10 septembre 2024

Petites choses (81) tranquilles et douces

au sommet de la colline, près du fronton, dans la petite église, lui dire adieu, en basque sans faillir, la langue d’ici, prêtre pataud engoncé dans un corps lourd, d’hésitation en hésitation, d’une apnée à l’autre, finira finira pas, le portrait d’un homme simple et bon « bakestua » prend forme, sa vie accomplie sans bouger de chez lui sauf pour l’armée, chauffeur, conduire il aimait, il aimait, il avait gardé ça de là-bas, tous le dimanche après-midi tour en voiture avec la femme, elle aussi elle aimait, ils s’entendaient, partie de pelote, tour à la frontière, ou rien, juste se promener, les bêtes, les terres, la famille, un bon coup de fourchette , une bonne cuisinière la femme, les tablées, enfants, petits-enfants, le fils à ses côtés, il était resté, maintenant le petit-fils, sur la fin assis à la fenêtre, regard perdu, des heures tourné vers Garralda, sa montagne, à reconnaître ou croire reconnaître sur ses flancs le tracteur, le troupeau de tel ou tel voisin, à la sortie, son fils, les yeux encore embués Ce qu’il a dit d’aita [papa] le curé, je crois qu’on pourra dire pareil de moi, l’après-midi se prolonge au café, un temps pour l’évoquer encore, le petit-fils s’éclipse, soins au troupeau, quelqu’un à son oreille C’est du boulot mais elles [les brebis] t’attendent et vont t’aider, il sourit.

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