Elles discutent de la petite-fille d’une voisine. Dix ans. -Alors elle est mignonne ? L’autre -Ratonne. Sourcil interloqué. Interrogatif aussi. -Ben, oui, elle est ratonne, le père, tu oublies ou quoi, y s’appelle Karim.
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mardi 15 juillet 2025
lundi 14 juillet 2025
dimanche 13 juillet 2025
Lu et vu
Lu
Pour que chantent les montagnes de Nguyēn Phan Quē Mai
Vu
Cinéma
Toute une nuit sans savoir de Payal Pakadia
Grand tour de Miguel Gomes
Jeunesse (retour au pays) de Wang Bing
Exposition
au Guggenheim de Bilbao
Peindre sans règles
Helen Frankenthaler (1928-2011) a joué un rôle majeur dans la transition de l'expressionnisme abstrait au color-field painting (littéralement « peinture du champ coloré »). Reconnue pour avoir inventé la technique du soak stain (tremper-tacher) sur laquelle elle expérimente pendant des décennies, l'artiste a conçu un corpus considérable d'œuvres sur toile et sur papier, ainsi que des sculptures, des céramiques, des tapisseries et des œuvres graphiques. Ses créations novatrices, présentes dans les collections des plus grands musées du monde, continuent d’'inspirer les artistes contemporains.
Née à New York, Frankenthaler étudie l'art avec une approche classique sous la direction de Paul Feeley, au Bennington College, dans le Vermont, avant de rentrer à Manhattan, où elle s'est tournée vers l'abstraction. Au début des années 1950, elle rencontre les figures phares de l'École de New York, des icônes de l'art américain d'après-guerre qui partagent avec Frankenthaler un engagement en faveur de l'expérimental et qui, dans certains cas, intégreront son cercle social le plus proche.
Helen Frankenthaler : Peindre sans règles met en lumière la pratique créative de l'artiste à travers ses affinités artistiques, ses influences et ses relations dans le milieu artistique. Rassemblant une trentaine d'abstractions poétiques signées par l'artiste entre 1953 et 2002, l'exposition comprend également une sélection de peintures et de sculptures de certains de ses contemporains -Anthony Caro, Morris Louis, Robert Motherwell, Kenneth Noland, Jackson Pollock, Mark Rothko et David Smith -, qui viennent souligner les synergies liant ces artistes.
L'exposition trace un parcours chronologique qui commence dans les années 1950 et se termine dans la première décennie du 21ème siècle. Chaque section, accompagnée d'un texte explicatif, constitue un chapitre de la carrière prolifique de Frankenthaler.
Peindre sans règles rend hommage à l'héritage d'une artiste pionnière qui n'a jamais interrompu sa quête de nouvelles voies de création dans le champ de l’art abstrait.
Another day another night de Barbara Kruger
au Musée des Beaux-arts de Bilbao
Le principal témoignage graphique de cette intervention sont les photographies publiées dans les brochures des expositions individuelles d'Ibarrola à Barakaldo et Sestao, toutes deux en 1980. Les images, restaurées par le photographe Patxi Cobo, ont permis de reconstruire maintenant l'installation de la Salle Grise coïncidant avec le dépôt, par les héritiers de l'artiste, de 18 des peintures qui formaient cette grande peinture murale. Le musée récupère cet important ensemble artistique dans le cadre du programme Iberdrola-Musée de conservation et de restauration.
. Agustín Ibarrola, Euskadi, 1977-1979
extrait lien ci-dessus
« La tension entre l'abstraction formelle et la représentation figurative relie des figures et des objets provenant du monde du travail manuel - de l'artisanat traditionnel à l'industrie - violemment intervenus par des lignes en noir et blanc qui représentent l'expérience oppressive des neuf années de prison qu'Ibarrola a subies pour son militantisme dans le Parti communiste d'Espagne. Des échelles, des perspectives et des pénombres forcées qui confinent des figures dans une sorte d'artefact de dénonciation et d'expression de l'art et de l'artiste en tant qu'agents sociaux en faveur de la démocratie. » traduction Google
samedi 12 juillet 2025
par les sous-bois (14)
lacis de veines et rejets sur son tronc, comme une gestation secrète, être passée là si souvent et ne l’avoir jamais remarqué
vendredi 11 juillet 2025
Petites choses (113) qui réjouissent le cœur
temps lourd à l’orage, pas grand monde sur l’esplanade des halles, ça cogne dur. La voir de loin, elle court. Pantalons blancs, un peu lourde, la reconnaître, une des caissières du petit supermarché. Le rattraper. Un garçonnet, une dizaine d’années, et sa mère. À bout de souffle Tu as oublié ça. Dans sa main, un billet de cinq euro. Regard interloqué. Oui, tu m’as payé avec dix euro, je dois te rendre cinq. Un sourire hésitant, du mal à y croire, ils s’éloignent. Elle s’en retourne à pas lents, à nouveau la caisse, récupérer.
jeudi 10 juillet 2025
mercredi 9 juillet 2025
mardi 8 juillet 2025
lundi 7 juillet 2025
dimanche 6 juillet 2025
Lu et vu (155)
Lu
Faudrait quand même que j'apprenne à parler correctement parce que, si je dis ça à la mosquée, avec mon arabe mal appris de fils de Syrien et mon français de manouche, ils vont rien comprendre et je vais passer pour un kouffar. Qu'ils aillent niquer leur mère eux aussi.
Ils ont fait de l'islam une marque et ça me fout la migraine, mais j'arrive pas à l'expliquer. La vie, c'est terrible quand on a pas assez de mots, il faut que les autres vous écoutent deux fois plus pour vous comprendre. Du coup, la vie coûte plus cher. Rien que le psy ou l'avocat vous facturent deux fois plus parce que vous vous expliquez avec vos pieds. Eux aussi, ce sont des maquereaux. IIs sont là pour aider et soigner, mais si vous payez pas, ils vous disent avec politesse et élégance d'aller compter les nuages. (p 63)
J'ai garé ma voiture au parking de mon immeuble, et j'ai descendu l'arrondissement à pied pour rejoindre le commissariat. Il était 19 heures. Comme d'habitude, on m'a dirigé vers le premier étage.
Je suis entré dans une pièce. Le Gwen était assis en face de moi. Petit sourire de sale Français, de vieux Breton, briscard, fier de lui, menton pointu, cheveux courts sur les côtés, sourcils broussailleux, chemise ouverte, bleue, soyeuse, mais moche. Une vie à fliquer et mettre en cabane. Mais, ma parole, lui aussi on finirait par l'enfermer. Entre quatre planches de bois, dans un trou, et on l'enterrerait sans sourires, sans collègues, sans indic. Et personne pour lui porter des fleurs. Quoi qu'il arrive, la vie on la commence, on la vit et on la finit dans une boîte. D'abord le ventre de votre mère, puis un couffin, puis votre chambre, puis l'école, la discothèque, la voiture, l'entreprise, la maison, et à la fin ? Un cercueil. Toujours une boîte.
«Tout va bien, Callahan ?»
Harry Callahan, pour ceux qui connaissent, c'est un inspecteur de police retors incarné par Clint Eastwood. Une bouche comme une mitraillette de mots, l'un des héros de mon père.
«Bon, ta convocation c'est de la merde. T'as juste plus de points sur le permis, mon pote. Fini le VTC.»
J'ai pas compris immédiatement. Toute ma nouvelle vie, c'était grâce à Le Gwen. Le vieux keuf m'avait aidé à trouver un taf. (…) (p 93)
Sur mon balcon, je fais crépiter le joint pour oublier. Voici ma cage, ma bulle, mon mètre sur deux, mon monde. Il a plu, j'ai froid et le dessous des pieds mouillé. Je suis sorti torse nu, le vent frais rebondit sur ma peau. Moite et suspecte, la nuit a une odeur de pute en préretraite. Personne ne se promène à cette heure, les lampadaires n'éclairent que le goudron. Au loin, on entend des voitures qui cir-culent, y a plus que des taxis, des VTC ou des cramés de la tête par l'alcool ou la drogue. Quand je kille un pilon, j'aime bien garder la fumée dans mes poumons quelques secondes. Ça crépite devant mon ne, puis c'est chaud en bouche, dans la gorge et dans la poitrine. Les yeux fermés, là-haut c'est vaporeux, ça plane et je me sens bien, comme si j'avais posé mon sac à dos plein du poids du monde. (p 99)
Bleu de travail de Thomas Vinau
Vu
Cinéma
Adieu Philippine de Jacques Rozier
Exposition
Un certain Robert Doisneau, Musée des Beaux-arts de la ville de Pau
samedi 5 juillet 2025
Petites choses qui (112) émeuvent
au détour d’un sentier, un petit espace clôturé et une plaque
« JOSE JAVIER ESCALADA CENTENO
20-9-1993
A LOS 18 AÑOS
EL MAR TE ARREBATO LA VIDA Y NOS DEJO EL RECUERDO DE TU ALEGRIA Y CARIÑO
Tus amigos »
20-9-1993
José Javier Escalada Centeno
Tu avais dix-huit ans quand la mer t’a arraché la vie et nous a laissé le souvenir de ta joie et tendresse.
Tes amis »
trente ans plus tard, qui parmi eux pour se rappeler, une vie à construire, ils ont essaimé, pourtant, vivace, un frêle rosier ploie vers la terre et pousse vers la lumière le prodige d’une rose, ils l’ont planté, un passant parfois se recueille, lit ce nom et le le ramène un instant encore parmi les vivants.
vendredi 4 juillet 2025
Fête-Dieu à Mendionde
Ils sortent de l’église, messe de dix heures et demie, pour aller jusqu’à l’autel dressé sur la place du village.
Ne fais pas trop de photos, ils n’aiment pas ça ! Vêtements, armes de la garde napoléonienne, au pas,
un moment de recueillement, des chants, des pétales de fleurs lancés par les enfants, et il est temps de remonter à l’église.
L’après-midi retour à 15h30 pour les vêpres.
une gravité, une solennité
et déjà la sortie, des pétales encore
les petits paniers ont été à nouveau remplis, un court spectacle encore devant l’église, on se sépare, l’année prochaine ce sera à Macaye.
12 secondes
Extrait d’un entretien accordé par Père Marcel Etchehandy : dimension spatiale et cosmique de la Fête-Dieu
Le bénédictin Marcel Etchehandy a gardé quelques souvenirs d’enfance liés à la Fête-Dieu à Saint-Michel (Basse Navarre). Son père y officiait comme capitaine, il y avait des sapeurs et des soldats. Il se souvient aussi qu’à la sortie de l’église, le défilé arpentait les trois rues de son village en grande pompe. Les soldats étaient armés et tiraient des salves, ce qu’il n’a vu nulle part ailleurs. Ils chargeaient eux-mêmes leurs fusils avec de la poudre. Chaque village possède quatre grandes croix situées aux points cardinaux, et le village se trouve au milieu. Chaque année une procession se rendait successivement vers les quatre croix. Là, on faisait des prières, contre les intempéries ou pour s’efforcer de garder une maîtrise sur la nature. C’étaient donc des croix de rogations. À présent, tout cela se perd. Pourtant, il s’agit toujours de la même idée de cercles concentriques. Il faudrait s’interroger sur le pourquoi de cette organisation en cercles.
Marcel Etchehandy. Programme "Eleketa". 2012 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV387, 413-414
En savoir plus
Père Marcel Etchehandy est né à Saint-Michel en 1932, dans une famille d'agriculteurs composée de six enfants (quatre garçons et deux filles). Deux des quatre garçons deviendront moines (Père Ignace est aussi bénédictin à l'abbaye Notre-Dame de Belloc), un troisième reprendra la suite de la ferme, une des filles suivra son mari basque aux USA, et la plus jeune deviendra religieuse.
(…)
Après son ordination, il enseignera pendant 10 ans au collège du monastère, sera membre de la Commission diocésaine d'art sacré puis se lancera à partir de 1967 dans un énorme chantier : la traduction de la Bible en langue basque. Ceci lui demandera une maitrise du grec, de l'araméen et de l'hébreu moderne ainsi qu'une connaissance parfaite du contexte historique de La Bible. Il passera dans cet objectif une année en Israël (1968), une autre à Strasbourg (licence de théologie) et enfin deux ans et demi à l'institut biblique pontifical international de Rome. La Bible en version basque verra le jour en 2008, presque 40 ans après qu'il en fut décidé ainsi...
Père Marcel a également contribué à la connaissance d'autres pans de la culture basque dont ceux de la danse dans la fête religieuse et de la symbolique présente dans l'art lapidaire basque. Agé au moment de l'entretien de 80 ans, l'homme profondément chrétien est à la fois engagé envers sa langue et sa culture, et ouvert sur le monde.
jeudi 3 juillet 2025
Parole de (10) gynécologue
Ce n’était pas le bon compagnon, puis ce n’est pas allé à son terme mais, ça y est, à trente-neuf ans, la voilà enceinte de son premier enfant. Enceinte de presque quatre mois. Sa mère Elle est contente de sa gynécologue, contente surtout d’en avoir trouvé une, scrupuleuse, qui prend bien les mesures et tout mais dans les mots c’est pas ça, elle en peut plus de l’entendre lui parler de sa grossesse gériatrique.
Pendant ce temps, chez nos voisins espagnols
Feijóo hace un guiño progresista y plantea que el Estado pague la congelación de óvulos -
https://elpais.com/espana/2025-06-16/feijoo-hace-un-guino-progresista-y-plantea-que-el-estado-pague-la-congelacion-de-ovulos.html
Feijóo [leader du PP parti de droite] fait un clin d’œil progressiste et propose que l’Etat paie la congélation d’ovules (El País du 16 juin)
Extrait :
La ponencia política del PP que se aprobará en el próximo congreso del mes de julio incluirá algunos guiños progresistas. El nuevo ideario de los populares recogerá, según el documento al que ha tenido acceso EL PAÍS, ayudas públicas a la congelación de óvulos para las mujeres que quieran retrasar la maternidad. Hasta ahora, la Seguridad Social asume esta prestación solo para el caso de enfermedades que dañen la fertilidad, pero no por el mero deseo de posponerla, y las mujeres tienen que recurrir a clínicas privadas. El PP busca así “ensanchar su espacio político” hacia el centro, explican fuentes de su dirección, con una medida de corte social que apela también al voto femenino y joven, porque está dirigida a mujeres de entre 25 y 40 años.
La présentation politique du PP qui sera approuvée lors du prochain congrès de juillet comprendra quelques clins d'œil progressistes. La nouvelle idéologie des populaires comprendra, selon le document auquel EL PAÍS a eu accès, des aides publiques à la congélation des ovules pour les femmes qui veulent retarder la maternité. Jusqu'à présent, la sécurité sociale n'assume cette prestation qu'en cas de maladies qui nuisent à la fertilité, mais pas par simple désir de la reporter, et les femmes doivent recourir à des cliniques privées. Le PP cherche ainsi à "élargir son espace politique" vers le centre, expliquent des sources de sa direction, avec une mesure sociale qui fait également appel au vote des femmes et des jeunes, car elle s'adresse aux femmes âgées de 25 à 40 ans.
mercredi 2 juillet 2025
Petites choses qui (111) saisissent
![]() |
La Concha, lundi 30 juin, 19h45 |
un étrange ciel de plomb à l’horizon, la chaleur, s’essouffler, jambes en coton, passer la plage de la Concha, atteindre celle d’Ondarreta, au bout
Los Peines del Viento, Les Peignes du Vent, tiendront tiendront pas, jusqu’à quand, la puissance de l’Océan
mardi 1 juillet 2025
Petites choses (110) qui réjouissent le cœur
![]() |
La Concha 1er juillet 7h30 |
lundi 30 juin 2025
dimanche 29 juin 2025
Lu et vu (154)
Lu
La Symphonie atlantique d’Hubert Haddad
L’enfant dans le taxi de Sylvain Prudhomme
Revenu dans la voiture j'ai trouvé une notification WhatsApp : vous avez 15 nouveaux messages. La salve venait d'arriver sur le groupe créé par Julie [soeur aînée du narrateur] au lendemain de la mort de Malusci, pour s'occuper d'Imma [grand-mère du narrateur]. Simple outil au départ, c'était rapidement devenu le principal canal d'échange entre nous, mode d'existence à part entière de la famille, miroir et moyen de sa cohésion, écrin nouveau où elle avait trouvé à se mettre en scène, à se contempler, à se confirmer dans sa propre existence et son propre bonheur de famille unie.
J'ai ouvert le premier message, une photo postée par Julie, d'Imma qui nageait sans bouée, pour la premtère fois depuis des années. Des exclamations admiratives fusaient en réponse, hourras, salves de cœurs comme en provoquait à peu près chaque image de l'arrière-grand-mère depuis que le groupe existait, chaque photo d'elle dans un endroit où elle n'était plus retournée depuis des années, chaque vidéo d'elle au piano, seule ou avec un de ses petits-enfants.
À ce week-end, écrivait Julie, faisant allusion à la fête qu'organisaient chaque printemps mes parents.
Merci d'avance Marie et Alain.
Marie je te fais une pissaladière et une tarte sucrée, disait Sylvie.
Et moi un clafoutis aux cerises du jardin, écrivait Antoine.
Moi des bakhlavas et des beureks d'Ayse, répondait Catherine, qui logeait depuis un an une jeune réfugiée turque.
Moi j'apporte mon maillot de bain, disait malgré les douze heures de décalage un cousin installé à Hong Kong, et l'annonce de sa présence faisait redoubler la pluie de messages.
J'ai pensé que dans quelques jours à peine tous seraient là, réunis autour d'Imma, fêteraient sa vaillance de vieille dame presque centenaire, l'applaudiraient au piano.
Je me suis revu assis en face d'elle quelques mois plus tôt sous le lustre du salon. (p 179, 180)
Vu
exposition
sala Kubo Kutxa Fundazioa Donostia, María Cueto, tejer lo efímero : textura, repetición, geometría, circularidad / tisser l’éphémère : texture, répétition, géométrie, circularité
Sur le site, voir lien ci-dessus, extraits
Okendo kultur etxea Juan Marsé, denbora hegan doa, baina batzuetan, pausatzen da le temps vole mais parfois se pose