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mardi 15 juillet 2025

Petites choses qui (114) attristent

Elles discutent de la petite-fille d’une voisine. Dix ans. -Alors elle est mignonne ? L’autre -Ratonne. Sourcil interloqué. Interrogatif aussi. -Ben, oui, elle est ratonne, le père, tu oublies ou quoi, y s’appelle Karim. 

lundi 14 juillet 2025

s’asseoir là (8)

 

Mont Ulia, Saint Sébastien 

dimanche 13 juillet 2025

Lu et vu

Lu

Pour que chantent les montagnes de Nguyēn Phan Quē Mai

Vu 

Cinéma

Toute une nuit sans savoir de Payal Pakadia

Grand tour de Miguel Gomes

Jeunesse (retour au pays) de Wang Bing

Exposition 

au Guggenheim de Bilbao 

Helen Frankenthaler

Peindre sans règles 

Helen Frankenthaler (1928-2011) a joué un rôle majeur dans la transition de l'expressionnisme abstrait au color-field painting (littéralement « peinture du champ coloré »). Reconnue pour avoir inventé la technique du soak stain (tremper-tacher) sur laquelle elle expérimente pendant des décennies, l'artiste a conçu un corpus considérable d'œuvres sur toile et sur papier, ainsi que des sculptures, des céramiques, des tapisseries et des œuvres graphiques. Ses créations novatrices, présentes dans les collections des plus grands musées du monde, continuent d’'inspirer les artistes contemporains. 

Née à New York, Frankenthaler étudie l'art avec une approche classique sous la direction de Paul Feeley, au Bennington College, dans le Vermont, avant de rentrer à Manhattan, où elle s'est tournée vers l'abstraction. Au début des années 1950, elle rencontre les figures phares de l'École de New York, des icônes de l'art américain d'après-guerre qui partagent avec Frankenthaler un engagement en faveur de l'expérimental et qui, dans certains cas, intégreront son cercle social le plus proche. 

Helen Frankenthaler : Peindre sans règles met en lumière la pratique créative de l'artiste à travers ses affinités artistiques, ses influences et ses relations dans le milieu artistique. Rassemblant une trentaine d'abstractions poétiques signées par l'artiste entre 1953 et 2002, l'exposition comprend également une sélection de peintures et de sculptures de certains de ses contemporains -Anthony Caro, Morris Louis, Robert Motherwell, Kenneth Noland, Jackson Pollock, Mark Rothko et David Smith -, qui viennent souligner les synergies liant ces artistes. 

L'exposition trace un parcours chronologique qui commence dans les années 1950 et se termine dans la première décennie du 21ème siècle. Chaque section, accompagnée d'un texte explicatif, constitue un chapitre de la carrière prolifique de Frankenthaler. 

Peindre sans règles rend hommage à l'héritage d'une artiste pionnière qui n'a jamais interrompu sa quête de nouvelles voies de création dans le champ de l’art abstrait. 





Another day another night de Barbara Kruger


au Musée des Beaux-arts de Bilbao 

du Greco à Zuloaga



Augustin Ibarrola Euskadi, 1977-1979

Le principal témoignage graphique de cette intervention sont les photographies publiées dans les brochures des expositions individuelles d'Ibarrola à Barakaldo et Sestao, toutes deux en 1980. Les images, restaurées par le photographe Patxi Cobo, ont permis de reconstruire maintenant l'installation de la Salle Grise coïncidant avec le dépôt, par les héritiers de l'artiste, de 18 des peintures qui formaient cette grande peinture murale. Le musée récupère cet important ensemble artistique dans le cadre du programme Iberdrola-Musée de conservation et de restauration.

. Agustín Ibarrola, Euskadi, 1977-1979

extrait lien ci-dessus 

« La tension entre l'abstraction formelle et la représentation figurative relie des figures et des objets provenant du monde du travail manuel - de l'artisanat traditionnel à l'industrie - violemment intervenus par des lignes en noir et blanc qui représentent l'expérience oppressive des neuf années de prison qu'Ibarrola a subies pour son militantisme dans le Parti communiste d'Espagne. Des échelles, des perspectives et des pénombres forcées qui confinent des figures dans une sorte d'artefact de dénonciation et d'expression de l'art et de l'artiste en tant qu'agents sociaux en faveur de la démocratie. » traduction Google 


En 1979, le peintre Agustín Ibarrola (Bilbao, 1930-Galdakao, Bizkaia, 2023) a créé dans la salle grise du musée une peinture murale articulée ou "frise narrative" composée de 27 tableaux réalisés entre 1973 et 1977 - douze d'entre eux de 2 x 3,50 mètres -, qui, comme dans un cercle, couvraient tous les murs. En plus des peintures à thème politique et social, Ibarrola a inclus des œuvres géométriques et abstraites, ainsi que certaines des toiles de son monumental Guernica (c. 1977), acquis par le musée en 2021.


Le principal témoignage graphique de cette intervention sont les photographies publiées dans les brochures des expositions individuelles d'Ibarrola à Barakaldo et Sestao, toutes deux en 1980. Les images, restaurées par le photographe Patxi Cobo, ont permis de reconstruire maintenant l'installation de la Salle Grise coïncidant avec le dépôt, par les héritiers de l'artiste, de 18 des peintures qui formaient cette grande peinture murale. Le musée récupère cet important ensemble artistique dans le cadre du programme Iberdrola-Musée de conservation et de restauration.


à l’Alhondiga

Shiharu Shiota My House is your House

samedi 12 juillet 2025

par les sous-bois (14)

 

lacis de veines et rejets sur son tronc, comme une gestation secrète, être passée là si souvent et ne l’avoir jamais remarqué 

vendredi 11 juillet 2025

Petites choses (113) qui réjouissent le cœur

temps lourd à l’orage, pas grand monde sur l’esplanade des halles, ça cogne dur. La voir de loin, elle court. Pantalons blancs, un peu lourde, la reconnaître, une des caissières du petit supermarché. Le rattraper. Un garçonnet, une dizaine d’années, et sa mère. À bout de souffle Tu as oublié ça. Dans sa main, un billet de cinq euro. Regard interloqué. Oui, tu m’as payé avec dix euro, je dois te rendre cinq. Un sourire hésitant, du mal à y croire, ils s’éloignent. Elle s’en retourne à pas lents, à nouveau la caisse, récupérer. 

mercredi 9 juillet 2025

un café à Bilbao, derrière le comptoir



« Nous n’avons pas le wifi, parlez entre vous. »

mardi 8 juillet 2025

dimanche 6 juillet 2025

Lu et vu (155)

 Lu

Grand frère de Mahir Guven

Faudrait quand même que j'apprenne à parler correctement parce que, si je dis ça à la mosquée, avec mon arabe mal appris de fils de Syrien et mon français de manouche, ils vont rien comprendre et je vais passer pour un kouffar. Qu'ils aillent niquer leur mère eux aussi.

Ils ont fait de l'islam une marque et ça me fout la migraine, mais j'arrive pas à l'expliquer. La vie, c'est terrible quand on a pas assez de mots, il faut que les autres vous écoutent deux fois plus pour vous comprendre. Du coup, la vie coûte plus cher. Rien que le psy ou l'avocat vous facturent deux fois plus parce que vous vous expliquez avec vos pieds. Eux aussi, ce sont des maquereaux. IIs sont là pour aider et soigner, mais si vous payez pas, ils vous disent avec politesse et élégance d'aller compter les nuages. (p 63)


J'ai garé ma voiture au parking de mon immeuble, et j'ai descendu l'arrondissement à pied pour rejoindre le commissariat. Il était 19 heures. Comme d'habitude, on m'a dirigé vers le premier étage.

Je suis entré dans une pièce. Le Gwen était assis en face de moi. Petit sourire de sale Français, de vieux Breton, briscard, fier de lui, menton pointu, cheveux courts sur les côtés, sourcils broussailleux, chemise ouverte, bleue, soyeuse, mais moche. Une vie à fliquer et mettre en cabane. Mais, ma parole, lui aussi on finirait par l'enfermer. Entre quatre planches de bois, dans un trou, et on l'enterrerait sans sourires, sans collègues, sans indic. Et personne pour lui porter des fleurs. Quoi qu'il arrive, la vie on la commence, on la vit et on la finit dans une boîte. D'abord le ventre de votre mère, puis un couffin, puis votre chambre, puis l'école, la discothèque, la voiture, l'entreprise, la maison, et à la fin ? Un cercueil. Toujours une boîte.

«Tout va bien, Callahan ?»

Harry Callahan, pour ceux qui connaissent, c'est un inspecteur de police retors incarné par Clint Eastwood. Une bouche comme une mitraillette de mots, l'un des héros de mon père.

«Bon, ta convocation c'est de la merde. T'as juste plus de points sur le permis, mon pote. Fini le VTC.»

J'ai pas compris immédiatement. Toute ma nouvelle vie, c'était grâce à Le Gwen. Le vieux keuf m'avait aidé à trouver un taf. (…) (p 93)


Sur mon balcon, je fais crépiter le joint pour oublier. Voici ma cage, ma bulle, mon mètre sur deux, mon monde. Il a plu, j'ai froid et le dessous des pieds mouillé. Je suis sorti torse nu, le vent frais rebondit sur ma peau. Moite et suspecte, la nuit a une odeur de pute en préretraite. Personne ne se promène à cette heure, les lampadaires n'éclairent que le goudron. Au loin, on entend des voitures qui cir-culent, y a plus que des taxis, des VTC ou des cramés de la tête par l'alcool ou la drogue. Quand je kille un pilon, j'aime bien garder la fumée dans mes poumons quelques secondes. Ça crépite devant mon ne, puis c'est chaud en bouche, dans la gorge et dans la poitrine. Les yeux fermés, là-haut c'est vaporeux, ça plane et je me sens bien, comme si j'avais posé mon sac à dos plein du poids du monde. (p 99)


Bleu de travail de Thomas Vinau

Vu

Cinéma 

Adieu Philippine de Jacques Rozier

Exposition 

Un certain Robert DoisneauMusée des Beaux-arts de la ville de Pau

samedi 5 juillet 2025

Petites choses qui (112) émeuvent


 au détour d’un sentier, un petit espace clôturé et une plaque 

« JOSE JAVIER ESCALADA CENTENO

20-9-1993


A LOS 18 AÑOS

EL MAR TE ARREBATO LA VIDA Y NOS DEJO EL RECUERDO DE TU ALEGRIA Y CARIÑO 


Tus amigos »


20-9-1993


José Javier Escalada Centeno 


Tu avais dix-huit ans quand la mer t’a arraché la vie et nous a laissé le souvenir de ta joie et tendresse. 


Tes amis »


trente ans plus  tard, qui parmi eux pour se rappeler, une vie à construire, ils ont essaimé, pourtant, vivace, un frêle rosier ploie vers la terre et pousse vers la lumière le prodige d’une rose, ils l’ont planté, un passant parfois se recueille, lit ce nom et le le ramène un instant encore parmi les vivants.


vendredi 4 juillet 2025

Fête-Dieu à Mendionde

 

Ils sortent de l’église, messe de dix heures et demie, pour aller jusqu’à l’autel dressé sur la place du village. 



on les guette le long de leur passage,  



Ne fais pas trop de photos, ils n’aiment pas ça ! Vêtements, armes de la garde napoléonienne, au pas, 


un moment de recueillement, des chants, des pétales de fleurs lancés par les enfants, et il est temps de remonter à l’église. 


L’après-midi retour à 15h30 pour les vêpres. 

une gravité, une solennité 



et déjà la sortie, des pétales encore  


les petits paniers ont été à nouveau remplis, un court spectacle encore devant l’église, on se sépare, l’année prochaine ce sera à Macaye. 

14 secondes 


12 secondes 

Extrait d’un entretien accordé par Père Marcel Etchehandy : dimension spatiale et cosmique de la Fête-Dieu

Le bénédictin Marcel Etchehandy a gardé quelques souvenirs d’enfance liés à la Fête-Dieu à Saint-Michel (Basse Navarre). Son père y officiait comme capitaine, il y avait des sapeurs et des soldats. Il se souvient aussi qu’à la sortie de l’église, le défilé arpentait les trois rues de son village en grande pompe. Les soldats étaient armés et tiraient des salves, ce qu’il n’a vu nulle part ailleurs. Ils chargeaient eux-mêmes leurs fusils avec de la poudre. Chaque village possède quatre grandes croix situées aux points cardinaux, et le village se trouve au milieu. Chaque année une procession se rendait successivement vers les quatre croix. Là, on faisait des prières, contre les intempéries ou pour s’efforcer de garder une maîtrise sur la nature. C’étaient donc des croix de rogations. À présent, tout cela se perd. Pourtant, il s’agit toujours de la même idée de cercles concentriques. Il faudrait s’interroger sur le pourquoi de cette organisation en cercles.

Marcel Etchehandy. Programme "Eleketa". 2012 © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques - 19AV387, 413-414

En savoir plus 

Père Marcel Etchehandy est né à Saint-Michel en 1932, dans une famille d'agriculteurs composée de six enfants (quatre garçons et deux filles). Deux des quatre garçons deviendront moines (Père Ignace est aussi bénédictin à l'abbaye Notre-Dame de Belloc), un troisième reprendra la suite de la ferme, une des filles suivra son mari basque aux USA, et la plus jeune deviendra religieuse.

(…)

Après son ordination, il enseignera pendant 10 ans au collège du monastère, sera membre de la Commission diocésaine d'art sacré puis se lancera à partir de 1967 dans un énorme chantier : la traduction de la Bible en langue basque. Ceci lui demandera une maitrise du grec, de l'araméen et de l'hébreu moderne ainsi qu'une connaissance parfaite du contexte historique de La Bible. Il passera dans cet objectif une année en Israël (1968), une autre à Strasbourg (licence de théologie) et enfin deux ans et demi à l'institut biblique pontifical international de Rome. La Bible en version basque verra le jour en 2008, presque 40 ans après qu'il en fut décidé ainsi...

Père Marcel a également contribué à la connaissance d'autres pans de la culture basque dont ceux de la danse dans la fête religieuse et de la symbolique présente dans l'art lapidaire basque. Agé au moment de l'entretien de 80 ans, l'homme profondément chrétien est à la fois engagé envers sa langue et sa culture, et ouvert sur le monde.

jeudi 3 juillet 2025

Parole de (10) gynécologue

 Ce n’était pas le bon compagnon, puis ce n’est pas allé à son terme mais, ça y est, à trente-neuf ans, la voilà enceinte de son premier enfant. Enceinte de presque quatre mois. Sa mère Elle est contente de sa gynécologue, contente surtout d’en avoir trouvé une, scrupuleuse, qui prend bien les mesures et tout mais dans les mots c’est pas ça, elle en peut plus de l’entendre lui parler de sa grossesse gériatrique. 

Pendant ce temps, chez nos voisins espagnols

Feijóo hace un guiño progresista y plantea que el Estado pague la congelación de óvulos - 
https://elpais.com/espana/2025-06-16/feijoo-hace-un-guino-progresista-y-plantea-que-el-estado-pague-la-congelacion-de-ovulos.html

Feijóo [leader du PP parti de droite] fait un clin d’œil progressiste et propose que l’Etat paie la congélation d’ovules (El País du 16 juin)

Extrait :

La ponencia política del PP que se aprobará en el próximo congreso del mes de julio incluirá algunos guiños progresistas. El nuevo ideario de los populares recogerá, según el documento al que ha tenido acceso EL PAÍS, ayudas públicas a la congelación de óvulos para las mujeres que quieran retrasar la maternidad. Hasta ahora, la Seguridad Social asume esta prestación solo para el caso de enfermedades que dañen la fertilidad, pero no por el mero deseo de posponerla, y las mujeres tienen que recurrir a clínicas privadas. El PP busca así “ensanchar su espacio político” hacia el centro, explican fuentes de su dirección, con una medida de corte social que apela también al voto femenino y joven, porque está dirigida a mujeres de entre 25 y 40 años.

La présentation politique du PP qui sera approuvée lors du prochain congrès de juillet comprendra quelques clins d'œil progressistes. La nouvelle idéologie des populaires comprendra, selon le document auquel EL PAÍS a eu accès, des aides publiques à la congélation des ovules pour les femmes qui veulent retarder la maternité. Jusqu'à présent, la sécurité sociale n'assume cette prestation qu'en cas de maladies qui nuisent à la fertilité, mais pas par simple désir de la reporter, et les femmes doivent recourir à des cliniques privées. Le PP cherche ainsi à "élargir son espace politique" vers le centre, expliquent des sources de sa direction, avec une mesure sociale qui fait également appel au vote des femmes et des jeunes, car elle s'adresse aux femmes âgées de 25 à 40 ans.

mercredi 2 juillet 2025

Petites choses qui (111) saisissent

 

La Concha, lundi 30 juin, 19h45

un étrange ciel de plomb à l’horizon, la chaleur, s’essouffler, jambes en coton, passer la plage de la Concha, atteindre celle d’Ondarreta, au bout 


Los Peines del Viento, Les Peignes du Vent, tiendront tiendront pas,  jusqu’à quand, la puissance de l’Océan

mardi 1 juillet 2025

Petites choses (110) qui réjouissent le cœur

 

La Concha 1er juillet 7h30

personne encore, enveloppée d’un sari à grands ramages, elle avance vers la plage. Massive et puissante. 


La suivre du regard, hésiter à la rattraper, le temps de se rafraîchir un peu et la voilà qui s’apprête à faire demi-tour, une photo, oui ? c’est d’accord, le résultat, à peine un coup d’œil, elle vous effleure le bras de sa main, large sourire,


voix profonde et rocailleuse Ahora es tuya Maintenant, elle est à toi, une envolée d’étoffes, elle s’éloigne déjà

lundi 30 juin 2025

à la fraîche

 

Saint-Sébastien, dimanche 29 juin, 7h30

matin d’été à SanSe

dimanche 29 juin 2025

Lu et vu (154)

Lu

La Symphonie atlantique d’Hubert Haddad

L’enfant dans le taxi de Sylvain Prudhomme

 Revenu dans la voiture j'ai trouvé une notification WhatsApp : vous avez 15 nouveaux messages. La salve venait d'arriver sur le groupe créé par Julie [soeur aînée du narrateur] au lendemain de la mort de Malusci, pour s'occuper d'Imma [grand-mère du narrateur]. Simple outil au départ, c'était rapidement devenu le principal canal d'échange entre nous, mode d'existence à part entière de la famille, miroir et moyen de sa cohésion, écrin nouveau où elle avait trouvé à se mettre en scène, à se contempler, à se confirmer dans sa propre existence et son propre bonheur de famille unie.

J'ai ouvert le premier message, une photo postée par Julie, d'Imma qui nageait sans bouée, pour la premtère fois depuis des années. Des exclamations admiratives fusaient en réponse, hourras, salves de cœurs comme en provoquait à peu près chaque image de l'arrière-grand-mère depuis que le groupe existait, chaque photo d'elle dans un endroit où elle n'était plus retournée depuis des années, chaque vidéo d'elle au piano, seule ou avec un de ses petits-enfants.

À ce week-end, écrivait Julie, faisant allusion à la fête qu'organisaient chaque printemps mes parents.

Merci d'avance Marie et Alain.

Marie je te fais une pissaladière et une tarte sucrée, disait Sylvie.

Et moi un clafoutis aux cerises du jardin, écrivait Antoine.

Moi des bakhlavas et des beureks d'Ayse, répondait Catherine, qui logeait depuis un an une jeune réfugiée turque.

Moi j'apporte mon maillot de bain, disait malgré les douze heures de décalage un cousin installé à Hong Kong, et l'annonce de sa présence faisait redoubler la pluie de messages.

J'ai pensé que dans quelques jours à peine tous seraient là, réunis autour d'Imma, fêteraient sa vaillance de vieille dame presque centenaire, l'applaudiraient au piano.

Je me suis revu assis en face d'elle quelques mois plus tôt sous le lustre du salon. (p 179, 180)

Vu 

exposition 

sala Kubo Kutxa Fundazioa Donostia, María Cueto, tejer lo efímero : textura, repetición, geometría, circularidad / tisser l’éphémère : texture, répétition, géométrie, circularité 


Sur le site, voir lien ci-dessus, extraits 

Matière, temps, soins 

Les œuvres de María Cueto - dont beaucoup sont réalisées à partir de fibres végétales, de feuilles ou de graines collectées et traitées manuellement - proposent une relation attentive avec la matière. Ses pièces exigent du temps, tant dans leur création que dans leur contemplation, et font appel à une expérience qui relie le tactile au phénoménologique. Il y a dans ses formes une poétique du soin qui s'étend du geste de la collecte à la construction minutieuse de réseaux, de nœuds, de réseaux et de tensions.


Depuis le début de sa carrière, Cueto a travaillé à la limite entre sculpture et 'installation. Cependant, au-delà d'une question de formats, ce qui définit sa pratique est une façon d'être dans le monde attentive aux rythmes de la nature, à la fragilité de la vie, au dialogue entre le corps humain et l'environnement. À une époque marquée par la précipitation et la saturation, son œuvre propose un mode de perception alternatif, une invitation à observer l'invisible, ce qui se transforme lentement.


Poétiques du minuscule 

Dans Tisser l'éphémère, les tissus sont des formes de pensée. Le montage accentue la circularité et le retour, offrant une lecture non linéaire de la production de Cueto. Les répétitions impliquent la variation ; les géométries n'imposent pas d'ordre mais révèlent les modèles cachés dans le quotidien.




Okendo kultur etxea Juan Marsé, denbora hegan doa, baina batzuetan, pausatzen da le temps vole mais parfois se pose



« Je suis un peintre du XIX ème qui vit au XXI ème, avec les outils du XXI ème »



Pendant l'été 2000, l'artiste plastique et poète Jesús María Cormán donne vie à un personnage littéraire dont le métier est de peindre : son nom est Jesús Mansé. Contrairement à Cormán, dont les  travaux ont toujours été sous le signe des langages de l'abstraction, Jesús Mansé a cultivé au cours de ses vingt-cinq ans d'existence un aménagement paysager réaliste au regard mélancolique qui rappelle, dans certains cas, les peintres de la période romantique.


L'exposition de Jesús Mansé que nous présentons ici, porte le titre d’un un vers du poète lui-même Cormán - Le temps s’envole mais, parfois, il se pose - recueille un large échantillon, principalement de son travail de 2022 à aujourd'hui, où il réfléchit sur la fugacité du temps, et les traces que son passage laisse sur ce que nous savons et sur ce que nous sommes.


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