"Vous avez-vu le enfin la j'veux dire là dehors?", "Le bordel là-bas",
"Ce tas de merde", "Y vont l'enl'ver avant lundi?", "La sculpture au
milieu", "Le totem", "L'installation", "Tripoli", "Ça fait crade non?",
"Pourquoi on ne fait pas la photo devant les gravats au moins?!", "Où
est Khadafi?", ... l'amoncellement derrière les grilles ne laisse
personne indifférent.
Pour ma part j'aimais assez. Puisque c'est "là", s'entend. J'imaginais
flottant des petits drapeaux à prières, à l'himalayenne, mais la
majorité des commentaires aoûtiens puis vendredi engageaient très
spontanément, semble, à des analogies lybiennes.
(...) Ça me rappelle mon désarroi quand je ne comprenais pas du tout en août
1989 sur la presqu'île de Rhuys ce que disait ma cousine aînée Tegra.
Elle entrait dans la tente "C'est Beyrouth ici". Elle disait aussi "De
toutes façons Maman et moi, c'est le Liban" et c'est vrai, c'était pas
marrant.
Mais j'aimerais penser le matin, pédalant vers le collège, l'hiver, que
j'ai quand même envie d'y aller. Les ferrailles seraient des
paratonnerres et je mettrais le feu aux jupe et barbe de quiconque
demanderait, comme au moins trois fois vendredi, où est-ce qu'on a
planqué Khadafi.
Dans trois semaines s'ils ne l'enlèvent pas nous ne verrons plus
l'amoncellement derrière les grilles.
Gaëlle M.
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