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dimanche 7 février 2010

Hellebore

Au fil des bouquets, Je me souviens d'un stage en Écosse, créer une composition à partir d'éléments recueillis dans la campagne ; la veille j'étais allée me promener autour du lac, j'avais repéré des bois flottés, construire autour d'une belle forme, tellement plus facile... l'écouter, encore et encore, le soir j'aimais jouer les petites mains et regarder travailler nos maîtres... la mode a changé, fini les gros bouquets, à la rigueur des bouquets identiques, oui, dans tous les domaines, la répétition... Saint Valentin... les hommes n'aiment pas se compliquer la vie, un bouquet en sortant du travail, oui, mais un dimanche, se lever, tout ça, ils vont plutôt se tourner vers le restaurant... Regarder la beauté surgir de ses doigts. Deux longues tiges d'amaryllis, coup de ciseaux décidé, raccourcir l'une, léger déséquilibre, ajouter une branche, se reculer, apprécier l'effet, voleter encore un peu autour, un bout de jute pour tenir l'ensemble, et soudain dans vos mains un bouquet aussi aérien que les piliers d'une église gothique.

2 commentaires:

  1. Tout ma mère , ce bouquet, mais certes pas pour la St Valentin non le bouquet rituel du Dimanche pour poser sur la table de bois du grand- père cirée -polie des générations de dimanches - sur un napperon où les yeux ne s'étaient même pas usés tellement les mains savaient. Alors, après le repas quand elle pouvait enfin se poser ou aller à son gré comme l'acceptait le Seigneur ,elle partait pour le jardin et faisait un choix de couleurs qui d'ailleurs s'imposait naturellement à elle - à force on sait- et ne négligeait pas à son époque le naturel des longues herbacées déconsidées par d'autres , elle tirait légèrement sur une tige, dégageait le trop de feuilles, déplaçait une ombelle , refusait les fleurs " qui ne tiennent pas et s'écroulent aussitôt en pétales dispersés ,donnait un petit tour au vase et l'oeil satisfait elle se posait avec un magazine et le bouquet attendait le dimanche suivant soulevant dans la semaine quelques humeurs d'homme quand il fallait le dépacer pour chaque repas.
    Et dire que pour le cimetière elle préfèrait les artificielles qu'elle mettait des lustres à choisir- peu habituée aux magasins - comme si les morts préfèraient telle nuance- et j'attendais impatiemment inintéressée par ce fleurissement du granite.

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  2. Dans tes mots, je reconnais le jardin foisonnant de Baigts, je repense à la grâce du bouquet que tu as toi-même composé à partir de trois feuilles d'automne éclatantes quand tu nous as accueillies chez toi, "C'est pour que vous vous rappeliez le liquidambar du collège, en bas des marches", tant d'elle qui vit en toi... Merci d'avoir su me trouver ici et merci de tes mots qui me touchent vraiment.

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