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dimanche 14 septembre 2025

Lu et vu (149)

Lu

Le vrai lieu d’Annie Ernaux, entretiens avec Michelle Porte

(…) Quand j'avais 22 ans, i'ai noté dans mon journal «j'écrirai pour venger ma race».Je voulais dire, la classe sociale dont je suis issue. l'avais écrit « race» sans doute à cause du cri de Rimbaud, «Je suis de race inférieure de toute éternité», aussi parce que le terme de «race» marquait plus fortement que « classe» mon appartenance au monde dominé. Même si le texte que j'écrivais alors, celui que j'ai envoyé au Seuil, n'était que lointainement politique.

    Dix ans plus tard, Les armoires vides est un livre consciemment politique. J'écris contre. Contre une forme de domination culturelle, contre la domination économique, la domination des femmes contraintes à l'avortement clandestin en 1972. J'écris contre la langue que j'enseigne, la langue légitime, en choisissant d'écrire dans une langue qui véhicule des mots populaires et des mots normands, dans une syntaxe déstructurée. Les armoires vides c'est tous azimuts « contre», d'une certaine manière. Mais il y a une autre façon d'écrire, tout aussi « contre», c'est de simplement montrer, comme si le réel se dévoilait de lui-même. C'est l'écriture de La place, faire en sorte que l'écriture soit transparente, qu'on ne soit pas arrêté par les sentiments du narrateur, qu'il n'y ait pas d'écran entre le narrateur et les choses qu'il représente. Peut-être est-ce plus efficace que la violence. Mais il me fallait commencer par la violence des Armoires vides. (p 82)

Et une pour les morts de Richard Wagamese

Le Dieu des Petits Riens d’Arundhathi Roy

une femme sur le fil d’Olivia Rosenthal

Du côté des vivants de Violaine Bérot

« Alain, les hôpitaux il déteste. L'odeur, la cohabitation, l'enfermement. Mais il a reçu le message de Paul. Il s'est dit j'y fais un saut rapide, Greg veut tous nous voir donc j'y vais, mais je ne reste pas longtemps, j'écoute juste ce qu'il a à dire, et basta. Alain sait que Greg a toujours quelque chose à dire. Greg aime les discours, batailler sur un sujet pendant des heures, alors que lui, Alain, c'est tout le contraire, il faut que ça avance, s'il décide droite ou gauche il y va, tandis que Greg préfèrera 

s'arrêter, réfléchir, et s'il choisit droite il va mettre dix jours à se demander si ç'aurait pas été mieux de choisir gauche. Alain trouve sa fascinant : être aussi différents et s'apprécier quand même. (p 139)


Vu


Cinéma

Ciudad sin sueño de Guillermo Galoe

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