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samedi 30 novembre 2024
jeudi 28 novembre 2024
Rénovation
Lourdes, la saison est terminée, les pèlerins partis, les rénovations mises aux normes goût du jour vont bon train, ainsi de cet hôtel, dans le hall baignoires quatre fers en l’air, adieu à elles
mardi 26 novembre 2024
à pied (22) : en passant par Orio
deux sculpteurs, l’aîné, seize ans de plus, Oteiza né à Orio, la bourgade à l’image, Chillida, lui, à Saint-Sébastien, la station balnéaire huppée à côté, se souvenir d’un jeune guide lors d’une visite guidée de la grande exposition hommage Une conversation Chillida et son temps au musée San Telmo, la fin, la tension de l’exercice tombe, relâchement, volontiers et généreusement, quelques échanges encore puis l’œil rieur Vous voulez savoir quelle est la plus grande œuvre d’Oteiza ? des regards s’échangent, attente, désir d’apprendre encore, peur de se tromper, tout cela mêlé, silence, il lâche La plus grande œuvre d’Oteiza, c’est Chillida, le silence se fait perplexe, son trait d’esprit fait flop, maladroit d’afficher sa préférence ? il rétropédale et l’air contrit, C’est que je suis d’Orio moi aussi.
lundi 25 novembre 2024
dimanche 24 novembre 2024
Lu et vu (125)
Lu
Moisson de Charles Juliet
« oublie ta fatigue
refuse de convenir
que tu as marché
en vain
jusqu'à ce jour
oublie ta fatigue
étouffe la voix
qui t'invite
à renoncer
et sache faire
meilleur accueil
à ton besoin du retour
oublie ta fatigue
dresse-toi à nouveau
chemine à nouveau
chemine
à nouveau » (p 73 éditions POL)
Dire Babylone de Safiya Sinclair
Vu
Monsieur Aznavour réalisé par Mehdi Idir et Grand Corps Malade
samedi 23 novembre 2024
Famille (17)
sa sœur, là, elle n’en peut plus, vers son beau-frère Si tu la quittes, on t’en voudra pas
jeudi 21 novembre 2024
Petites choses qui (88) apaisent
rendre visite à une amie, la grâce légère d’un bouquet, une bougie allumée et l’ombre qui gagne se fait dansante
mardi 19 novembre 2024
du côté (4) des mères
le départ pour les études supérieures de son fils, un choc, elle râle On lui avait jamais connu une copine et là, du jour au lendemain, il est en couple, dire qu’on imaginait aller plus souvent sur Bordeaux, elle a même lâché sa chambre en cité U, on a eu beau dire que c’était pas une bonne idée, rien à faire, les voilà à deux dans son 14 m2, je me demande bien ce qu’ils y font, c’est impossible de travailler, il prétend qu’il va à la bibliothèque, tu parles, pour Noël, et elle se radoucit, on lui offre un jambon, cher ? ben un peu mais pas tant que ça, t’en as tout un rayon à l’Alcampo d’Irun avec des de quatre, cinq kilos, à Paris ? non c’est trop gros pour le métro, tu peux quand même pas te balader avec ça sur l’épaule, des rires, en écho d’autres mots ailleurs Quand on leur donne des provisions, on a sûrement le secret espoir qu’ils pensent encore un peu à nous quand ils les les mangent.
ci-après Los de qui cau du groupe béarnais Los de Nadau
dimanche 17 novembre 2024
Lu et vu (124)
Lu
La promesse de Friedrich Dürrenmatt
Médée et ses enfants de Ludmila Oulitskaïa
Ode au recommencement de Jacques Ancet
je reviens, mais tout me dit que trop tard, les mains grattent la poussière, des hordes hagardes sautent murs et barbelés, les oiseaux tombent comme des pierres
et pourtant je suis là aussi, pour la corneille et le bébé, pour le drapeau qui claque, pour les couleurs, le rouge, le vert, le jaune du forsythia
pour le grand cèdre noir, les clochers, les tracteurs, les nuages,
pour la goutte de tendresse dans le regard, les corps polis par les caresses
pour le port, les mâts, les terrasses, les fleurs la promesse du bleu et la route d'éclairs
pour cet instant comme deux mains qui se rejoignent et tout est unifié et le monde entier vibre et je suis une seule syllabe, une voyelle claire
je dis là, je dis là, là, je dis, c'est là, je ne vois rien mais
j’'en suis sûr, tout est là
j'erre dans une phrase sans fin, j'ouvre les mains, elles se remplissent d'air
je ne suis que ce souffle et dedans n'est plus dedans, dehors plus dehors mais ce dedans-dehors qui se fait dans ma bouche
je suis la lisière, l'interstice, le fil de feu entre les pierres, cet instant où jour et nuit échangent leur visage
et entre oui et non, ce geste, ce regard, cette parole où je reviens (p 55, 56)
Au cœur de la maison d’Ella Yevtouchenko (en version bilingue ukrainien-français)
« Ma vieillesse me parle
Mes jambes avancent vers la terre
Je ne trébuche pas
Lentement je fais le tour du lac
Une truite grise me dévisage
Elle sait que mon apprentissage
Émeut mon âme
À mon tour, je deviens une ainée
J'attends ta visite pour te raconter
Une histoire qui demeure
Dans les mémoires »
Croire Sur les pouvoirs de la littérature de Justine Augier
« Je l'ai dit, je me souviens très mal des livres, et j'éprouve souvent de grandes difficultés à en extraire des scènes ou des phrases précises. Les livres sé-dimentent en moi d'une façon mystérieuse, ils déclenchent de longues et lentes transformations dont il m'arrive parfois de repérer les effets, discernant une preuve du cheminement. Le philosophe Emanuele Coccia n'hésite pas à évoquer la radioactivité de l'écriture, pour tenter d'approcher cette façon dont la matière mutante ne cesse de cheminer en nous et d'irradier. »
Lingua Capitalismi Neoliberalis attaquée par Sandra Lucbert dans Personne ne sort les fusils, récit du procès des responsables de France Télécom ayant mis en œuvre un plan criminel pour se débarrasser de vingt pour cent des employés de l'entreprise sans avoir à les licencier, pour rendre leurs vies insupportables et les pousser au départ, et leurs vies ont été rendues tellement insupportables que dix-neuf d'entre eux se sont suicidés, que douze ont tenté de le faire, souvent sur leur lieu de travail. Finalement, cette histoire de suicides, c'est terrible, ils ont gâché la fête, nos collaborateurs ont été privés de leur succès, regrette à la barre le PDG Didier Lombard. Pour Lucbert, ce procès est l'histoire d'un enlisement grammatical, c'est l'affaire d'une langue qui ne permet plus de discerner ni le réel ni le crime. Lucbert s'acharne à la parler cette langue, à en reprendre les concepts jusqu'à l'écœurement, les sigles et acronymes qui mettent ce qui advient et les souffrances des employés à une irréductible distance, elle se perd dans les plans NExT nouvelle expérience des télécommunications et ACT anticipation et compétences pour la transformation, assène les mots devenus outils d'un pouvoir écrasant, qui engonce et ferme les possibles. Un ordre social est machinal. Il nous agit. On l'a toujours oublié
- l'envie de renouer avec le geste, d'aller chercher de l'élan et de balancer la pierre, pour s'attaquer à cette langue et à l'ordre machinal. (p 106)
Vu
Théâtre
Le funambule de Jean Genet mis en scène par Philippe Torreton
Le procès concert-théâtre par le théâtre des Deux Mains
Cinéma
Golden Eighties de Chantal Akerman
Voyage à Gaza de Piero Usberti
vendredi 15 novembre 2024
au marché (28) de la repartie
caisse, elle tend la monnaie, une piécette s’échappe, plongeon pour la récupérer, la cliente machinalement C’est vrai que ça pousse pas les sous, elle se redresse Parce qu’on les ramasse trop vite leurs regards se croisent, elles rient
mercredi 13 novembre 2024
Vieillir (62) conversation au pressing
faveur pour bonne cliente, l’employée finit de repasser son jean Et vous le pliez en trois, oui, comme ça, merci, voix péremptoire, habitude d’être obéie, elle poursuit Je vais en profiter pour prendre les pulls. Vous les avez préparés ? C’est que prudente, la réponse hésite vous êtes passée les prendre la semaine dernière. Vous ne vous en souvenez pas ? Fugace, une ombre sur le vieux visage, sans ciller Si vous le dites, ni au revoir ni merci, elle sort.
dimanche 10 novembre 2024
Lu et vu (123)
Lu
Les marchés de l’Amérique de Lance Weller
A la mesure de l’univers de Jón Kalman Stefánsson
« Les poèmes sont bien utiles, ils peuvent vous servir de couverture quand le froid enserre le monde, ils peuvent être des grottes à l'écart du temps, des grottes dont les parois sont ornées d'étranges symboles, mais ils sont une piètre consolation quand vos os sont éreintés, quand la vie vous a éconduit ou quand, le soir, votre tasse de café est la seule chose qui vous réchauffe les mains. » p 87
« Margrét s'appuie sur le rebord de la fenêtre, elle a vieilli et ressent une légère fatigue, elle n'est plus aussi résistante qu'autrefois, il lui arrive de s'enfermer dans la petite salle de bains où se trouve le miroir, elle se déshabille et observe ce corps qui lui semble parfois être celui d'une autre femme, que sont donc devenues ces formes qu'elle connaissait si bien, ce ventre plat, cette poitrine ferme, ces cuisses musdées, ce corps qu'elle aimait tant habiller avec de beaux vêtements, qui était si léger à porter, qui donc le lui a pris avant de l'abandonner avec... ça ? Elle soupire, se rassoit avec la robe à repriser, avec le livre, elle tient à profiter de ces moments, il est si rare qu'elle puisse s'accorder un peu de temps. » p 227
Rêve d’automne Violet Vivre dans le secret (théâtre) de Jon Fosse
Cinéma
Le repli de Joseph Paris (documentaire)
samedi 9 novembre 2024
vieillir (61)
marqueurs, d’abord les verres progressifs, puis les appareils auditifs et enfin la canne, un ordre parfois bousculé, désarroi d’une collègue, pas cinquante ans, elle devait être appareillée Mes enfants ne veulent pas, ils disent que ça fait vieux ou encore le cœur serré, à la messe de Toussaint, en découvrant Françoise, votre âge, traverser précautionneusement l’allée centrale de l’église appuyée sur sa canne.
jeudi 7 novembre 2024
au marché (27)
elle caresse pensivement des kakis, vers son amie Je me souviens de la première fois que j’en ai mangé, je venais d’accoucher, on venait pas me voir, c’était déjà mon troisième, quelqu’un en a offert à ma voisine du lit à côté et elle me les a donnés, je me revois le petit dans les bras, les kakis, son regard se perd dans le vague, j’y pense chaque année quand revient leur saison
mardi 5 novembre 2024
des nouvelles d’Iruña Cormenzana López
un mail, c’était elle, Iruña Cormenzana Lopez, l’auteur de la saisissante installation Eskubideak Chemins de main « (…) J’ai été agréablement surprise de voir mon travail traverser les frontières.
dimanche 3 novembre 2024
Lu et vu (122)
Lu
Sister Deborah de Scholastique Mukasonga
Juste avant l’Oubli d’Alice Zeniter
Que du vent d’Yves Ravey
samedi 2 novembre 2024
Conversation (39) en blablacar
La soixantaine massive, une grande barbe grisonnante, un côté patriarche, tatoueur Je n’exerce plus, j’ai deux gars qui travaillent bien à Madrid, je passe chaque samedi pour la comptabilité, la maintenance du site, la publicité, j’en profite pour embrasser ma mère, voir les enfants et je rentre tranquillement le dimanche soir, j’ai maintenant un petit atelier de céramique, le tatouage ça a jamais aussi bien marché qu’après la Covid, normal, après une crise, par exemple tu te fais larguer, qu’est-ce que tu fais, des achats au Corte Inglés, tu passes chez le coiffeur ou l’esthéticienne, ou alors tu te fais un tatouage, tu comprends, t’as besoin de toucher à ton image, t’es tatouée, toi ?